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Forum mondial de l'investissement : un rendez-vous placé sous le signe de l'investissement durable



  • « Nous faisons face à plus d’incertitude dans l’économie mondiale que par rapport il y a une décennie quand nous avons lancé le Forum mondial de l’investissement », a noté lundi le Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED) à l’ouverture lundi à Genève, du Forum mondial de l’investissement.

    « Le FMI2018 doit plus agir que parler. Car les enjeux sont trop importants aujourd’hui », a déclaré Dr. Mukhisa Kituyi.

    Or les défis ne manquent pas surtout pour inscrire ces investissements mondiaux dans l’économie durable. Et selon la CNUCED, il manque 2.500 milliards de dollars chaque année pour que les pays en développement atteignent les Objectifs du développement durable (ODD) en 2030. Un plan d’action vise à mobiliser des fonds sur les marchés financiers internationaux.

    Dans ce contexte, la Vice-Secrétaire générale de l’ONU a, dans un message vidéo, insisté sur le besoin d’innovation, d’investissement pour faire avancer les ODD et surtout le rôle que pourraient jouer les Nations Unies. « Un rôle de rassembleur pour que toutes les parties prenantes s’y engagent, y compris la partie philanthropique », a déclaré Amina J. Mohammed.

    Selon elle, le Forum peut forger des partenariats pour combler et vraiment faire la différence. « Le secteur privé doit créer les politique et l’environnement économiques nécessaires », a-t-elle fait remarquer, non sans rappeler que les investissements dans le secteur privé et ceux dans les ODD seront fondamentaux.

    Jeunes, femmes et protection de l’environnement, les trois urgences de l’investissement

    Mais pour le Directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève, le problème n’est pas un manque d’argent, « avec des actifs financiers de 300.000 milliards de dollars gérés par le système financier mondial ». « Le problème est de trouver des pistes pour diriger ces fonds là où ils sont le plus nécessaires et où ils ont le plus d’impact », a déclaré Michael Møller.

    « Le train du développement durable a quitté la gare. Monter à bord ou rester à quai », a-t-il ajouté, comme pour insister sur ce choix cornélien auquel est soumis la communauté internationale.

    Dans ce combat pour des investissements orientés dans le développement durable, la Présidente de la 73e session de l’Assemblée générale de l’ONU a rappelé trois fondamentaux. Il s’agit dans un premier temps de responsabiliser les jeunes qui forment la majorité de la population mondiale, mais aussi la frange la plus créative. María Fernanda Espinosa a ainsi plaidé pour l’emploi des jeunes et surtout un emploi décent.

    Deuxième priorité relevée par Mme Espinosa, l’autonomisation des femmes car « lorsque les femmes sont responsabilisées, tout le monde est gagnant. La contribution des femmes au développement est prouvée ». « Faire progresser l’autonomisation des femmes pourrait ajouter 12.000 milliards de dollars à la croissance mondiale d’ici 2025 », a-t-elle ajouté.

    La troisième urgence, selon Mme Espinosa, est d’investir dans l’action pour l’environnement. Et dans ce combat, la Présidente de l’Assemblée générale a indiqué que le secteur privé a une responsabilité morale et physique dans la contribution au combat pour les changements climatiques.

    « Il faut donc agir en toute urgence. Le secteur privé peut apporter une partie des solutions grâce aux technologies, à la réduction des plastiques et à lutter contre le déboisement entre autres », fait-elle remarquer, tout en insistant sur la place de l’innovation technologique pour arriver à une transition vers un monde plus durable.

    La Suisse appelle à davantage d’investissements durables

    Le Président de la Confédération helvétique s’est félicité de son côté de la forte croissance du marché des placements durables. Il a parallèlement appelé la communauté internationale, le secteur privé et la société civile à œuvrer davantage en faveur du développement durable.

    « Si nous voulons atteindre les objectifs du développement durable, nous devons mieux coordonner les efforts des secteurs public et privé », a déclaré Alain Berset. Il a ainsi demandé aux entreprises de s’engager davantage dans l’investissement durable. « Conflits, migrations, changement climatique : nous sommes confrontés à d’énormes défis. Et pour assurer le développement durable, la coopération internationale est plus nécessaire que jamais », plaide-t-il

    Pour le Président de la confédération helvétique, le fait réjouissant est que l’investissement environnemental s’est largement étendu depuis deux décennies. « Même si les montants restent encore modestes », a tout de même admis M. Berset qui a aussi appelé les entreprises à s’engager davantage dans ce sens malgré des retours plus bas par rapport à d’autres marchés d’investissement.

    À Genève, les discussions des quelque 6.000 participants au Forum mondial de l’investissement consacré au sujet « Investir dans le développement durable » ont porté sur la mise sur pied de partenariats et d’initiatives au niveau mondial permettant d’atteindre cet objectif. Il s’agissait de la sixième édition du Forum et qui se déroulait à Genève pour la deuxième fois depuis 2014.

    Lancé il y a dix ans, le Forum mondial de l’investissement a lieu tous les deux ans. Il constitue le plus important rassemblement pour les politiques d’investissement. Cette plate-forme a pour but de réunir des chefs de gouvernement, des représentants du secteur privé et des personnalités de la société civile venus des quatre coins de la planète.

    Parmi les thèmes qui seront débattus cette année à Genève, la promotion des investissements dans les objectifs de développement durable (ODD), un Dialogue mondial sur les bourses des valeurs pour un investissement durable, des outils novateurs pour le financement des ODD, mais aussi la question des « Dérivés de matières premières durables, avec le nouveau cadre de la Fédération mondiale des bourses ». Les investisseurs et les Etats se pencheront également sur les principaux obstacles et solutions des investissements en Afrique ; Investissement et économie numérique ou encore la table ronde ministérielle et des dirigeants d’entreprises sur l’investissement dans les pays les moins avancés.

    Communiqué de l'ONU 

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