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La Francophonie s'invite à la 11e conférence des jeunes



  • Le vendredi 27 novembre 2015, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) était présente à la COY11, ou la 11e conférence des jeunes. Conviant les jeunes francophones de plus de 40 pays à la Francophonie des Solutions, l’atelier a réuni une soixantaine de participants.

    55 heures d’innovation sociale

    Dans un premier temps, l’OIF a présenté un de ses programmes innovants: les hackahtons. Ces «hackahtons» sont en fait des marathons de l’innovation sociale autour du de la thématique de la 21e conférence des parties (CdP 21). Les concours intitulés «55h, l’innovathon de la Francophonie» ont connu un vif succès au Bénin, au Maroc, au Sénégal et au Gabon.

    Des jeunes participants et vainqueurs aux différents concours sont venus témoigner de leurs expériences et partager avec l’audience les grandes lignes de leurs projets.

    Au Bénin, le projet «Sisileko» propose de créer un réseau municipal de poubelles intelligentes et connectées, enrichies de capteurs et de système d’alertes géolocalisées pour rendre la collecte plus efficace. Au Sénégal, le projet gagnant allie solution numérique et électronique, en proposant une poubelle intelligente d’aide au tri sélectif des déchets, intégrée à un système global de récupération et de gestion des déchets. Au Gabon, le projet «Proxibac» propose aux citoyens une application simple et intuitive pour géolocaliser la poubelle la plus près.

    Pour les trois lauréats, même s’il s’agissait d’un concours, l’ambiance était très loin de la compétition, et c’est plutôt l’entraide et la collaboration qui étaient au rendez-vous.

    Créactivez-vous!

    Dans un deuxième temps, l’atelier a permis de faire un retour sur le 2e Forum mondial de langue française tenu à Liège, en Belgique, en juillet dernier. Sous le thème «Créactivez-vous», le forum a notamment offert aux jeunes un espace pour développer des projets.

    À 18 ans, Kossi Dolagbenou du Togo était l’un des plus jeunes porteurs de projets. Il a partagé un témoignage touchant sur l’accès à l’énergie dans son village et présenté son initiative pour améliorer la qualité de vie dans les milieux ruraux grâce à un accès aux énergies vertes et aux technologies de l’information et des communications. Etienne Tshishimbi de la République démocratique du Congo a exprimé sa préoccupation pour les déchets numériques, qui représentent à son avis un vecteur créatif de développement numérique.

    Des expériences de volontariat enrichissantes

    Puis, dans un troisième temps, l’OIF a présenté son programme de volontariat international qui offre aux jeunes francophones, âgés de 21 à 34 ans, la possibilité de vivre une expérience de mobilité internationale au sein de l’espace francophone.

    Une ancienne volontaire, Pexine Gbaguidi, est venue partager avec l'audience son expérience de volontariat à Québec, au Canada. Son expérience lui a paru tant enrichissante qu’elle aurait souhaité la poursuivre quelques mois!

    D’ailleurs, Pexine Gbaguidi n’avait que de bons mots pour encourager une autre jeune volontaire qui s’apprête à vivre l’expérience, cette fois à New York pour suivre les dossiers liés à l’énergie, au développement durable et au climat. Hajer Tlijani, originaire de la Tunisie, s’est dite très excitée à l’idée de partir pour New York dès le début de l’année 2016.

    L’appel des jeunes francophones pour un avenir durable et solidaire

    Enfin, Catherine Gauthier d’ENvironnement JEUnesse est venue présenter les priorités dégagées dans l’appel des jeunes francophones pour un avenir durable et solidaire. Résultat d’une grande consultation intitulée «J’ai à cœur ma planète» et lancée par S.E. Mme Michaëlle Jean en mars 2015, l’appel des jeunes francophones a rejoint plus de 10 000 jeunes.

    Cette mobilisation sans précédent de la jeunesse francophone a permis de formuler des recommandations suivant six priorités d’action: 

    • Changer notre modèle de développement pour un développement harmonieux avec l’environnement et le climat
    • Associer et impliquer les jeunes aux prises de décision au-delà des gestes symboliques et par des mesures concrètes. Par exemple, associer les jeunes à la recherche des solutions et dans leurs mises en œuvre. Ou encore, intégrer des jeunes dans les équipes de négociateurs des États.
    • Soutenir une économie verte et durable, notamment en soutenant la création d’emplois, la recherche, l’innovation et les investissements verts. Les institutions financières internationales de développement peuvent aussi contribuer à l’efficacité du financement climatique.
    • Sensibiliser et informer les jeunes par l’intégration de l’éducation au développement durable dans les programmes éducatifs. On suggère la création de structures d’accompagnement pour la mise en œuvre de projets environnementaux pilotés par les jeunes et l’accès des jeunes à des espaces collaboratifs pour encourager l’innovation et le partage d’expériences, comme à la COY11.
    • Amplifier la solidarité et l’équité inter et intra-générationnelle en réaffirmant ces principes dans l’accord de Paris.
    • Renforcer l’intégration de l’approche genre parce que les femmes sont des actrices incontournables du développement et qu’elles sont plus vulnérables aux impacts des changements climatiques.

    L’appel des jeunes francophones a ensuite été remis officiellement à une représentante de COY11, Manon Sabot, dans le but d’alimenter les réflexions autour du manifeste de la jeunesse qui sera présenté aux délégués de la conférence des parties.

    En somme, l’événement a permis de témoigner de la mobilisation et de la responsabilisation des jeunes francophones pour un avenir durable et solidaire.

    Pour lire l’appel des jeunes francophones pour un avenir durable et solidaire >

    Pour lire le discours de Michaëlle Jean, prononcé par l’Administrateur de l’OIF, Adama Ouane >

    [CdP21-climat] [CdP21-OIF]

    Crédit photo: ©Cyril Bailleul/OIF

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