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Les droits de l'enfant progressent mais beaucoup reste à faire dans le cadre du Programme de développement durable à l'horizon 2030



  • Des progrès importants ont été accomplis dans la réalisation des droits de l’enfant mais des défis importants persistent pour réaliser les objectifs de développement durable qui les concernent : c’est le constat fait aujourd’hui devant la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, par le Directeur exécutif adjoint de l’UNICEF, Justin Forsyth, ainsi que les deux Représentantes spéciales du Secrétaire général venues présenter une série de rapports sur cette question.

    En début de séance, le Président de la soixante-douzième session de l’Assemblée générale, M. Miroslav Lajcák, est venu prononcer une allocution devant la Commission, dont il a jugé le travail « essentiel pour que l’ONU ait un impact sur les personnes ».

    Les progrès réalisés sont « remarquables dans de nombreux domaines », a estimé M. Forsyth, qui a mentionné la diminution de moitié de la mortalité infantile par rapport aux années 90, les progrès dans la réduction du nombre d’enfants souffrant de retards en raison de la malnutrition -une réduction de 23% entre 1990 et 2014-, ainsi que la réduction du nombre d’enfants ne fréquentant pas l’école, entre autres.

    Au titre des défis, le Directeur exécutif adjoint de l’UNICEF a insisté sur les enfants laissés sur le bord du chemin du développement, avançant les chiffres de 63 milliards d’heures pendant lesquelles les filles ramènent de l’eau chez elles, de 2 milliards de personnes n’ayant pas accès à l’eau potable et de 892 millions de personnes vivant sans toilettes, ou encore la proportion de 50% d’enfants de 1 à 13 ans qui subissent des formes de violence diverses.

    M. Forsyth a également cité comme défi la violence dans les conflits à l’encontre des enfants ou encore le fait qu’un quart d’entre eux sont dans une situation humanitaire difficile, liée à un conflit, une catastrophe naturelle ou une urgence sanitaire. 

    La Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé, Mme Virginia Gamba, qui présentait un rapport sur la question, a ainsi rappelé que les droits de l’enfant à l’éducation sont menacés dans les situations de conflit et que l’aide humanitaire dont ils ont besoin ne leur arrive pas toujours.

    Autre Représentante spéciale du Secrétaire général venue présenter son rapport annuel, Mme Marta Santos Pais, chargée de la question de la violence à l’encontre des enfants, a rappelé que la protection des enfants contre toute forme de violence constituait un droit fondamental reconnu par la Convention relative aux droits de l’enfant.  Elle a estimé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 offrait une voie stratégique pour assurer cette protection et a considéré comme une « avancée historique » le fait que la fin de la violence à l’encontre des enfants constitue une cible distincte –l’objectif 16.2- du Programme 2030. 

    Il y a néanmoins urgence à agir, a poursuivi Mme Santos Pais, qui a rappelé que 152 millions d’enfants âgés de 5 à 15 ans sont victimes d’exploitation par le travail et que plus de la moitié des personnes vivant dans l’extrême pauvreté sont des enfants, alors que les ressources allouées à la protection de l’enfance restent inadéquates, de l’ordre de 0,65 dollar par enfant et par année.

    Pour abattre ces obstacles, la Troisième Commission a un rôle à jouer, a estimé Mme Gamba, appuyée en cela par M. Miroslav Lajcák, venu prononcer sa traditionnelle allocution du Président de l’Assemblée générale devant la Commission.

    Le « grand potentiel » du travail de la Troisième Commission est « essentiel pour que l’ONU ait un impact sur les personnes », a insisté M. Lajcák, qui l’a invitée à « aller au-delà des positions figées et essayer de mieux se comprendre », ajoutant qu’elle avait des priorités.  Parmi ces dernières, le Président de l’Assemblée générale a cité la promotion des droits fondamentaux, qui sont selon lui « la base de nos efforts pour faire avancer la paix et le développement ».  Il y a aussi la promotion de l’autonomisation des femmes et des filles, qui à ses yeux constitue un élément « essentiel » du développement durable et dont il attend des résultats lors des délibérations de la Troisième Commission, a-t-il dit.

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