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OMM : Un nouveau Plan stratégique pour faire face aux défis interdépendants du XXIe siècle



  • Un nouveau Plan stratégique définissant l'orientation des activités futures de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et visant une approche plus intégrée du système Terre afin de faire face aux défis interdépendants du XXIe siècle, a été approuvé par le Conseil exécutif de l'Organisation.

    «Nous envisageons à l'horizon 2030 un monde dans lequel toutes les nations, notamment les plus vulnérables, maîtriseront mieux les conséquences socio-économiques des phénomènes extrêmes liés au temps, au climat, à l'eau et à l'environnement et poursuivront un développement durable grâce aux meilleurs services possible, tant sur terre qu'en mer et dans les airs» indique le Plan stratégique.

    Outre des perspectives à long terme, le Plan stratégique définit des objectifs à long terme et des objectifs stratégiques, notamment pour la période 2020–2023, qui sous-tendent l'action menée par la communauté internationale pour favoriser le développement durable, la prévention des catastrophes et l'adaptation au changement climatique, et visent à satisfaire la demande sans précédent d'informations pratiques et accessibles fondées sur la science.

    Le Plan stratégique a été conçu de façon à envisager sous l'angle de l'intégration les solutions au défi croissant que représentent les extrêmes météorologiques et climatiques, le stress auquel sont soumis les cours d'eau et les océans, la qualité de l'air et la dégradation de l'environnement. Les connaissances scientifiques doivent être traduites en actions concrètes sous forme de services pour renforcer la résilience, l'adaptation aux changements climatiques et l'atténuation de leurs effets.

    «Les extrêmes météorologiques, hydrologiques et climatiques à fort impact ont des effets dévastateurs sur les vies humaines, les économies nationales, les zones urbaines et rurales, la production alimentaire et l'approvisionnement en eau. Les phénomènes hydrométéorologiques extrêmes provoquent au-delà de 80 % des catastrophes naturelles qui ébranlent la planète» précise également le Plan stratégique.

    La fréquence et l'intensité de ces extrêmes devraient progresser en raison de la hausse soutenue des concentrations de gaz à effet de serre. L'élévation du niveau de la mer, elle aussi associée au changement climatique, aggravera la menace qui pèse sur plus de la moitié de la population mondiale établie sur le littoral.

    Plusieurs facteurs accentueront l'exposition et la vulnérabilité à l'égard de ces dangers: l'accroissement de la population qui excédera 9 milliards d'habitants en 2050, la multiplication des établissements humains, ainsi que la poursuite de l'urbanisation et du développement des mégapoles, en particulier dans les plaines inondables et les zones côtières.

    Le Plan stratégique est articulé autour de trois grandes priorités:

    • Intensifier la préparation et réduire les pertes humaines et matérielles causées par les conditions hydrométéorologiques extrêmes;
    • Favoriser la prise de décisions qui tiennent compte des facteurs climatiques afin de renforcer la résilience et l'adaptation face aux risques;
    • Accroître la valeur socio-économique des services météorologiques, climatologiques, hydrologiques et environnementaux connexes.

    Le Congrès météorologique mondial, instance décisionnelle suprême de l'OMM, approuvera le Plan stratégique lors de sa session quadriennale en 2019. Le Conseil exécutif s'est réuni du 20 au 29 juin.

    Partenariats public-privé

    Le Conseil exécutif a également étudié comment il serait possible de modifier la structure de l'OMM de façon à mobiliser les meilleurs experts techniques et scientifiques et les ressources nécessaires à l'amélioration de la prestation interdisciplinaire de services météorologiques, climatologiques, hydrologiques et environnementaux.

    Il a défini un mécanisme pour la participation à des partenariats public-privé dans le cadre de l'entreprise météorologique mondiale, afin de permettre à l'OMM de ne rien perdre de sa pertinence face à l'importance croissante du secteur privé, aux progrès technologiques, aux mégadonnées, à la production participative et à l'intelligence artificielle.

    «Les mégadonnées, la production participative, les systèmes ouverts, la mise en service de réseaux d'observation commerciaux, les fournisseurs de données et de services, les technologies numériques bon marché et l'émergence de systèmes d'intelligence artificielle et de calcul cognitif permettant d'extraire rapidement des informations utiles des mégadonnées sont autant de facteurs de changement» a souligné le Conseil.

    La politique relative aux partenariats public-privé, et le principe qui la sous-tend visant à privilégier l'humain, s'appuiera largement sur les initiatives axées sur l'établissement de nouveaux partenariats avec des organismes de financement, afin d'aider à réduire l'écart entre les pays développés et les pays en développement, en matière de capacités. L'assistance apportée aux pays en développement grâce à une nouvelle philosophie multisectorielle axée sur la mise en valeur des services permettra de définir des solutions pérennes pour la diffusion d'informations météorologiques, climatologiques et hydrologiques essentielles aux communautés les plus vulnérables.

    Le Conseil exécutif a également étudié des propositions concernant un nouveau Système mondial d'alerte multidanger de l'OMM, ainsi que la nécessité de diffuser des prévisions axées sur les impacts à des partenaires du système des Nations Unies et du secteur de l'aide humanitaire. Il a donné son appui à des plans prévoyant des services de santé et des services urbains intersectoriels et a renforcé sa politique relative aux régions polaires et de haute montagne.

    Les observations, les satellites et l'échange de données occupaient également une place de choix à l'ordre du jour et une journée a été entièrement consacrée à un dialogue spécial sur l'eau. En outre, le Conseil a décidé qu'il convenait de poursuivre l'élaboration du Système mondial intégré d'information sur les gaz à effet de serre.

    «L'OMM continuera de soutenir les activités menées par les Membres pour comprendre l'état passé, suivre l'état présent et prévoir l'état futur et les interactions de l'atmosphère, de l'hydrosphère et des autres éléments vitaux de notre planète afin que soient prises des mesures utiles et efficaces de préparation et d'adaptation aux extrêmes naturels» indique le Plan stratégique.

    «Il faudra affiner encore la coordination et l'interopérabilité des réseaux et des systèmes de collecte et de traitement des données, renforcer les capacités de prévision grâce aux progrès de la science et de l'informatique et renouveler radicalement la prestation de services de sorte que les utilisateurs reçoivent à temps les renseignements exacts et adaptés dont ils ont besoin pour intégrer les facteurs météorologiques, hydrologiques et climatiques dans leurs décisions.»

    Le Président de l'OMM, David Grimes (Canada), a présidé la session, secondé par la Vice-Présidente, Mme Celeste Saulo (Argentine). Les présidents des six conseils régionaux de l'OMM et 27 directeurs de Services météorologiques et hydrologiques nationaux siègent également au Conseil.

    Communiqué de l'ONU

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