Une forêt comestible de 3 hectares se développe à Seattle

23 juillet 2013 14 h 45 min6 commentaires

L’une des plus grandes forêts comestibles au monde établies sur un espace public pousse actuellement à Seattle. Fort de quelque 100 bénévoles, le projet vise à créer selon le principe de la permaculture un agrosystème autonome de 3 hectares. La Beacon Food Forest offrira des bénéfices environnementaux, économiques et sociaux très concrets aux habitants de la ville. Première récolte attendue pour 2014.

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© Beacon Food Forest

Aux confins du nord-ouest américain, non loin de la frontière canadienne, la ville de Seattle voit germer une forêt qui pourrait faire un peu d’ombre au mondialement célèbre Central Park de New York. Une forêt comestible (dite aussi fruitière ou nourricière) de 3 hectares pousse depuis septembre 2012 dans la capitale de l’état de Washington. L’une des plus vastes au monde implantées sur un espace public.

Jouxtant le Jefferson Park au cœur du quartier de Beacon Hill et située à 4 km du centre ville de Seattle, la Beacon Food Forest était à l’origine en 2009 un projet de fin d’étude. 120.000 dollars de subventions municipales allouées en 2010 et 2011 lui auront permis de voir le jour.

Des fruits à tous les niveaux

Bâtie sur le principe de la permaculture, la forêt comestible entend recréer un agrosystème forestier complexe en imitant la composition et la diversité d’une forêt naturelle. Et ce, en reproduisant ses différentes strates et espèces végétales. Une fois réalisée, la forêt comestible se développe et évolue d’elle-même. « Personne ne fertilise ou n’irrigue une forêt. La forêt est autonome. Si vous êtes capable de recréer une forêt nourricière alors votre principal effort sera d’en récolter les fruits » indique Robert Hart spécialiste britannique qui a introduit le concept en occident.

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© Beacon Food Forest

Outre la future production de fruits et légumes librement accessibles à la population, la Beacon Food Forest (BFF) caresse d’autres objectifs. Parmi eux, le développement du lien social intercommunautaire. Quelque 100 bénévoles issus des différentes communautés de Seattle œuvrent ainsi main dans la main à donner vie à ce jeune tapis végétal. Autres atouts à mettre au crédit de la BFF, le stockage de CO2 , la relocalisation d’une partie de la production alimentaire et la sensibilisation des enfants à l’environnement à la faveur d’ateliers organisés sur place.

Première récolte à l’été 2014

En cours, la phase 1 du projet prévoit la plantation du 1er hectare de forêt. Les premiers fruits pourront être cueillis dès l’été prochain. L’objectif des 3 hectares de couvert forestier devrait être atteint d’ici trois ans. « Nous voulons servir d’exemple pour inspirer d’autres personnes aux Etats-Unis et dans le monde » explique Jacqueline Cramer, co-fondatrice du projet BFF.

La ville de Los Angeles aux Etats-Unis ou celle d’Adélaïde en Australie abrite déjà ce type de forêt. Si les jardins communautaires et les potagers libres des Incroyables Comestibles ont actuellement le vent en poupe en France, il y a fort à parier que des projets de forêts comestibles pousseront dans l’Hexagone dans les années à venir.

Nicolas Blain

Le détail en images à travers cette vidéo réalisée par l’équipe de la BFF (sous-titrage en français activable) :

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6 commentaires

  • super idée, doit s’étendre partout !

  • En voilà une idée qu’elle est bonne ! Une forêt basée sur les principes auto-régulés de la permaculture. Déjà les passionnés de fleurs et légumes dans les grandes villes US, l’été à Londres réoccupent les morceaux de trottoir abandonnés, les friches citadines. Peut être que demain chaque enfant ressentira la nécessité de planter, fleurs, légumes et arbres autour de lui comme pour ré-établir le lien sacré nécessaire à son bon fonctionnement.
    Pir O Shan

  • très belle et utile initiative, nous ne sommes pas assez à le faire, développons le concept partout et devenons autonome, les gouvernements vont réfléchir je pense…:)

  • C’est les agriculteurs qui vont être content !
    Ils pourront toujours se reconvertir en guides touristiques.

  •  » personne ne fertilise ou n’irrigue une forêt », certes !

    Mais une forêt souffre du manque d’eau et de nutriment comme les autres êtres vivants et les fruits qu’elle produit sont bien souvent tout petits, et surtout le piétinement des ramasseurs est loin d’être profitable à une forêt.
    Il y a aussi une évolution dans la végétation. Les espèces dominantes changent au fil des années et des générations.

    Mais ce qui me choque les plus, c’est surtout cette idée de vouloir prendre à la nature sans rien donner en retour.

    Chez moi, c’est ce que l’on appelle un parasite.

  • Nous devrions en prendre de la graine et remplacer nos vieux restaurant du coeur par ce genre d’initiative !
    Visite pour les enfants et les adultes, nourriture saine pour tout le monde !
    Que demande le peuple… C’est génial !

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