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Royal propose un malus pour les nouveaux plastiques non recyclables

Par Myriam Chauvot

Publié le 2 févr. 2017 à 01:01

C'est une victoire pour les industriels du recyclage. Ils dénonçaient l'actuelle montée en puissance d'emballages plastiques revenant moins cher mais non recyclables, si rapide que de l'aveu du Syndicat des entreprises d'emballage plastique et souple, à ce rythme, d'ici cinq à dix ans, 100 % des bouteilles de lait, jusqu'alors parfaitement recyclables, seraient fabriquées dans un matériau... non recyclable ou réemployable à ce jour, le PET opaque (« Les Echos » du 15 novembre 2016).

Face à ce grand bond en arrière, l'éco-organisme en charge des emballages ménagers, Eco-Emballages, avait été jusqu'ici fort discret. Recycleurs et collectivités locales avaient pointé du doigt la tare du système français du « pollueur payeur » : les industriels payant l'éco-contribution contrôlent les éco-organismes. Le secteur du recyclage n'avait pas réussi jusqu'à présent à obtenir du ministère de l'Environnement qu'il interdise le PET opaque ou lui impose un malus financier.

Mais face au tollé suscité par cette situation, le ministère de l'Environnement vient d'infléchir sa position. « J'ai demandé aux éco-organismes, dans un délai de quinze jours, de me faire une proposition pour mettre en place un malus sur les bouteilles de lait en plastique opaque, afin qu'elles ne présentent plus d'avantage en termes de coût pour les industriels de l'agroalimentaire », a déclaré Ségolène Royal, citée par l'AFP, lors du colloque sur l'économie circulaire qui se tenait ce jour en partenariat avec l'Association française des entreprises privées (Afep). « J'étudie la possibilité d'interdire la mise sur le marché des bouteilles en PET opaque tant que les solutions de tri et de recyclage ne sont pas mises en place », a-t-elle ajouté.

Avancée majeure

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« C'est une avancée majeure, il faut la saluer », a applaudi Nicolas Garnier, le délégué général d'Amorce, l'association représentant les collectivités locales, qui sont en charge de la gestion des déchets. Mais « reste à savoir de combien sera le malus : il ne doit pas seulement compenser le gain financier que représente le PET opaque pour les industriels, il doit être suffisamment important pour dissuader de recourir à des résines non recyclables », poursuit-il. Reste aussi l'enjeu final : « Il faut une vraie taxe sur le non-recyclable », martèle Nicolas Garnier.

A partir de 2018, seul le recyclage sera soutenu financièrement par les éco-organismes via l'éco-contribution. L'incinération et l'enfouissement en décharge seront financés par les impôts locaux, pour inciter au recyclage des déchets. Encore faut-il que ce soit techniquement possible. Or, rappelle Nicolas Garnier, « un tiers de la poubelle des ménages est encore constituée de déchets non recyclables ».

Myriam Chauvot

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