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Comment la RSE est-elle vécue et pratiquée dans les TPE, PME et ETI françaises ? Retour sur l’enquête Bpifrance Le Lab

Rédigé par La rédaction du C3D, le 19 mars 2018

Encore beaucoup de petites et moyennes entreprises pratiquent la RSE sans le savoir ou sans valoriser leurs actions. Pourtant, la RSE peut-être intéressante pour les PME-ETI en termes d’image, de réduction des coûts, de compétitivité ou encore de mobilisation des collaborateurs.

La RSE est aujourd’hui entrée dans le langage commun et les mœurs des dirigeants mais comment est-elle vécue et pratiquée dans les TPE, PME et ETI françaises ? C’est sur ce sujet que s’est penché le laboratoire d’idées Bpifrance Le Lab au travers d’une grande enquête, publiée en mars 2018, dont voici les messages clés.

Envoyé à plus de 30 000 dirigeants de TPE, PME et ETI mi 2017, le questionnaire de Bpifrance Le Lab a permis de réunir 1 154 réponses provenant de toute la France, garantissant ainsi le sérieux et la représentativité de l’enquête.

Les 7 grands messages clés à retenir de l’enquête BPIFrance Lab

1/ Il existe autant de façons de faire de la RSE dans les PME-ETI que d’ADN d’entreprises et d’entrepreneurs : La RSE est une démarche volontaire, inclusive, équitable pour un développement durable.

2/ L’adoption de la RSE dans les PME-ETI est assez massive et récente : En effet, 90 % des dirigeants interrogés déclarent mener des actions RSE ; 50 % disent avoir une démarche RSE, 25 % une démarche structurée autour d’un plan d’actions à moyen ou long-terme.

3/ Si, en principe, la RSE ne requiert pas une taille critique, la part des entreprises qui font de la RSE croît avec l’envergure : Le nombre d’actions mises en place et le dégré de structuration des démarches RSE progressent avec la taille de l’entreprise.

4/ Les PME et ETI sont principalement présentes sur le volet social / gouvernance de la RSE : La RSE se traduit souvent par une gouvernance plus ouverte et de meilleures conditions de travail. L’axe environnemental s’avère moins investi.

5/ Les différences sectorielles se révèlent notable en matière de RSE : Alors que le secteur des services s’investit dans l’axe social, le transport et le tourisme sont plus engagés dans le volet environnemental.

6/ Si la majorité des dirigeants de PME portent un regard positif et bienveillant sur la RSE, la formalisation d’un plan d’action dépend grandement de la conviction personnelle du dirigeant : Les plus engagés sont les plus convaincus de l’intérêt économique d’un projet RSE.

Enfin, quatre profils face à la RSE ont émergé de l’enquête :

  • Les convaincus (25 % des répondants) : pour eux, la RSE est un levier de compétitivité. Ils voient cette démarche comme une opportunité d’affaires.
  • Les socio-engagés (20 % des répondants) : pour eux, la RSE est un moyen de fédérer les hommes mais pas nécessairement une opportunité de développement ou un axe de différenciation.
  • Les sceptico-favorables (30 % des répondants) : ils n’ont pas de convictions fortes au sujet de la RSE, ils y sont néanmoins plutôt favorables.
  • Les sceptico-réfractaires : la RSE reste pour eux une contrainte supplémentaire qui s’ajoute au fardeau déjà bien lourd du dirigeant de PME-ETI.

RSE & PME : La vision du Collège des Directeurs du Développement Durable

Aujourd’hui, la RSE n’est plus une option mais une exigence qui gagne chaque jour un peu plus de terrain. Du côté des dirigeants, le constat est le même : pas forcement sensibles à la RSE à titre personnel, ils ont compris que cette démarche devenait un prérequis pour se différencier.

Ainsi, nous ne sommes plus dans le pourquoi mais dans le comment. Comment change-t-on d’échelle ? Comment aller toujours plus loin ? Comment mesurer les progrès réalisés ?

Côté PME, il existe davantage de scepticisme quant aux bénéfices réels de la RSE pour leur entreprise. Les dirigeants de PME la perçoivent parfois comme une contrainte et une source de coûts supplémentaires. La RSE doit pourtant être vécue comme une opportunité d’innovation 360°.

Pour Marc Jacouton, Directeur Développement Durable & relations extérieures de CEPOVETT et membre du Conseil d’Administration du C3D, la transition n’est pas loin. Des actions peuvent être menées assez rapidement avec un effet positif immédiat et visible : “Ma conviction : ne pas faire de la RSE-gadget. Une politique d’éco-gestes est une bonne démarche mais cela ne constitue souvent qu’un point de départ pour mobiliser des collaborateurs. L’enjeu est bien de partir d’actions RSE symboliques pour aller jusqu’à impacter la stratégie et transformer les processus opérationnels, voire le business model de l’entreprise. Aujourd’hui, nos 3 millions de PME françaises sont en marche pour contribuer à faire de la RSE le socle de l’entreprise du 21ème siècle ! ».

Retrouvez l’intégralité de l’étude “Une aventure humaine : Les PME-ETI et la RSE” de Bpifrance ici !