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La France confirme la fermeture de 14 réacteurs nucléaires d'ici à 2035

EDF a proposé au gouvernement d'étudier la mise à l'arrêt de paires de réacteurs sur les sites des centrales nucléaires de Blayais, Bugey, Chinon, Cruas, Dampierre, Gravelines et Tricastin.

EDF a proposé au gouvernement d'étudier la mise à l'arrêt de paires de réacteurs sur les sites des centrales nucléaires de Blayais, Bugey, Chinon, Cruas, Dampierre, Gravelines et Tricastin. - Jeff Pachoud-AFP

L'exécutif confirme l'objectif de fermer 14 réacteurs nucléaires d'ici 2035, en plus des deux de Fessenheim. C'est l'un des axes de la consultation publique sur la feuille de route énergétique de la France d'ici 2028, lancée par le gouvernement qui prévoit aussi plus d'éolien en mer.

Le gouvernement confirme qu'il entend fermer 14 réacteurs nucléaires (cf carte des sites en France, ci-dessous) d'ici 2035, en plus de ceux de la centrale de Fessenheim dès le premier semestre 2020, pour ramener à 50% la production d'électricité d'origine nucléaire dans le mix énergétique de la France.

"Le principe général sera l’arrêt des réacteurs, hors Fessenheim, à l’échéance de leur cinquième visite décennale, soit des arrêts entre 2029 et 2035", peut-on lire dans la première mouture de la PPE (programmation pluriannuelle de l'énergie).

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Ce projet, soumis à la consultation publique sur Internet jusqu'au 19 février 2020, va maintenant être discuté au sein de plusieurs instances (conseil supérieur de l'énergie, conseil national de la transition écologique, etc...) qui vont rendre un avis.

Plusieurs paires de réacteurs seront fermées 

"EDF a proposé au gouvernement d'étudier la mise à l'arrêt de paires de réacteurs des centrales de Blayais, Bugey, Chinon, Cruas, Dampierre, Gravelines et Tricastin", détaille le texte.

Ce choix est sans surprise car il s'agit de réacteurs de 900 MW, les plus anciens. Tous ces sites comptent aujourd'hui quatre réacteurs ou plus, si bien que l'arrêt de deux réacteurs ne s'y traduira pas par une fermeture de centrale nucléaire, conformément aux souhaits de l'exécutif.

Cette première mouture de la PPE, qui table sur une montée en puissance des énergies renouvelables et le recul de la part du nucléaire dans la production d'électricité, avait été par ailleurs critiquée pour son manque d'ambition sur le développement des biogaz et de l'éolien en mer par les défenseurs de ces énergies.

La ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, a souligné, hier lundi 20 janvier, que le gouvernement allait "dédier 1,8 milliard d'euros supplémentaires au biogaz et augmenter de près de 40% les capacités d'éolien en mer".

Les objectifs pour l'éolien en mer ont ainsi été augmentés dans la nouvelle version de la PPE, qui vise maintenant 5,2 à 6,2 GW en 2028, contre 4,7 à 5,2 GW dans une précédente version. Les ambitions pour l'éolien terrestre ont toutefois été rabotées: elles passent de 34,1-35,6 GW à 33,2-34,7 GW.

Frédéric Bergé avec AFP