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05. mai 2020 — Communiqué de presse

Consultation #MondeAprès : les citoyens prennent massivement la parole pour inventer l’après-crise

Lancée le 10 avril par La Croix-Rouge française, le WWF France, Make.org et le Groupe SOS, en partenariat avec Unis-Cité et le Mouvement UP, la consultation citoyenne « Comment inventer tous ensemble le monde d’après ? », connaît un succès inédit avec le plus grand nombre de propositions pour un lancement de consultation sur Make.org. Trois semaines après son lancement, elle a déjà réuni 80 000 participants, 19 000 propositions et 750 000 votes !

Maintenant, place à la 2ème phase de la consultation : votons les propositions à prioriser afin d'inventer ensemble le monde d'après !

Ce nombre de propositions record montre un fort désir des citoyens de s’exprimer dans cette période difficile et d’être associés aux décisions clés pour la construction du monde de l’après crise du Covid-19.

Le rapport intermédiaire réalisé à mi-parcours de la consultation met en lumière cinq thèmes particulièrement présents dans les propositions formulées par les citoyens : la protection de l’environnement, l'agriculture, les transports, l’emploi et la santé. Pour mettre en oeuvre leurs propositions dans ces domaines, les citoyens privilégient un mode d’action incitatif plutôt que des restrictions, et en appellent particulièrement aux pouvoirs publics pour les réaliser.

À partir du 5 mai, la consultation passe dans la deuxième phase qui consiste à faire voter les citoyens sur les propositions pour les départager et déterminer ainsi les priorités pour inventer tous ensemble le monde d’après.

Les 5 thèmes les plus cités : une consultation dominée par les problématiques environnementales

À ce jour, le sujet le plus cité (22% des propositions) est la protection de l’environnement : les citoyens parlent de protéger la biodiversité et les espaces naturels ; de végétaliser les villes et de reboiser les territoires ; de mieux sensibiliser le grand public - et notamment les plus jeunes - aux problématiques écologiques ; et de mettre en place une « fiscalité verte » qui favoriserait les produits les plus respectueux de l’environnement et pénaliserait les usages les plus polluants.

  • Chrystelle estime qu’il faut « positionner les questions écologiques et de conservation de la biodiversité au cœur de toutes décisions gouvernementales »
  • Samuel propose de « taxer le carbone pour orienter producteur et consommateur vers énergies renouvelables, voitures électriques & plastique recyclé…»

Sur le deuxième thème le plus fréquemment abordé, l’agriculture et l’alimentation (17% des propositions), les participants appellent à se diriger vers une agriculture plus raisonnée et à limiter la pêche et l’élevage intensifs, tout en produisant plus localement pour tendre vers l’indépendance alimentaire et favoriser les circuits courts.

  • Yohann pense ainsi qu’il faut « développer et favoriser une agriculture maraîchère locale et bio ainsi que la distribution vers les commerces et cantines locaux »
  • Carine suggère de « revoir la politique agricole commune pour qu'elle encourage davantage une agriculture de produits locaux et biologiques ».

Concernant les transports et la mobilité (10% des propositions), les citoyens évoquent le développement des transports en commun, des pistes cyclables et l’augmentation du parc de véhicules électriques, parallèlement à la réduction de la place de la voiture en ville et à la limitation des déplacements en avion.

  • Marguerite juge nécessaire de « faciliter les transports en commun pour limiter les déplacements individuels »
  • Lina préconise d’« aider fortement au financement de l'achat de véhicules électriques (ou hybrides) pour qu'ils soient accessibles au plus grand nombre ».

Sur l’emploi et les salaires (9% des propositions), plusieurs idées reviennent fréquemment : la pérennisation du télétravail ; la relocalisation de certaines filières sur le territoire national pour créer de l’emploi ; une meilleure rémunération des métiers considérés comme « essentiels » (santé, éducation, aide aux personnes âgées…) et l’instauration d’un revenu universel.

  • Walou recommande de « favoriser le télétravail afin de diminuer le nombre de voitures sur la route ainsi que la fatigue accumulée sur les temps de trajet »
  • Catu propose de « redonner du sens aux métiers de l'humain, redéfinir ce qu'est un métier utile pour la société et le revaloriser ».

Des idées que l’on retrouve dans les propositions traitant de la santé (6%) : là aussi, de nombreux citoyens préconisent de relocaliser les productions médicales pour réduire la dépendance de la France vis-à-vis d’autres pays, et de revaloriser les salaires des soignants « à la hauteur de la pénibilité de ces métiers et de l’engagement de ces personnels ». Plus globalement, il est question de prioriser les investissements dans la protection de notre système de santé.

  • Stéphane estime ainsi qu’il faut « écouter les soignants pour mettre en œuvre un système de santé qui soit en capacité de faire face à une prochaine crise »
  • Olivier pense qu’il faut « surtout relocaliser en France toutes ces productions qui nous font défaut lors d'épidémies, médicaments, masques, etc …»
Plantation de nouveaux arbres pour les forêts de Nouvelle-Calédonie
Un homme utilise un vélo partagé en ville pour se déplacer, Paris, France

« 80 000 citoyens ont apporté leurs idées pour un Monde d'après résilient, durable et inclusif : une participation exceptionnelle ! Protection de l'environnement, alimentation et agriculture, transport, emploi et santé sont au cœur des attentes. La crise que nous traversons interroge le modèle de société qui produit et consomme au-delà des limites planétaires dont dépendent notre santé et notre survie. La nature est notre assurance vie, notre assurance santé : nous sommes allés trop loin. Il est encore temps d’agir, ensemble. Avec le pouvoir de la parole citoyenne, nous pouvons changer les choses»
Véronique Andrieux, Directrice générale du WWF France

Les types de solutions : les citoyens évoquent la nécessité d’inciter au changement plutôt que restreindre l’existant

Une majorité des solutions évoquées par les citoyens pour réinventer le monde d’après sont de type incitatif (57%) : il s’agit essentiellement de « développer », de « favoriser », de « subventionner », et dans une moindre mesure d’« obliger ». Certaines propositions portent également sur des logiques de « sensibilisation » (7%). À l’inverse, un peu plus d’un tiers (36%) des solutions proposées sont restrictives : il est question de « limiter », de « réduire », d'« arrêter », de « taxer », voire d’« interdire ».

Les acteurs du monde d’après : les pouvoirs publics en première ligne

Pour mettre en oeuvre ces solutions, les citoyens citent très majoritairement les pouvoirs publics (56% des propositions), notamment pour sauvegarder le système de santé et les services publics, et mettre en place une fiscalité plus juste et plus respectueuse de l’environnement. Un changement des comportements individuels est également évoqué (14% des propositions) en matière d’alimentation et de gestes éco-responsables, mais aussi via une plus grande implication citoyenne dans les processus de décision. Enfin, les citoyens souhaitent que les entreprises (12% des propositions) fassent évoluer leurs modes de production et leurs pratiques managériales (notamment en développant le télétravail).