Un accord inédit sur le climat a été conclu entre les Etats-Unis
et la Chine, le 12 novembre, à Pékin, en marge du sommet de la coopération économique Asie-Pacifique (Apec). Pour la
première fois, la Chine s’est officiellement fixé un plafond d’émissions
de gaz à effet de serre à 2030. Les Etats-Unis ont aussi promis pour la
première fois une réduction de 26 % à 28 % de leurs émissions d’ici à 2025 (par
rapport à 2005). Cet accord est dans l’ensemble bien accueilli dans la presse
chinoise, qui souligne cependant l’ampleur de la tâche à accomplir pour respecter les objectifs fixés.

La colère des Chinois face à l’accroissement de la
pollution a sans doute pesé dans la décision de Xi Jinping de conclure cet
accord, estime The New York Times. Depuis deux ans, plusieurs villes chinoises
ont été classées parmi les villes les plus polluées du monde.
Optimisation de la croissance économique

Le point le plus important de cet accord est la stratégie d’optimisation de la
croissance économique, selon le quotidien pékinois Jinghua Shibao. Grâce à la
révolution que représente l’exploitation du gaz de schiste et grâce à l’encadrement
de la loi sur l’énergie propre et la sécurité énergétique, le nombre de
sources des émissions de gaz à effet de serre diminue d’année en année aux Etats-Unis. C’est pour cette raison que les Américains ont osé annoncer ce
nouvel objectif, analyse le journal. Quant à la Chine, elle va mettre en œuvre
des mesures politiques et économiques plus favorables à l’industrie propre, à
la recherche et au développement de nouvelles énergies, poursuit le journal.

L’accord commun fixe un objectif ambitieux de réduction de la proportion
d’énergie fossile utilisée. Cela va sans doute donner un coup de pouce au
développement des énergies renouvelables, souligne de son côté le site économique
Caixin
Wang. L’objectif d’efficacité énergétique est élevé, estime Wang Zhongying,
directeur du Centre des énergies renouvelables de l’Institut de recherche
énergétique de Chine, qui dépend de la Commission
nationale du développement et de la réforme. Pour 10 000 yuans de PIB, les pays
de l’OCDE dépensent 0,25 tonne de charbon, quand la Chine en utilise
actuellement 0,8 tonne. La Chine va s’efforcer d’arriver à ce niveau de 0,25 en 2050,
constate le magazine. “Pas de recul possible”

Toutefois, un rapport conjoint de l’Académie des sciences sociales de
Chine et du Bureau météorologique de Chine concluait récemment que même en
respectant une gestion rigoureuse de l’environnement, les émissions de gaz à
effet de serre n’atteindraient pas leur pic avant 2035, note The New York Times.

Malgré tout, dans la presse officielle chinoise, l’enthousiasme et le
volontarisme sont de mise. “Nous devons demander à tous les gouvernements locaux
et à toutes les entreprises qui consomment beaucoup d’énergie de s’y mettre. Cette
fois-ci, il n’a pas de recul possible”, lance le quotidien Huanqiu Shibao.