Soixante-douzième session,
15e séance – après-midi
CPSD/644

Quatrième Commission: les États Membres soulignent que l’information peut être à double tranchant

Poursuivant leur débat sur la question de l’information, les délégations de la Quatrième Commission (questions politiques spéciales et décolonisation) ont appelé les Nations Unies, par le biais de son Département de l’information, à jouer un rôle central pour contrer la diffusion de fausses nouvelles et les discours de haine répandus via les nouveaux médias.

De nombreuses délégations, comme la France et les Émirats arabes unis, ont également rappelé l’importance d’un traitement équitable des six langues officielles des Nations Unies, le représentant de la Fédération de Russie ayant toutefois mis en garde parfois contre la tentation de se contenter de traductions à partir de l’anglais qui ne prennent pas en compte les spécificités culturelles, politiques ou ethniques de chaque langue.  Le rôle et le travail des centres d’information des Nations Unies ont également été salués à de nombreuses reprises.

Plusieurs États ont aussi insisté sur l’importance de conserver une communication adaptée aux pays en développement, en particulier les pays les moins avancés, en évitant de concentrer toutes les ressources sur les nouvelles technologies de l’information.  Le représentant du Nigéria a notamment jugé crucial de maintenir la dissémination des messages via les médias traditionnels, tout particulièrement la radio, qui, a souligné le Madagascar, représentent un vecteur de diffusion incontournable en cas de catastrophes naturelles ou de crises humanitaires majeures.  En la matière, le représentant du Bangladesh a exhorté le Département de l’information a continué de couvrir la crise des Rohingya, conscient du fait que l’attention de la presse internationale ne fera que décroître avec le temps.

Si de nombreux États Membres, comme l’Inde et le Japon, ont reconnu que l’information est essentielle en cas de crise et qu’elle permet de favoriser le développement durable, plusieurs délégations ont aussi mis en garde contre « l’arme » que peut constituer une information qui ne serait pas « neutre et dépolitisée ». 

Cuba a ainsi déploré que les États-Unis continuent d’utiliser la diffusion de programmes radiophoniques pour déstabiliser son pays, « en violation de sa souveraineté et du principe de non-ingérence », tandis que le Qatar a déploré le piratage du site Web de son agence d’information nationale, principale source d’information du pays.

De son côté, Israël a dénoncé la prolifération sur les réseaux sociaux de fausses informations qui incitent à la haine et à l’antisémitisme, défendant la création d’une plateforme mondiale numérique de lutte contre le terrorisme et soutenant le Plan d’action du Secrétaire général pour la prévention de l’extrémisme violent.

Plusieurs pays arabes, dont l’Égypte et l’Arabie saoudite, ont aussi insisté sur le rôle crucial de l’information pour lutter contre « l’état d’esprit » de l’extrémisme et du terrorisme, saluant également la création, en juin dernier, du Bureau de lutte contre le terrorisme et le lancement d’une stratégie antiterroriste mondiale par les Nations Unies.

Le Bangladesh a en particulier appelé le Département de l’information à renforcer sa coopération avec cette structure, estimant qu’il pouvait contribuer efficacement à contrecarrer le discours de violence des groupes extrémistes sur Internet, en faisant la promotion des valeurs des Nations Unies auprès du jeune public. 

Pour sa part, la Libye a souhaité une réflexion sur la création d’un code de déontologie du journalisme face aux risques de propagation d’informations erronées via les nouvelles plateformes multimédias.  Rappelant leur rôle central dans la collecte d’une information neutre et vérifiée, Sri Lanka a proposé la nomination d’un représentant spécial sur la sécurité des journalistes sur le terrain.

Abondant dans ce sens, la Fédération de Russie a appelé à définir de manière claire le terme de « fausse nouvelle », regrettant que les États-Unis aient rejeté cette requête et ironisant sur le fait que leur Président l’utilise pourtant « dans ses communiqués ou sur Twitter ».

Au cours de cette réunion, le représentant de l’Algérie a par ailleurs appelé le Département de l'information à refléter correctement « les faits tels qu’ils sont » dans les communiqués de presse, soulignant le risque qu’une mauvaise communication se transforme en problème politique. Il a souligné que le personnel concerné du Département de l’information devait s’abstenir d’introduire ses propres commentaires et se limiter à refléter fidèlement les débats, appelant par ailleurs à répondre à la question des écarts entre les communiqués de presse dans les différentes langues, « et très souvent dans les communiqués de presse dans une même langue ».

Le Département de l’information, a-t-il souligné, doit être perpétuellement en phase avec les principes qui guident le travail des Nations Unies, à savoir l’objectivité, l’éthique, l’équité, la transparence, l’égalité, la non-sélectivité et la bonne foi.

La Quatrième Commission poursuivra ses travaux le mardi 24 octobre, à partir de 10 heures.

QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION (A/72/21 ET A/72/258)

Suite et fin du débat général

M. AHMED ELSHANDAWILY (Égypte) a souligné le rôle joué par le Département de l’information en matière de promotion et de sensibilisation concernant les objectifs de développement durable.  Il a aussi mis en évidence le rôle crucial de l’information dans la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme, car il s’agit aussi de combattre « un état d’esprit ».  Il a également félicité le Département de l’information pour son programme d’information spécial sur la Palestine.

Le représentant a ensuite insisté sur la promotion du multilinguisme, notant les progrès accomplis, tout en regrettant que des disparités entre les langues perdurent.  Il a demandé au Département de l’information de faire plus d’effort pour assurer la parité des langues dans les couvertures de séance et dans les communiqués de presse.  Il s’est aussi inquiété des abus dans le domaine des médias et des technologies de l’information, surtout les faux reportages intentionnels, des pratiques abusives qui, a-t-il signalé, provoquent de la violence et offre une plateforme aux extrémistes pour disséminer leurs « idéaux empoisonnés ».  Il a estimé que la communauté internationale devrait prendre position face à ce phénomène, compte tenu des dangers qu’il représente.  Enfin, le représentant a indiqué que son pays appuie le projet de résolution L9, et ce, dans sa version sans amendement.  « Le texte initial est le résultat de semaines de négociations pour parvenir à un équilibre délicat », a-t-il précisé en ajoutant qu’il ne voulait pas voir cet équilibre modifié à ce stade avancé.

M. TAREQ MD ARIFUL ISLAM (Bangladesh) a salué le rôle du Département de l’information pour attirer l’attention sur l’exode massif et sans précédent de la population de l’État du Rakhine, au Myanmar, vers le Bangladesh, parmi laquelle 500 000 Rohingya.  Avertissant que l’attention de la presse internationale allait décroître avec le temps, il a appelé le Département de l’information à continuer de se concentrer sur cette crise.

Poursuivant, le représentant a demandé au Département de l’information d’appuyer la promotion d’une « pérennisation de la paix », insistant sur le « rôle catalytique » que peut jouer le Département pour promouvoir une « culture de la paix ».  Il a déploré que les Casques bleus déployés fassent souvent l’objet de désinformation ou d’allégations fausses et a appelé le Département de l’information à accorder la priorité à la promotion des objectifs des missions de maintien de la paix, sur la base d’informations factuelles et en tenant compte des défis complexes et difficiles auxquels ces missions sont confrontées.

Le représentant a également estimé que le Département pouvait contribuer efficacement, via une stratégie de communication, à contrecarrer et défaire le discours de violence disséminé sur Internet par les groupes extrémistes ou terroristes, en faisant la promotion des valeurs et des principes des Nations Unies, particulièrement en adressant des contenus et des messages à l’attention du jeune public.  Il a appelé le Département à établir de nouveaux partenariats avec le Bureau de lutte contre le terrorisme, afin de promouvoir la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, dont le Plan d’action du Secrétaire général pour la prévention de l’extrémisme violent.

Abordant la question des migrations, le représentant a également appelé le Département à forger l’opinion publique mondiale pour mettre en place un cadre général qui permet de gérer les flux migratoires internationaux.  Il l’a également encouragé à redoubler d’efforts pour promouvoir le Programme de développement durable à l’horizon 2030, notamment en mettant en avant les défis qu’affrontent les pays les moins avancés, ainsi que la mise en œuvre des engagements internationaux comme l’Accord de Paris sur les changements climatiques.

Le représentant a aussi rappelé l’importance du multilinguisme, souhaitant que les pistes soient approfondies avec le DPI pour promouvoir les principes des Nations Unies dans les différentes langues parlées au Bangladesh.  Il a rappelé aussi l’importance d’exploiter les nouveaux médias, tout en continuant d’utiliser les médias traditionnels (radio, télévision, presse écrite).

M. ALDHABAAN (Arabie saoudite) a exprimé son soutien aux efforts du Département de l’information, saluant les plateformes d’échanges créées pour interpeller la communauté internationale sur le travail des Nations Unies.  Il a indiqué que son pays avait développé son industrie de l’information afin de propager un message politique et culturel grâce aux nouvelles technologies de l’information et des communications, pour démontrer que son pays soutient la diversité et le dialogue entre les cultures.  Il a cité plusieurs initiatives locales qui portent le message de son pays en 18 langues ainsi qu’un programme avant-coureur de diplomatie numérique.  Il a aussi parlé de la création d’un centre mondial de lutte numérique contre le terrorisme.

Le représentant a ensuite dénoncé les médias qui incitent à l’extrémisme, à la sédition et qui disséminent des rapports erronés ou accueillent des individus qui diffusent ce genre de message.  Il a notamment appelé à contrer les campagnes fallacieuses menées par Israël pour faire connaître au monde la réalité de la situation du peuple palestinien.  Il a finalement appelé le Département de l’information à vérifier la crédibilité des informations avant de les disséminer dans certains rapports. 

M. MICHAEL O OKWUDILI (Nigéria) a rappelé qu’on fêtait cette année le dixième anniversaire de la résolution 61/266 qui appelle les États Membres à « promouvoir la préservation et la protection de toutes les langues utilisées par les peuples de la planète ».  À ce titre, il a souligné le lien établi par d’autres entre multilinguisme et développement durable.  Saluant le rôle joué par le Département de l’information pour favoriser le multilinguisme, il a appelé à assurer la traduction concomitante, dans toutes ses langues de travail, de tous les documents publiés par l’ONU.  Il a aussi indiqué que de nombreux pays en développement ont un accès limité à une infrastructure Internet fiable.  Il a exhorté à veiller à ce que les supports de communication choisis soient accessibles aux pays en développement.

M. ROI ROSENBILT (Israël) a souligné que l’information était à double tranchant.  D’un côté, elle transforme le monde en village global, pour le bien des peuples.  De l’autre, elle constitue une arme pour falsifier la vérité, a-t-il indiqué. Il a déploré que son pays et le peuple juif aient à confronter « la face sombre » de l’information.  Il a salué le Programme de communication sur l’Holocauste et les Nations Unies.  Il a par ailleurs déploré la persistance de fausses informations, qui incitent à la haine et à l’antisémitisme et qui prolifèrent sur les réseaux sociaux, saluant la prise de position du Secrétaire général des Nations Unies.

Le représentant a ensuite regretté le Programme d’information spéciale sur la question de la Palestine, qui, a-t-il affirmé, induit en erreur et nie le lien entre le peuple juif, la Terre sainte et Jérusalem, déplorant que ces « mensonges » aboutissent à des appels à la haine contre Israël et glorifient le martyr contre Israël.  « Ce type de contenu sape le message des Nations Unies », a-t-il ajouté.

Il a par ailleurs demandé aux Nations Unies de consolider ses plateformes de diffusion de l’information et de les placer sous une même autorité pour renforcer le contrôle de ses messages.  « Nous devons combattre le côté sombre de l’information, promouvoir la tolérance et le dialogue car la vérité est juste, ou bien elle ne l’est pas », a-t-il ajouté.  « Nous ne pouvons pas accepter que des informations erronées soient utilisées. »

Mme SONALI SAMARASINGHE (Sri Lanka) a encouragé le Département de l’information dans ses efforts pour améliorer l’image de l’ONU, estimant que la situation internationale requiert plus que jamais la présence et les valeurs de l’ONU.  Elle a noté que plusieurs défis restent toutefois à relever, à commencer par celui des fausses nouvelles qui, a-t-elle souligné, doit mobiliser toute la communauté internationale étant donné qu’elles menacent de saper les structures de la démocratie.  Le problème de la technologie de l’information ensuite, qui se manifeste par une distribution inégalitaire dans le monde et qui appelle l’ONU à moduler ses canaux de communication en fonction de leur disponibilité dans les pays.  Troisième défi, particulièrement sensible en Asie, a-t-elle poursuivi, celui de rendre cette information accessible dans la langue du pays en question.  Enfin, il y a le respect de l’agenda de Tunis qui vise à construire une gouvernance d’Internet qui soit ouverte, inclusive et transparente.  Conscient de la difficulté de la tâche, Sri Lanka considère qu’elle nécessite un investissement continu de la part des Nations Unies. 

Mme ANAYANSI RODRÍGUEZ CAMEJO (Cuba) a déploré que les efforts déployés par son Gouvernement pour promouvoir les technologies de l’information et des communications soient contrariés par l’injuste blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis depuis plus de cinq décennies.  Elle a précisé qu’en 2016, les dommages sur le secteur des communications et de l’informatique étaient de 68 922 110 dollars, ce qui, a-t-elle indiqué, prive le peuple cubain de l’accès à l’infrastructure technologique en matière de santé, d’éducation et de biotechnologie nécessaire pour son développement. 

Outre la levée immédiate et sans condition du blocus, la représentante a exhorté les États-Unis à arrêter les « émissions radiophoniques agressives » contre son pays.  En 2016, en moyenne, 1 875 heures d’émissions par semaine ont été diffusées sur 24 fréquences à partir du territoire des États-Unis contre Cuba.  Jusqu’en juillet 2017, des émissions illégales d’une durée totale de 1 890 heures en moyenne ont été diffusées sur un nombre égal de fréquences.

La représentante a ensuite appelé le Département de l’information à poursuivre ses activités de sensibilisation visant à donner une information précise, impartiale, complète, équilibrée, à temps, pertinente et multilingue sur les travaux et les obligations de l’ONU afin de renforcer le soutien international aux activités de l’Organisation dans une transparence complète. 

Pour Mme Rodríguez Camejo, le message de l’ONU doit être accessible à tous, et l’utilisation des technologies de l’information et des communications est importante.  Toutefois, les formes les plus conventionnelles de dissémination de l’information ne devraient pas être négligées d’où l’importance de préserver les médias traditionnels de l’Organisation

M. E. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a souligné l’importance du travail du Département de l’information pour faciliter le dialogue et la prise de conscience de l’opinion publique sur le travail réalisé par les Nations Unies.  Il a encouragé une approche inclusive, alliant nouveaux médias et médias traditionnels, dans toutes les langues officielles des Nations Unies.  « Les Nations Unies doivent montrer de la façon la plus vive et pratique, comment se déroule le travail au Siège et sur le terrain, et les bénéfices tangibles qu’il produit », a-t-il insisté.  Il a notamment salué les stratégies de communication mises en œuvre pour promouvoir le respect de la paix, de la sécurité, des droits de l’homme et de la jeunesse.  Il a souligné l’importance qu’accorde sa délégation aux commémorations annuelles de la Journée internationale des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves.  Il a également appelé à doter le programme d’action éducative sur la traite transatlantique des esclaves et de l’esclavage de suffisamment de ressources financières et humaines.

Il a également appelé à renforcer les centres d’information des Nations Unies y voyant un outil indispensable pour amplifier encore la voix des Nations Unies à travers le monde.

M. HAJIME KISHIMORI (Japon) a salué le rôle « vital » du Département de l’information, rappelant que sans ce travail, les Nations Unies ne seraient pas capables de galvaniser autant de soutien de la communauté internationale, indispensable pour nombre de ses actions.  Il a rappelé que l’objectif primaire du Département de l’information –accroître la sensibilisation sur le travail et les activités des Nations Unies- devait être atteint en améliorant son efficacité, sa transparence, et sans engendrer de coûts supplémentaires.

Il a souligné l’importance des centres d’information des Nations Unies (CINU) pour la diffusion de l’information autour du globe, dans la langue appropriée.  Il a mis en avant le travail du centre d’information des Nations Unies (CINU) de Tokyo, passant en revue l’ensemble de ses réalisations –expositions thématiques, conférences, partenariats avec le secteur privé ou le Comité d’organisation des jeux olympiques et paralympiques de Tokyo de 2020.

Le représentant a ensuite souligné que l’art et la culture jouent un rôle central pour construire des ponts, citant plusieurs exemples d’initiatives lancées par son pays et insistant sur la place du multilinguisme, même si le Japon a « une position qui peut varier quand il s’agit de le financer » au sein du Département de l’information.

En conclusion, le représentant a rappelé qu’il n’y avait « aucun doute sur le fait que les Nations Unies continueront à être un organe clef pour relever les défis sans précédent qui se posent au monde ».  « Le mandat du Département de l’information (DPI) pour promouvoir les activités des Nations Unies est dans ce contexte plus important que jamais », a-t-il insisté. 

Mme RODRIGUEZ (Venezuela) a encouragé l’interaction du Département de l’information avec ses homologues des opérations de maintien de la paix, d’appui aux missions et des affaires politiques.  Elle a mis l’accent sur la divulgation d’information sur la page Internet et les réseaux sociaux s’agissant des opérations de maintien de la paix, sachant, a-t-elle indiqué, que les moyens traditionnels de communication divulguent peu ou pas d’informations sur ces activités.  Elle s’est par ailleurs félicitée du travail abattu pour informer sur les mesures de lutte prises contre les abus sexuels à l’encontre des femmes et des enfants qui se sont produites dans certaines missions, tout en soulignant que « ces abus contre la population civile sont inacceptables et les responsables doivent rendre des comptes ».  Le Venezuela a également loué l’appui en matière de communication au nouveau Bureau de lutte contre le terrorisme.

Le représentant a ensuite souhaité une « démocratisation de l’utilisation des technologies de l’information et des communications au profit de tous les peuples, de ceux des pays en développement plus particulièrement », tout en appelant à une « prise de conscience de ces médias », notamment des grandes entreprises médiatiques et des agences de presse publiques et privées dans les pays industrialisés, pour qu’ils « évitent d’utiliser ces technologies aux fins d’émettre des informations discriminatoires et biaisées sur des événements survenus dans les pays en développement ».  De la même façon, il a rejeté les facilités inappropriées que certaines puissances mondiales ont octroyées auxdites technologies pour intervenir dans les affaires intérieures des États dans le but de les déstabiliser.    

Pour M. EZZIDIN Y. BELKHEIR (Libye), le rôle du Département de l’information est essentiel pour sensibiliser aux principes et objectifs des Nations Unies, et pour parvenir à la paix et la sécurité.  Il a salué la prise en compte des nouvelles technologies de l’information et des communications (TIC) pour la couverture des activités.  Il a cependant constaté que les politiques actuelles des médias ont pour but de diffuser les informations avant de vérifier l’objectivité, ce qui a une incidence négative, « car la conscience des audiences est affectée ».  Il a demandé au Département de l’information d’aider le grand public à faire face à ces nouveaux médias modernes pour qu’il puisse évaluer l’information.  Plus précisément, il a suggéré que le Département de l’information se comporte « en chef de file » et définisse un cadre déontologique pour tous les médias. 

Le représentant a ensuite signalé que des organisations terroristes utilisent les médias sociaux et les communications satellitaires pour recruter des terroristes, justifier leurs actes, en utilisant des informations falsifiées, appelant les médias à combattre ce discours terroriste.  Il a également engagé le Département de l’information à sensibiliser le grand public sur cette question.  Il l’a également appelé à communiquer davantage avec les pays en développement en organisant des ateliers, pour comprendre de façon approfondie leurs préoccupations, et identifier ce qui manque dans le discours des médias.  « Cela nous permettrait de transformer le développement en une culture sociale, et plus seulement en une politique », a commenté le représentant, ajoutant que « les médias des Nations Unies doivent s’adresser aux populations, pas aux gouvernements ».  Pour lui, l’information doit promouvoir le dialogue interculturel, la tolérance entre les religions, la lutte contre les changements climatiques, l’état de droit et le maintien de la paix.  « Il faudrait que les médias soient objectifs et suscitent cette prise de conscience. »  M. Belkheir a appelé à aider au développement des TIC dans les pays en développement pour les aider à surmonter la fracture numérique, tout en renforçant les médias traditionnels, qui sont encore des moyens importants de diffusion.  Il a également jugé nécessaire de renforcer le rôle des centres d’information des Nations Unies.  Il a aussi souhaité qu’on parvienne à la parité entre les six langues officielles, notamment au niveau des communiqués de presse et des différentes publications.  Enfin, la délégation a salué le programme d’information sur la Palestine et a appelé à renforcer les efforts pour éclairer sur le sort des Palestiniens. 

Mme AL-NASR (Qatar), a souligné le rôle du Département de l’information pour renforcer la réputation des Nations Unies.  Elle a aussi mis en évidence le rôle des centres d’information, qui doivent être impartiaux et neutres, et a appelé à veiller à l’égalité entre les six langues officielles pour garantir la transparence du travail de l’ONU.  Pour la représentante, il est essentiel de ne pas seulement communiquer avec les délégations, mais aussi avec les populations, surtout celles des pays en développement.  Elle a demandé à créer davantage de ressources en arabe.

Informer signifie aussi garantir l’accès à la documentation historique, a-t-elle poursuivi, soulignant l’importance de numériser la documentation.  Elle a indiqué que grâce à un don de cinq millions de dollars du Qatar la bibliothèque numérique des Nations Unies avait pu voir le jour et trois millions de documents avaient pu être numérisés.  Enfin, la représentante a mis en garde contre le danger de la diffusion d’informations erronées et a appelé à œuvrer pour éviter la mauvaise utilisation des nouvelles technologies, en citant particulièrement le problème du piratage électronique.  « Nul n’est à l’abri de ce danger.  C’est une préoccupation majeure pour nous » a-t-elle indiquée, évoquant le piratage du site Web de l’agence d’information qatarie, principale source d’information du pays. Enfin, elle a félicité le rôle du Département de l’information dans la diffusion d’une information correcte.  « Cela est de l’intérêt de tous les États Membres et donne une image positive de l’ONU », a-t-elle indiqué.

M. ZINA ANDRIANARIVELO-RAZAFY (Madagascar) a souligné que le développement est lié de manière incontournable à la communication et à l’information.  Pour lui, il est impératif que les réunions de haut niveau des Nations Unies soient largement diffusées pour atteindre un public mondial de tout âge et de tout horizon, « d’où le mérite exceptionnel du Département de l'information lors de rencontres chères à son pays, comme le Sommet des Nations Unies pour le développement ou encore la Conférence sur les océans ».  Il a encouragé le Département de l’information à poursuivre les efforts pour réduire le fossé existant entre les six langues officielles des Nations Unies.

Tout en se félicitant de l’utilisation des nouvelles technologies d’information et des communications par les Nations Unies, dont les réseaux sociaux, le représentant a souhaité voir se poursuivre l’usage des médias traditionnels.  Il a aussi salué les efforts fournis par les centres d’information des Nations Unies, dont celui de Madagascar.  Il a cependant mis en garde contre la fracture numérique, qui « constitue un obstacle majeur à l’accès à toutes les informations des Nations Unies par une grande partie des populations du globe ».  Il a ainsi appelé à un renforcement de l’assistance technique et de l’appui aux pays en voie de développement dans ce domaine.  Enfin, touché de façon récurrente par des catastrophes naturelles, son pays encourage la coopération entre les Nations Unies et les États Membres afin d’optimiser l’information et la communication en cas de catastrophes.

M. SURYANARAYAN SRINIVAS PRASAD (Inde) a salué la volonté du Département de l’information de mettre l’accent sur la promotion de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Il s’est dit particulièrement satisfait de la façon dont le Département a couvert la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable, qui s’est déroulée à Quito, en Équateur.  Par ailleurs, le représentant a salué l’importance accordée par le Département à l’évènement de haut niveau organisé pour marquer l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur les changements climatiques, le 21 septembre dernier.  Il a tout particulièrement apprécié la vidéo produite au sujet de la ratification de l’Accord par l’Inde, qui a été consultée « par des milliers de personnes en un temps record », après avoir été retweetée par le Premier Ministre indien. 

En outre, le représentant a salué la place importante réservée par le Département au traitement d’informations liées au terrorisme, aux opérations de maintien de la paix et à la lutte contre l’exploitation et les atteintes sexuelles commises par le personnel onusien.  Il a toutefois souhaité que le site Internet des opérations de maintien de la paix développe davantage de synergies avec les pays contributeurs de troupes.  Il a également salué le choix stratégique du Département d’étendre la présence de l’ONU sur les médias sociaux pour communiquer le message de l’Organisation.  À ce titre, il a salué le fait que le Département fasse également l’effort de communiquer sur les réseaux sociaux dans diverses langues locales, et pas uniquement en anglais.  Dans ce sens, le représentant a exhorté le Département à traduire ses différentes « séries télévisées » dans davantage de langues que les six langues officielles de l’ONU.  Étant donné le nombre de touristes indiens visitant chaque année le Siège de l’ONU, le représentant a enfin souhaité que soit créée une visite guidée en hindi.

Mme CRISTINA MARIA CERQUEIRA PUCARINHO (Portugal) a souligné l’importance de la langue portugaise dans le monde rappelant qu’elle comptait actuellement 260 millions de locuteurs et devrait en compter 400 millions d’ici à 2050.  Elle a appelé le Département de l’information à renforcer encore la diffusion d’information et de communication en langue portugaise, saluant par ailleurs les efforts déployés pour développer la radio et la plateforme multimédia en portugais.

Abordant la question des centres d’information des Nations Unies (CINU), la représentante a mis en avant le rôle de celui d’Europe occidental qui fait la promotion des actions et des objectifs des Nations Unies en 13 langues.  Elle a également rappelé l’importance du centre de Rio de Janeiro et l’engagement pris dans le passé d’ouvrir un nouveau centre à Luanda, en Angola.  Elle a défendu la diffusion d’une information inclusive et transparente sur les trois piliers des Nations Unies, à savoir la paix, les droits de l’homme et le développement durable. Elle a rappelé, enfin, le rôle des nouvelles technologies de l’information et des communications, tout en soulignant la nécessité de poursuivre la diffusion des messages sur les médias traditionnels.  

Pour M. JACQUES LAPOUGE (France), il est de la responsabilité de l’ONU de faire connaître son action au plus grand nombre, partout dans le monde, et sur la base la plus équitable possible.  Il s’est joint aux appels lancés pour assurer une communication sur les objectifs de développement durable, l’Accord de Paris sur les changements climatiques ou les processus de réforme de l’Organisation.  Il a rappelé que l’utilisation des médias doit être variée et adaptée aux populations à atteindre.  « Les nouveaux médias permettent de démultiplier l’information mais il ne faut pas ignorer la fracture numérique.  Les personnes qui n’ont pas accès à Internet doivent bénéficier elles aussi d’informations par le biais des médias traditionnels », a-t-il précisé. 

Le représentant a également insisté sur la nécessité d’assurer une diffusion de l’information et de la communication multilingue dans les faits, en soulignant la « persistance d’un décalage entre l’emploi de l’anglais et celui des cinq langues officielles, particulièrement en ce qui concerne les sites Internet et les comptes sur les réseaux sociaux ».  M. Lapouge a appelé à un rééquilibrage dans l’usage des langues officielles.  Il a aussi insisté sur le fait que la maîtrise de plusieurs langues par le personnel du Secrétariat était essentielle pour une appropriation des enjeux du multilinguisme.  Le recrutement doit prendre en compte la maîtrise de plusieurs langues, a-t-il suggéré.  Il s’est dit convaincu qu’une communication multilingue permettra de rapprocher l’ONU des populations du monde, et d’améliorer l’efficacité et l’efficience de la communication des Nations Unies.

M. OLEH NIKOLENKO (Ukraine) a salué le rôle du Département de l’information pour le contenu en ligne multilingue et pour son travail durant la semaine de haut niveau.  Il s’est dit heureux de voir l’accent mis sur le recours à des médias plus modernes pour toucher les jeunes, citant les clips vidéo diffusés sur le site de l’ONU.  Il a indiqué que les radios étaient des sources d’information fiables perçues comme telles en Ukraine.  M. Nikolenko a également souligné l’importance de médias libres pour une société démocratique, et a partagé l’engagement de son pays à la réalisation des engagements pris pour des médias libres.  Il a notamment expliqué que la radio et la télévision d’État suivaient cette voie via la privatisation, et que des mesures législatives sont prises pour renforcer le statut des journalistes et lever tous les obstacles à leur travail, mettant en évidence le fait que Reporters sans frontières avait salué les réformes engagées pour assurer la transparence des médias et l’accès à l’information dans son pays.  « Cela nous encourage à poursuivre nos efforts », a-t-il indiqué.

Le représentant a cependant regretté que deux parties de l’Ukraine, la Crimée et le Donbass, « temporairement occupées par la Russie », connaissent à ce niveau des restrictions sévères caractérisées par du harcèlement et de la violence.  Il a dénoncé des abus systématiques des droits de l’homme, et l’intimidation des journalistes indépendants.  « Ceux qui osent faire des reportages différents avec un angle différent de celui de la Russie sont harcelés, envoyés en prison ou sont interdits d’exercer leur profession. »  Il a donné l’exemple d’un journaliste qui a eu une peine de prison et une interdiction de trois ans d’exercer sa profession.  « Ces violations dans les zones occupées doivent faire objet de l’attention de la communauté internationale ».  Le représentant a également condamné les persécutions contre un journaliste à Moscou, « emprisonné sous des accusations erronées », et a demandé sa libération immédiate.  De manière générale, il a déploré la propagande menée par les médias russes au sujet de l’Ukraine, notant que tout en réduisant l’espace pour des médias pluralistes, le pouvoir russe transforme les médias en outils de propagande qui propagent des fausses informations.  « C’est une menace directe aux valeurs des Nations Unies.  Il faut réagir à toutes ces tentatives de falsifier l’information.  La communauté internationale devrait redoubler d’efforts pour renforcer les pratiques optimales.  La sécurité de l’information est un élément clef.  Les Nations Unies doivent être le phare identifiant la voie à suivre » a-t-il conclu. 

M. FEDOR K. STRZHIZHOVSKIY (Fédération de Russie) s’est félicité que le Département de l’information développe de plus en plus l’usage des nouvelles technologies de l’information et des communications.  Il a souligné que les informations diffusées par le Centre des nouvelles ne pouvaient pas être une simple traduction d’une version anglaise, rappelant l’importance de préserver l’indépendance éditoriale de chaque responsable dans la sélection et la mise en forme des informations.  Il a souligné que la langue et la régionalisation devaient aussi être prises en compte, rappelant les spécificités historiques, politiques, ethniques et culturelles de chaque région.  Il a également rappelé que l’un des objectifs du Département de l’information devait être la création de partenariat et l’intensification de la coopération avec les médias traditionnels (télévision, radio, presse écrite). 

Le représentant a ensuite demandé que la répartition des ressources financières soit faite de manière équitable entre les six langues officielles des Nations Unies, déplorant que certains documents ou communiqués de presse ne soient pas disponibles de manière régulière dans certaines langues officielles.  Il a rappelé la complexité croissante de la gestion de l’information au sein des Nations Unies et déploré que cette question ne fasse pas l’objet de plus de discussions entre les États Membres.  Il a rappelé la proposition faite par son pays au Comité de l’information de renforcer les réunions sur cette question, déplorant qu’elle n’ait pas été suivie.  Enfin, il a appelé à définir de manière claire les termes de « fausses nouvelles », déplorant que les États-Unis aient rejeté cette requête.  « Il ne peut pas en être autrement à partir du moment où ce terme est régulièrement utilisé par le Président américain dans ses communiqués ou sur Twitter », a-t-il souligné.

Mme HMWAY HMWAY KHYNE (Myanmar) a insisté sur l’importance de la promotion du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Accord de Paris sur les changements climatiques.  Elle a rappelé également l’importance de l’information dans la promotion des opérations de maintien de la paix, saluant les efforts déployés par le Département de l’information, en coopération avec le Département des opérations de maintien de la paix et d’autres organes des Nations Unies pour produire une plateforme multimédia destinée à promouvoir les actions des Casques bleus et la lutte contre les violences sexuelles.  Elle a rappelé le rôle essentiel de la dissémination d’une information viable servant la paix et la sécurité, soulignant les effets dévastateurs des « fausses nouvelles » qui, s’est-elle inquiétée, disséminent des idées extrémistes, de haine, d’intolérance et d’hostilité.  Dans ce contexte, elle a estimé que le Département de l’information se doit de produire une information factuelle, indépendante et précise.

La représentante s’est ensuite attardée sur la question des nouvelles technologies de l’information et des communications, insistant sur la nécessité de ne pas laisser de côté les peuples des pays en voie de développement, en particulier les moins avancés, qui n’ont pas la chance de bénéficier de ces technologies.  Elle s’est jointe aux appels pour que les Nations Unies maintiennent la diffusion de leurs messages dans les médias traditionnels (télévision, radio, presse écrite).

M. NASREDDINE NAOUALI (Tunisie) a rappelé l’importance que la Tunisie accorde au multilinguisme et au principe des échanges culturels.  Selon lui, c’est un moyen de renforcer le monde vers plus de solidarité.  « Vu le rôle que jouent les Nations Unies, notamment en matière de respect des droits de l’homme et du développement durable, nous devrions favoriser le multilinguisme dans toutes les sphères du travail de l’Organisation », a-t-il notamment estimé.  Pour lui, c’est absolument essentiel pour que les décideurs puissent faire parvenir de l’information sur le terrain.  Il a aussi appelé à utiliser tous les médias disponibles pour améliorer l’accès à l’information.  À ce titre, il a considéré qu’il faudrait réfléchir au rôle du numérique en matière d’information, réduire le fossé qui sépare sur ce sujet les pays en développement des pays développés et renforcer le potentiel des États qui ne bénéficient pas de la même couverture que les autres.  « Tous les peuples devraient pouvoir accéder à l’information et à ces technologies », selon le délégué.  À ses yeux, les efforts du réseau des centres d’information des Nations Unies (CINU) doivent aussi être salués.  Rappelant par ailleurs qu’un milliard de personnes souffrent actuellement de handicap, il a estimé qu’elles doivent être prioritaires pour l’accès à l’information.  Il a conclu en assurant que les divergences que connaît le monde actuellement exigent de l’Organisation qu’elle fasse la promotion de la culture et du dialogue: « le Département de l’information (DPI) est un atout majeur dans ce dialogue et respect mutuel entre civilisations », a-t-il souligné. 

En ces temps de « désinformation virale et de fausses informations », M. MOHAMMED BESSEDIK (Algérie) a souligné combien une information publique efficace est indispensable pour la paix et la sécurité, la promotion des droits de l’homme, la justice et le développement durable.  Tout en appuyant le travail de la Commission dans l’orientation qu’il apporte au Département de l’information, il a réitéré sa demande que ce dernier reflète correctement les faits tels qu’ils sont dans les communiqués de presse.

« Il est inacceptable que des disparités continuent à être observées dans la couverture des différentes réunions des Nations Unies, en particulier le travail de la Quatrième Commission.  Nous avons souligné ce biais, de même que d’autres délégations, et demandons, une fois encore au Département de l’information de se restreindre de telles désinformations », a-t-il affirmé.

Le représentant a ajouté qu’il prenait note des excuses présentées par les représentants du Secrétariat et du Département de l’information, estimant toutefois que la situation devait être abordée sérieusement parce que c’est un problème récurrent, qui, a-t-il relevé, a déjà fait l’objet de demandes répétées des États Membres notamment lors de la réunion informelle entre les États Membres et le Secrétariat dans le cadre du Groupe de travail spécial sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale.

À l’époque, a-t-il enchainé, le manque de ressources a été blâmé, mais comme la situation s’est à nouveau présentée lors de la sixième réunion de la soixante-douzième session de la Quatrième Commission, il semble que cela ne soit pas le cas.  Il a exhorté le Département de l’information à mettre fin à cette situation, soulignant le risque qu’une mauvaise communication se transforme en problème politique, comme l’avait mis en évidence le Président de la Commission.  Il a souligné que ce n’est pas seulement d’une question d’excuses, mais que des mesures doivent être prises.

Dans un premier temps, il a estimé qu’il ne fallait pas se concentrer sur le nombre de communiqués de presse ou de pages publiées en 2016, comme le représentant du Département de l’information l’a fait devant la Commission, mais répondre à la question des écarts entre les communiqués de presse dans les différentes langues, « et très souvent dans les communiqués de presse dans une même langue ».

Il a souligné que le personnel concerné du Département de l’information devait s’abstenir d’introduire leurs propres commentaires et se limiter à refléter fidèlement les débats.  Il a également appelé le Département de l’information à être perpétuellement en phase avec les principes qui guident le travail des Nations Unies, à savoir l’objectivité, l’éthique, l’équité, la transparence, l’égalité, la non-sélectivité et la bonne foi.  À cet égard, il a réitéré la demande de sa délégation de mettre en ligne le rapport sur la visite, en 1975, du Comité spécial de la décolonisation au Sahara occidental, une requête déjà présentée par l’Algérie à plusieurs reprises lors des précédentes sessions.

Le représentant de l’Algérie a ensuite dit son appui aux programmes de sensibilisation du Département de l’information en matière de décolonisation, de maintien de la paix, de désarmement, de droits de l’homme, de la Palestine, de développement durable, d’élimination de la pauvreté, des besoins du continent africain et des changements climatiques.  Il a demandé au Département de l’information d’être attentif aux besoins prioritaires de l’Afrique en formulant des politiques d’information efficaces.  Il a aussi souhaité que le Département de l’information étende ses activités pour mettre l’accent sur la mise en œuvre de la Troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme dans la lignée de la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Le délégué algérien a par ailleurs estimé que même si le processus de sélection et de nomination du neuvième Secrétaire général avait fait l’objet d’une large couverture médiatique, il aurait été possible d’en faire davantage afin d’éduquer un public mondial sur le rôle de l’Assemblée générale, pour que la résolution 2311 du Conseil de sécurité ne soit pas considérée comme la fin du processus de sélection.

M. Bessedik a ensuite dit être gravement préoccupé par le risque de politisation de l’information publique et la possible utilisation inappropriée des technologies de l’information et des communications pour interférer dans les affaires intérieures des États souverains. Tout en saluant l’attention accordée par le Département de l’information à l’utilisation des médias sociaux, il a souligné la nécessité de continuer à utiliser les médias traditionnels, qui restent les principaux moyens de communication dans de nombreux pays en développement.

Abordant enfin la question de la parité linguistique, il a appelé à assurer un traitement équitable de toutes les langues officielles dans les activités du Département de l’information et a indiqué que son pays soutenait le travail réalisé par les centres d’information des Nations Unies pour disséminer le travail de l’Organisation dans les langues locales, travail qu’il a appelé à renforcer.

M. ALHAMMADI (Émirats arabes unis) a estimé que l’utilisation des six langues officielles, parmi lesquelles l’arabe, est l’un des instruments permettant de couvrir objectivement les activités de l’Organisation.  Il s’est félicité à ce titre du rôle joué par son pays pour la publication, dans les six langues officielles, du programme de l’Assemblée générale et du Journal des Nations Unies.  Il a indiqué que, de leur côté, les Émirats arabes unis ont lancé un programme visant à produire des vidéos éducatives destinées à tous les niveaux scolaires qui seront gratuitement accessibles pour des millions d’étudiants dans le monde arabe.  Déplorant que les plateformes médiatiques soient régulièrement utilisées par des groupes à des fins de propagande, il a soumis l’idée de créer des plateformes destinées à déconstruire les propos et la rhétorique de ces groupes extrémistes et terroristes.  Le délégué a aussi salué le rôle joué par le Département de l’information en lien avec la Division des droits des Palestiniens pour faire connaître la situation dans cette région du globe.  « Nous insistons sur la nécessité de faire connaître la souffrance du peuple palestinien à cause des actions israéliennes qui vont à l’encontre des droits de l’homme », a-t-il lancé. 

M. JUAN CARLOS MENDOZA-GARCÍA (Costa Rica) a salué l’initiative d’autonomiser les jeunes dans le cadre des travaux du Département de l’information et l’initiative de l’Envoyée spéciale du Secrétaire général pour la jeunesse, qui, à travers l’initiative « UN4MUN », a fait participer 100 000 étudiants du monde entier.  M. Carlos Mendoza-García s’est également félicité des nouvelles applications pour téléphone mobile telles que UN News Readers et des différentes chaînes de communication.  « Le multilinguisme concerne l’existence même de l’Organisation.  Vu sa nature, c’est une valeur centrale », a-t-il poursuivi.  Il a jugé important d’avoir accès aux informations dans toutes les langues, et a regretté que les bulletins de presse ne soient pas publiés en espagnol, avant de réclamer un meilleur équilibre entre les six langues.

Poursuivant, le représentant a appelé à ce que les flux de communication soient ouverts, transparents et participatifs.  C’est indispensable pour multiplier l’innovation, consolider la démocratie, développer la transparence et combattre la corruption, a-t-il souligné.  Il a estimé qu’il était urgent que le Département de l’information couvre tous les sommets internationaux et les réunions de haut niveau.  Il a aussi jugé nécessaire de créer des contenus destinés aux jeunes et d’appuyer leur inclusion aux différents programmes.  Enfin, il a particulièrement mis en évidence le rôle d’Internet, et a noté les efforts de la Freedom Online Coalition, que son pays a présidé l’année dernière, pour protéger les droits de l’homme dans le contexte d’Internet.

Droits de réponse

Le représentant d’Israël a demandé au représentant de l’Arabie saoudite de cesser de mener des campagnes de communication qui induisent les pays en erreur, l’accusant d’avoir recours elle-même aux fausses informations.  Il a aussi appelé l’Arabie saoudite à se rendre compte que le problème qui se pose dans la région, c’est l’Iran.

Répondant à l’intervention du Bangladesh, la représentante du Myanmar a assuré que son pays allait coordonner l’installation des migrants et relocaliser les personnes déplacées.  Elle a indiqué que la communauté des affaires avait contribué à hauteur de 10 millions de dollars pour offrir de l’aide.  « Seul le Myanmar peut vraiment comprendre la situation du Myanmar », a-t-elle ajouté, avant de mettre en garde contre le problème de la désinformation.  Elle a ensuite assuré que son gouvernement souhaite travailler avec le Bangladesh et d’autres partenaires dans un esprit de coopération pour relever les défis actuels.

Le représentant de l’Arabie saoudite a ensuite demandé à Israël d’examiner l’avis de la communauté internationale, qui considère l’occupation comme étant injuste, engageant par ailleurs le Département de l’information à faire la lumière sur cette occupation, et sur la réalité des pratiques israéliennes à l’encontre du peuple palestinien. 

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