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08. octobre 2018 — Communiqué de presse

Le WWF appelle à un big bang écologique pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publie aujourd’hui un rapport scientifique historique qui révèle la nécessité d’une action urgente pour réussir à limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C.

Elevation du niveau de la mer, désertification, perte d'habitats naturels et d'espèces, diminution de la calotte glaciaire... C'est ce qui nous attend dans un monde à 2°C.

Approuvé par 195 Etats, ce rapport représente l’analyse scientifique la plus aboutie d’un avenir climatique à 1,5°C et 2°C de hausse de la température moyenne mondiale, destinée à guider les décisions des gouvernements dans la transition écologique à mener dans tous les domaines (énergie transports, agriculture, etc.) dans les années à venir. Le rapport révèle qu’il est encore possible de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, et que c'est maintenant que tout se joue.

Si nous n’accélérons pas immédiatement l'action, nous atteindrons 1,5°C de réchauffement climatique de plus par rapport aux niveaux préindustriels en 2040 et même 2°C en 2075, avec des impacts irréversibles sur les écosystèmes et la vie sur terre. 

Le rapport indique clairement qu’un monde à 1,5°C, certes déréglé, est plus vivable et viable pour l'humanité et la nature qu’un monde à 2°C. Ce demi-degré de plus de hausse moyenne pourrait avoir des effets irréversibles pour la vie sur Terre. Une augmentation de la température jusqu’à 2°C aurait des conséquences dévastatrices: élévation du niveau de la mer, désertification, perte d'habitats naturels et d'espèces, diminution des calottes glaciaires, avec des impacts sur la santé, la sécurité et la croissance économique.

Face à cette boussole scientifique, ce rapport est à saisir comme un appel rapide à un big bang écologique, pour les décideurs et l'humanité toute entière. L’inaction n’est plus une option possible. Il est indispensable d’engager une transition écologique profonde de nos sociétés dans la prochaine décennie, à travers une décarbonation des secteurs clés de l’énergie, des transports et de l'agriculture.

Alors que les engagements pris par les Etats dans le cadre de l’Accord de Paris en matière de réduction des émissions ne sont pas suffisants pour limiter le réchauffement climatique à 2°C, et encore moins à 1,5°C, le WWF appelle les gouvernements à revoir à la hausse leurs ambitions climatiques, au niveau européen dès le Conseil environnement qui aura lieu le 9 octobre et au niveau international lors de la COP24 en décembre.

Fissure sur la glace dans l'océan Antarctique

En France, la transition doit passer par une reconnaissance de la dette écologique au même niveau d’importance politique que la dette financière

Portrait de Pascal Canfin

« Le constat de ce rapport est clair : le réchauffement climatique s’accélère et l’humanité est en passe de perdre le contrôle sur la machine climatique. S’il a fallu un siècle et demi à l’humanité pour atteindre 1°C de hausse de température, il faudra seulement 50 ans pour atteindre un degré supplémentaire de réchauffement climatique si on ne fait rien.

Nous avons besoin d’un big bang écologique pour reprendre le contrôle sur cette accélération et assurer un avenir à l’humanité et à la nature. Nous savons quelles sont les solutions pour y parvenir, il faut maintenant changer d’échelle et faire de la transition écologique une priorité au niveau national et international. En France cela doit passer par des décisions à la hauteur dans les domaines de l’énergie, du bâtiment, des transports et de l’agriculture et par une reconnaissance de la dette écologique au même niveau d’importance politique que la dette financière ». Pascal Canfin, Directeur général du WWF France