(Agence Ecofin) - Une bonne politique contre de l’énergie. C’est le marché proposé aux parlementaires sud-africains par les producteurs de canne à sucre de la nation arc-en-ciel. Ces derniers ont indiqué qu’il dépendait désormais des élus que la canne à sucre puisse être transformée en bioéthanol. «L’industrie sucrière est prête à se mettre en mouvement dès qu’une régulation et un cadre légal auront été établis.» a déclaré Rolf Lütge, président de l’association sucrière sud-africaine (SASA).
Selon le dirigeant, cette législation contribuerait à l’amélioration de la viabilité et des perspectives d’une filière qui voit les superficies consacrées à la canne à sucre se réduire comme peau de chagrin au fil des années. En quinze ans, ces superficies ont reculé de 51% (47 000 hectares), ce qui n’a pas manqué d’affecter les raffineries, qui, en manque de matière première ont vu leur marge bénéficiaire chuter.
Et pourtant, le secteur dispose d’un fort potentiel, a souligné Rolf Lütge. Sur les quatorze raffineries qui produisent de l’énergie pour leurs propres besoins, six parviennent à livrer 11 MW au réseau national. Avec un investissement minimal, cette quantité pourrait passer à 78 MW entre trois et cinq ans, tandis qu’un investissement massif (20 milliards de rands) permettrait en une décennie d’atteindre environ 720 MW.
Cette requête de la SASA vient mettre une pression supplémentaire sur le gouvernement alors que, quelques semaines plus tôt, le suisse Phytoenergy International Holding (PIH) avait annoncé son possible retrait d’un projet d’installation d’une usine de production de diesel à partir de canola. D’une valeur de 5 milliards de rands, l’infrastructure pourrait produire environ 400 000 tonnes de biocarburant. Il est à noter qu’un éventuel retrait de PIH serait très mal accueilli dans un pays qui est actuellement confronté à une crise énergétique sans précédent.
Aaron Akinocho
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