Climat : record de chaleur en Arctique, avec 38 degrés relevés en Sibérie
Une température de 38 degrés Celsius a été relevée ce week-end dans la ville russe de Verkhoïansk, en Sibérie. Cette chaleur inhabituelle est liée la formation d'un « dôme d'air chaud » en altitude, à quoi il faut ajouter l'influence du réchauffement climatique, particulièrement important en Arctique.
Par Leïla Marchand
Verkhoïansk, connue pour ses hivers exceptionnellement froids, vient de battre un record de chaleur. Une température de 38 degrés Celsius a été relevée samedi dans cette une ville de Sibérie de 1.500 habitants, alors qu'une vague de chaleur frappe la Sibérie, contribuant au déclenchement d'incendies de forêts.
Il s'agit d'un record absolu au-dessus du cercle polaire, s'est étonné Etienne Kapikian, météorologiste à Météo France. Si cette ville figure déjà dans le livre des records pour ses écarts exceptionnels de températures, qui varient entre -68 °C et plus de 37 °C, la température normale pour un mois de juin s'y situe habituellement autour de 20 degrés. Le précédent record de température avait été atteint le 25 juillet 1988, avec 37,3 degrés Celsius.
🌡️🔥 T°max de 38.0°C à #Verkhoyansk, #Sibérie orientale (67.55°N), ce 20 juin.
— Etienne Kapikian (@EKMeteo) June 20, 2020
Si cette valeur est correcte, ce serait non seulement un record absolu à la station (37.3°C, 25/07/1988) mais aussi la température la plus élevée jamais observée au nord du cercle polaire #arctique ! pic.twitter.com/EUE8JVdkGR
« Cette situation s'explique par la mise en place d'un dôme anticyclonique chaud en altitude, situation météo typique des canicules, visible sous forme de bulle rouge foncé tenace », a expliqué Gaétan Heymes, ingénieur à Météo France, sur Twitter.
Vague de chaleur et incendies
La Sibérie, l'une des régions les plus froides de la Terre, est confrontée à des vagues de chaleur exceptionnelles depuis quelques semaines, provoquant la fonte du pergélisol et des feux de forêts dévastateurs. Des températures de plus de 10 degrés Celsius au-dessus des normales de saison ont été relevées à certains endroits. Kathanga, une ville au nord du cercle polaire, a enregistré une température de 25,4 degrés Celsius au mois de mai, contre une moyenne de zéro degrés à cette période.
« Ce qui se passe en Sibérie cette année est tout simplement extraordinaire. Le genre de temps que nous attendons d'ici à 2100, dans 80 ans plus tôt », a commenté sur Twitter Jeff Berardelli, météorologiste à CBS News.
Alors que ce temps chaud et sec persistant a commencé à alimenter des feux de forêts, les experts craignent une nouvelle saison d'incendies. L'été dernier, la Russie avait affronté l'un des plus grands incendies de l'histoire du pays avec la destruction de près de 3 millions d'hectares de forêt boréale en Sibérie.
Si la tendance au réchauffement s'observe sur l'ensemble du globe, c'est aux hautes latitudes de l'Arctique que celle-ci est la plus importante, avec une augmentation de la température plus rapide qu'ailleurs depuis les années 1990. En effet, la surface blanche de l'Arctique réfléchit les rayons du soleil vers l'espace, régulant le climat du reste du globe. Avec la fonte des glaces, ce système de réfrigération est menacé.
Leïla Marchand