Antilope Saïga

Le saïga : une antilope reconnaissable entre toutes

L’antilope saïga - en russe, « saïga » signifie « antilope » - est l’une des espèces animales aux migrations parmi les plus spectaculaires au monde. Habitante d'un milieu déjà hostile, elle doit malheureusement faire face à un avenir très incertain en raison du braconnage et de la réduction de son habitat.

Les saïgas vivent l’été en troupeaux de 30 à 40 individus. Mais quand l’hiver s’installe les troupeaux se réunissent, constituent des hordes de dizaines de milliers de saïgas qui voyagent ensemble pour fuir la neige et trouver des pâturages verts. Cette migration de plusieurs centaines de kilomètres, vitale pour leur survie, est parmi les plus spectaculaires au monde.

L’originalité de l’antilope saïga - la seule antilope eurasienne - ne s'arrête pas à son comportement. Elle est reconnaissable à ses naseaux longs et tombants, à l'aspect d'une courte trompe souple et capable de se dilater. Son nez lui permet de filtrer l’air chargé de poussière pendant l’été et de réchauffer l’air respiré pendant les hivers rigoureux.

Au rythme des saisons, son pelage épars et de couleur blond roux à miel en été s’épaissit en épaisse fourrure blanche en hiver. Le saïga a de longues pattes fines et sa taille reste comparable à celle d’un mouton.

Les cornes, relativement droites en vue latérale, dessinent un léger S en vue frontale ; elles sont annelées. Seul le mâle en est pourvu.

Nom scientifique

Saiga tatarica

Répartition / Habitat

Dans les steppes sèches et les déserts semi-arides d'Asie centrale (Mongolie, Kazakhstan, Russie)

Population

Saiga tatarica mongolica : 750 individus
Saiga tatarica tatarica : 50 000 individus

Taille

De 60 à 80 cm, les mâles sont en généralement plus hauts au garrot

Poids

De 21 à 51 kg

Régime alimentaire

Herbivore : herbes halophiles, lichens de steppes, arbustes, graminées

Statut

En danger critique d’extinction (UICN 2002)

Victime d’une extinction massive

A la fin du siècle dernier, l’IUCN classait la population de saïgas en « danger critique d'extinction » car elle ne compte déjà plus que 50 000 de Saiga tatarica tatarica, contre près de 2 millions dans les années 1950. Ce chiffre tombe même à 750 pour la sous-espèce Saiga tatarica mongolica. En cause, la perte d’habitat liée à l’extension agricole, les hivers trop rigoureux et les étés sans eau, mais aussi le braconnage.

Braconnage

L’appauvrissement des populations rurales ainsi que l'ouverture de la frontière russo-chinoise ont entraîné une recrudescence de la chasse du saïga pour sa viande. Les mâles sont également tués pour leurs cornes, revendus sur les marchés parallèles pour la médecine traditionnelle chinoise. La demande est telle que le ratio mâles / femelles, complètement déséquilibré, s’est traduit par un effondrement du taux de femelles fécondées et donc du taux de natalité.

Cornes d'antilope saïga braconnées. Les cornes sont introduites en Chine où elles sont utilisées dans la médecine traditionnelle chinoise. Les braconniers ont été capturés par l'équipe anti-braconnage du WWF.

Perte d’habitat

L’habitat naturel des antilopes saïgas a été transformé par l’homme à des fins agricoles. Les antilopes eurasiennes ont donc à faire face à une concurrence accrue du bétail domestique sur les pâturages. Dernièrement, une succession d’hivers difficiles suivis de longues périodes de sécheresse estivale n’ont pas facilité la reconstitution des populations.

Pasteurellose

Les antilopes saïgas sont victimes de manière régulière de graves épizooties (des épidémies ciblant une espèce animale). En 2010, en l’espace de quatre jours seulement, près de 12 000 antilopes sont mortes. En 2015, ce sont près de 200 000 bêtes qui succombent à la maladie entre mai et juin. A chaque fois, il s’agit de la même infection : la pasteurellose, une maladie infectieuse dont la mortalité atteint presque 100%. La bactérie coupable, « pasteurella multocida sérotype B », se trouve naturellement dans les voies respiratoires des saïgas. Les scientifiques ne savent pas encore ce qui déclenche la maladie.

Que fait le WWF pour l’antilope saïga ?

Depuis 1994, le WWF se mobilise pour protéger cette espèce emblématique. Cet engagement se traduit depuis par plusieurs actions notoires sur le terrain, au plus près des communautés locales.

Après nous être fortement engagés pour la création d’un mémorandum sur la conservation des espèces migratrices dans le cadre de la CMS (Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage), nous travaillons désormais au développement d’alternatives économiques afin d’aider les communautés locales à trouver d’autres sources de revenus que la chasse aux antilopes saïgas.

En collaboration avec les gouvernements concernés et d’autres partenaires, nous apportons notre soutien aux habitants des steppes de Betpak-Dala (Kazakhstan) qui luttent contre le braconnage.

Ces efforts semblent commencer à porter leurs fruits. En décembre 2017, le WWF Mongolie a célébré, non sans fierté, le retour de l’antilope saïga dans son aire de répartition historique ! En effet, depuis 2010, grâce aux actions de conservation déployées dans la région, les animaux se sont déplacés vers le Nord, occupant de nouveau un espace duquel ils avaient disparu.

Les 120 000 antilopes mortes dans la partie centrale du Kazakhstan en 2015, à priori en raison d’une maladie infectieuse, demeure un frein majeur porté aux stratégies de conservation des saïgas.

Retour au pays

En mars 2013, une étude de terrain menée par les équipes du WWF Mongolie a permis de démontrer que 29 animaux étaient bel et bien établis autour du lac de Sangiin Dalai, dans le désert de Gobi, autour de Khovd, dans les provinces de Uvs et de Zavkhan, tandis que des habitants et des rangers ont confirmé l’augmentation de la population d’antilopes saïgas dans les environs. Pour les scientifiques, le fait que l’espèce soit retournée sur un territoire qu’elle avait déserté est particulièrement bon signe, même si rien n’est acquis.

Bonne nouvelle du réseau

Parce que notre travail n'est jamais vraiment terminé, on peut parfois oublier de célébrer nos victoires. Pourtant, quel que soit le projet, chaque avancée, même infime, demeure essentielle. C'est pourquoi nous prenons le temps de s’attarder sur une bonne nouvelle, un succès, un répit, pour mieux reprendre le combat ensuite.

Une antilope saïga nourrissant ses petits (Russie)

Agissez avec le WWF

Chacun d’entre nous peut se mobiliser et agir au côté du WWF pour faire face au plus grand défi de notre siècle. La sauvegarde des espèces et des espaces menacés ne se fera pas sans votre aide. Ensemble nous sommes la solution !

Une jeune antilope saïga dans les bras d'un employé de la réserve naturelle de Cherniye Zemii (République de Kalmoukie)

Le combat continue

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Salarié WWF avec un local d'une communauté de la rivière Tigre, affluent de l'Amazone, Loreto, Pérou

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