De Granby aux Nations Unies

Chantal Line Carpentier travaille au sein de la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement depuis 2014.

La Granbyenne d’origine Chantal Line Carpentier travaille au sein de la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement depuis 2014. Elle a récemment signé l’un des trente chapitres du livre 30 idées reçues sur le développement durable, dirigé par Sofiane Baba, professeur adjoint à l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke.


Dans cet ouvrage qui rend accessibles les grands débats et discussions entourant l’environnement et met en lumière les interventions de personnalités et experts issus de divers milieux, l’intervenante en environnement reconnue mondialement traite d’une spécialité: les objectifs de développement durable (ODD) élaborés au sein des Nations unies.

Agenda 2030

Ces ODD sont sans précédent, selon Mme Carpentier, et furent adoptés par tous les pays, dont le Canada, dans le cadre d’un processus collaboratif et participatif. Peu connus du grand public, ils offrent un guide pour atteindre un monde durable et inclusif. Les ODD se retrouvent dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, ou Agenda 2030, adopté via résolution aux Nations unies, en 2015.

On retrouve un total de 17 objectifs interreliés, à atteindre d’ici les 19 prochaines années, touchant entre autres la pauvreté, la faim, la santé, l’éducation, l’égalité, l’accès à l’eau, la consommation responsable, la paix et la justice. À ce tout s’ajoutent 169 cibles négociées et adoptées. L’une d’elles, d’actualité, consiste à faire en sorte que tous aient accès à une couverture sanitaire universelle.

Utopiques en apparence, les ODD sont atteignables aux dires de l’experte, et ce, même si la fenêtre d’opportunité est courte, surtout suite au recul causé par la COVID-19.

« Les ODD sont encore plus importants maintenant qu’il faut rebâtir l’économie et la rebâtir mieux, relève Mme Carpentier. Comme un GPS, les ODD nous fournissent la feuille de route pour la mise en place de politiques à tous les niveaux de gouvernement, pour la gestion des entreprises, de l’innovation et de la technologie, et pour nos gestes de tous les jours pour parvenir à un avenir meilleur pour tous et toutes. »

Au Québec, des personnalités politiques appuient les ODD. En traditionnel point de presse, le docteur Horacio Arruda porte l’épinglette à l’effigie de ces 17 objectifs mondiaux. Le quartier de Rosemont-La-Petite-Patrie à Montréal a d’ailleurs décidé d’utiliser ce cadre pour sa gestion publique.

Expertise indéniable

Chantal Line Carpentier présente une feuille de route bien garnie, elle qui agit maintenant comme chef du bureau de la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) de New York depuis 2014. En tant que sommité internationale, elle fut recommandée au directeur du livre et professeur adjoint, Sofiane Baba.

Mme Carpentier agissait à titre de coordonnatrice de tous les acteurs non étatiques pour la tenue du Rio+20, soit la Conférence des Nations unies sur le Développement durable. C’est lors de cet événement que les ODD ont été négociés.

« Selon mon estimation, 30 % des cibles et objectifs sont le résultat de pressions et de contributions des groupes de jeunes, femmes, secteur privé, les villes et ainsi de suite. Après la conclusion des négociations en juillet 2014, j’ai joint la CNUCED », précise l’experte.

Cette organisation fut créée il y a quelques décennies par un groupe de pays qui souhaitaient « mettre en commun leurs efforts pour un régime économique mondial plus égalitaire ».

Elle travaille toujours au sein de cette organisation qui a pour mandat d’appuyer les pays en développement qui visent à rattraper les autres à travers des moyens de mise en œuvre, dont le commerce, le financement, les technologies, la coopération et les investissements.

Le docteur Horacio Arruda porte l’épinglette à l’effigie des objectifs de développement durable, en point de presse.

Titulaire d’un doctorat en économie agricole et environnementale, Mme Carpentier publie régulièrement des articles scientifiques, collabore à des livres, et des rapports qui traitent des relations entre l’économie, le commerce, le développement, l’environnement et les politiques.

À ce curriculum impressionnant s’ajoutent plusieurs participations à des marathons et Ironman. Elle détient aussi des connaissances avancées en karaté et une ceinture noire.