N.-B. : premier discours du Trône pour les libéraux
Prenez note que cet article publié en 2014 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
« Création d'emplois ». C'est essentiellement ce qui ressort du discours du Trône qu'a prononcé la lieutenante-gouverneure du Nouveau-Brunswick, Jocelyne Roy-Vienneau.
Il s'agit du premier discours du Trône de la 58e législature du Nouveau-Brunswick et du premier pour le nouveau gouvernement libéral de Brian Gallant.
Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Brian Gallant.
Photo : Michel Corriveau
Les libéraux de M. Gallant présentent un menu législatif calqué de leur plateforme électorale de la dernière campagne, avec une petite exception.
Si on note un long segment sur la stratégie énergétique que suivra le gouvernement lors de cette première session parlementaire, on ne retrouve aucune mention du moratoire sur la fracturation hydraulique et l'industrie du gaz de schiste. Les mots « schiste » et « moratoire » n'apparaissent nulle part dans ce discours d'une quinzaine de pages.
Le discours mentionne que le gouvernement provincial commencera à préparer son plan d'éducation décennal pour relancer le système d'éducation de la province sous peu.
Dans le discours, un fort accent est mis sur l'innovation et les technologies, tant au niveau de la formation prof. que de l'éducation #rcac
— Michel Corriveau (@MCorriveau_RC) 3 Décembre 2014
Révisions de deux projets phares du gouvernement précédent
Le gouvernement progressiste conservateur de David Alward avait annoncé en grande pompe deux grands projets en 2013-2014, soit le régime d'assurance-médicaments et le plan d'aménagement forestier du Nouveau-Brunswick.
Les libéraux entendent réviser ces deux projets.
Deux initiatives entreprises par le gouvernement précédent allaient inexorablement avoir une incidence négative sur les exploitants de petites entreprises de notre province.
Le gouvernement promet de recueillir et publier les documents qui ont guidé l'élaboration du plan forestier, tel que promis lors de la récente campagne électorale
Assainir les finances publiques
Les libéraux de Brian Gallant disent avoir un plan qui vise notamment « la création des conditions propices à la croissance de l'emploi » et à « l'atteinte de l'équilibre budgétaire ».
La lieutenante-gouverneure du Nouveau-Brunswick, Jocelyne Roy-Vienneau.
Photo : Michel Corriveau
En campagne électorale, les libéraux avaient priorisé la création d'emplois, mais avaient promis l'équilibre budgétaire d'ici six ans. Dans le discours, aucune date n'est mentionnée quant à l'atteinte de cet objectif.
Les libéraux s'engagent à augmenter l'impôt sur le revenu pour le 1 % des plus riches de la province et d'annuler un allègement fiscal accordé par les progressistes-conservateurs aux grandes compagnies.
Des choix et des décisions difficiles s'imposeront.
Le gouvernement promet de prendre des décisions difficiles, mais ne présente pas d'autres voies que celles présentées lors de la campagne électorale.
Le premier ministre Gallant entend dévoiler davantage de politiques et les moyens d'arriver à ses objectifs d'ici le dépôt du budget, en 2015.
Le discours du Trône mentionne entre autres que le gouvernement centralisera des « services communs au sein de l'appareil gouvernemental » comme les communications, les technologies de l'information, l'élaboration des politiques, les ressources humaines et les services financiers.
« Un énorme défi se pose à nous, et nous nous sommes tout de suite mis à l'œuvre, guidés par un plan de création d'emplois qui est rationnel, réalisable et équilibré », a dit M. Gallant.
Vives réactions
Le discours du Trône a été fortement critiqué dans les minutes qui ont suivi sa lecture. Le chef de l'Opposition officielle, Bruce Fitch, a déclaré que ce discours était incomplet.
Il y avait un très grand manque de substance.
Le chef du Parti vert et député de Fredericton-Sud, David Coon, a sévèrement critiqué le gouvernement libéral pour l'absence d'engagement en matière de soins de santé, de la durabilité de l'environnement et de la lutte contre les changements climatiques.
Déclaration de David Coon :
« C'est un peu comme s'il y a des sections qui ne sont tout simplement pas dans le discours. Ça devrait être un peu plus complet. Nous ne devrions vraiment pas avoir à lire entre les lignes pour savoir quels sont les plans en matière de développement social, de la santé, la transparence, la justice, la réconciliation avec les Premières nations et la durabilité environnementale. »
La Coalition pour l'équité salariale soulève que des promesses électorales en matière d'équité salariale n'ont pas été abordées dans ce premier discours libéral.
« Nous étions déçues que l'équité salariale ne soit pas mentionnée dans le discours du trône. Nous avons hâte de voir le gouvernement agir sur ses promesses électorales concernant l'équité salariale », a déclaré la directrice générale de la coalition, Johanne Perron.
Pour sa part, le Front commun pour la justice sociale, qui défend les intérêts des personnes à faible revenu, a qualifié ce discours du Trône d'« extrême déception » pour ceux qui dépendent de l'aide sociale pour survivre.
« Nous sommes extrêmement déçus qu'il n'y ait aucune mention du mot pauvreté dans tout le discours du Trône et aucune initiative pour réduire la pauvreté de près de la moitié des citoyens qui vivent présentement dans la pauvreté dans notre province », a dit Pauline Richard, coprésidente du Front commun pour la justice sociale.
Un mot sur les femmes :
« La sous-représentation des femmes à l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick et dans d'autres organes directeurs nuit à la qualité des services que reçoivent les gens du Nouveau-Brunswick.
Afin d'améliorer notre appareil gouvernemental et de renforcer notre économie, des mesures seront prises pour que la voix des femmes se fasse entendre par les organes responsables de l'élaboration des politiques, mesures qui comprennent notamment la nomination d'un plus grand nombre de femmes à des organismes, conseils et commissions de la province. »