Tout juste investi ce samedi 25 mai – après les élections qui ont eu lieu au début du mois en Afrique du Sud –, le président Cyril Ramaphosa a promulgué une loi introduisant une taxe carbone. L’objectif : diminuer les émissions de gaz carbonique en Afrique du Sud, comme le rapporte la radio 702 sur son site Internet. “Dans une première phase, du 1er juin 2019 à décembre 2022, la taxe sera de 120 rands [7 euros] par tonne d’équivalent CO2”, est-il expliqué.

L’idée d’une taxe carbone, qui introduit le principe pollueur-payeur, est en discussion depuis 2010, mais sa mise en place a été repoussée à plusieurs reprises. “Il y a eu beaucoup d’oppositions, surtout dans une économie au plus bas en ce moment”, détaille l’économiste Candice Gibson, citée par la radio 702.

En particulier, son impact sur le prix à la pompe suscite beaucoup de récalcitrants. “La taxe va causer une augmentation directe de 9 centimes de rands sur l’essence et de 10 centimes sur le diesel dès le 5 juin”, note BusinessTech.

L’enjeu climatique en toile de fond

Avec cette nouvelle taxe, le gouvernement tente d’honorer ses engagements ambitieux en faveur du climat. L’Afrique du Sud s’est engagée lors de la COP15 en 2009 à réduire ses émissions de 34 % en 2020 et de 42 % d’ici à 2023, rappelait le Mail and Guardian en mars dernier. “Les écologistes estiment que c’est trop peu, trop tard, tandis que ses défenseurs affirment qu’il faut y voir le début d’une transition”, précise l’hebdomadaire.

Première puissance industrielle du continent, l’Afrique du Sud est extrêmement dépendante du charbon pour sa production d’électricité. Elle figure au quatorzième rang des pays les plus pollueurs de la planète, selon Greenpeace.