Découverte importante : l’impact du réchauffement sur la forêt boréale

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Une article de la Salle de Presse de l’UQAM

« En l’absence de modifications dans le régime des perturbations, la productivité de la forêt boréale pourrait augmenter de 10 à 16 % si le climat se réchauffait jusqu’à 2°C, mais décliner rapidement si le réchauffement était plus élevé », explique Loic D’Orangeville, dont la découverte a été soulignée.

Une des études nommées parmi les 10 découvertes de l’année par le magazine Québec Science porte spécifiquement sur le réchauffement climatique. Il s’agit de l’étude du chercheur Loïc D’Orangeville, portant sur l’impact de la hausse des températures globales sur la productivité de la forêt boréale, menée alors qu’il était chercheur postdoctorant au Centre d’étude de la forêt et publiée en 2018.

Au-delà de deux degrés, les gains de productivité que le réchauffement climatique devrait entraîner dans l’exploitation de la forêt boréale pourraient se transformer en un déclin accéléré. C’est la principale conclusion de l’article publié en août dernier dans Nature Communications par Loïc D’Orangeville.

«La forêt boréale se réchauffe rapidement et nous ne savons pas comment les arbres vont réagir, explique Loïc D’Orangeville. Notre analyse de la croissance récente de 270 000 arbres de la forêt boréale suggère qu’en l’absence de modifications dans le régime des perturbations, la productivité de la forêt boréale pourrait augmenter de 10 à 16 % si le climat se réchauffait jusqu’à 2°C, mais décliner rapidement si le réchauffement était plus élevé. Or, il est plus que probable que ce seuil de 2°C soit atteint dans moins de 30 ans. Les prévisions modérément pessimistes prédisent même un réchauffement de plus de 4°C d’ici la fin du siècle.»

Dans les dernières années, après le film L’erreur boréale et la Commission Coulombe, le Québec a réformé son mode de gestion de la forêt, poursuit le chercheur. La nouvelle norme d’aménagement forestier vise une approche dite écosystémique qui préconise qu’on aménage la forêt de telle sorte qu’à terme, on retrouve l’état idéal de la forêt préindustrielle, celle d’avant le début du réchauffement climatique et de l’exploitation commerciale. «Selon nos résultats, cette prétention devient futile. En effet, une forêt préindustrielle, issue du Petit âge glaciaire, serait soumise à un stress intenable si la température moyenne augmentait de plus de 2°C. Notre étude rappelle l’urgence d’intégrer l’adaptation aux changements climatiques dans notre stratégie d’aménagement.»

Désormais professeur assistant à l’Université du Nouveau-Brunswick, le chercheur a réalisé cette étude en collaboration avec le professeur du Département des sciences biologiques Yves Bergeron, titulaire de la Chaire industrielle CRSNG/UQAT/UQAM en aménagement forestier durable, et ses collègues Daniel Kneeshaw et Daniel Houle, également membres du Centre d’étude de la forêt, ainsi qu’avec des chercheurs du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec, et de l’Université de l’Indiana.

Lien vers l’étude de Loic D’Orangeville

(Source: UQAM)

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