FREDERICTON – Près de deux mois ont passé depuis la création de la commission provinciale sur la fracturation hydraulique. Le temps file, mais le ministre responsable du dossier se fait avare de commentaires sur le travail effectué jusqu’à maintenant.

Le 24 mars, le gouvernement provincial a dévoilé la composition d’une commission, à qui il a donné le mandat de déterminer si la fracturation hydraulique, une technique d’extraction du gaz de schiste, peut être utilisée au Nouveau-Brunswick en respectant cinq conditions fondamentales (lire plus bas).

Le temps file et on n’a toujours pas de nouvelles des travaux de cette nouvelle entité, formée du juge à la retraite Guy A. Richard (commissaire), de l’ancien recteur de l’Université du N.-B., John McLaughlin (commissaire adjoint) et de l’ancienne présidente du conseil d’administration du New Brunswick Community College, Cheryl Robertson (commissaire adjointe).

Mardi, à l’Assemblée législative, lorsqu’interrogé par les journalistes à ce sujet en point de presse, le ministre de l’Énergie et des Mines, Donald Arseneault, n’avait pas grand-chose à dire.

«J’ai été très clair depuis le début; une fois que la commission a été mise en place, je voulais vraiment que ce soit indépendant du ministre, du gouvernement», a-t-il répondu.

Selon lui, la commission s’est mise à l’oeuvre. Il n’a toutefois pas donné plus de détails, même lorsqu’il a été questionné à plus d’une reprise à savoir si les trois membres de la commission se sont rencontrées depuis leur nomination.

«Pour moi, ils ont commencé leur travail. Je ne sais pas pourquoi les gens sont si inquiets. Laissez leur faire leur travail. D’ici douze mois, ils vont revenir au gouvernement avec un rapport. (…) Ce n’est pas moi qui fait leur horaire. Demandez-leur», a-t-il dit.

L’Acadie Nouvelle a contacté Guy A. Richard et le ministère de l’Énergie et des Mines. Il n’a pas été possible de recueillir leurs commentaires avant l’heure de tombée.

Quant à l’opposition officielle, elle est critique des réponses de Donald Arseneault.

«Le gouvernement Gallant opère derrière des portes closes, en secret. Les réponses sur le comité du moratoire (la commission sur la fracturation hydraulique: NDLR) sont aussi évasives que les réponses sur l’accaparement des actifs des aînés (la nouvelle politique sur les foyers de soins: NDLR) ou les coupures au financement des garderies. Peu importe s’ils ne connaissent pas les réponses ou s’ils ne les révèlent pas. Les Néo-Brunswickois ont perdu toute confiance dans leur capacité de gouverner», affirme son chef, Bruce Fitch, dans un courriel.

Le chef du Parti vert, David Coon, invite plutôt les commissaires à ne pas brusquer les choses. «Il n’y a pas de presse. Ils doivent prendre leur temps», dit-il dans un courriel.

 

Les cinq conditions

 

Le gouvernement de Brian Gallant a établi cinq conditions, qui devront être respectées avant que la fracturation hydraulique puisse être utilisée au Nouveau-Brunswick.

– Existence d’un «contrat social»

– Le gouvernement doit détenir de «l’information crédible et claire» sur les «répercussions de la fracturation hydraulique sur la santé publique, l’environnement et l’eau» qui lui permettra d’élaborer un cadre réglementaire avant-gardiste au Canada qui dispose d’une capacité suffisante d’exécution».

– Établissement d’un plan d’atténuation des répercussions sur les infrastructures publiques comme le règlement de «questions comme l’élimination des eaux usées».

– Établissement d’un processus pour «respecter l’obligation du gouvernement provincial de consulter les Premières Nations».

– Mise sur pied d’un mécanisme comprenant une structure de redevances «adéquate» pour assurer que la population tire «le plus d’avantages possible» (du développement de l’industrie gazière)

*Avec la collaboration du journaliste Mathieu Roy-Comeau.

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