Laissons vivre les araignées

Bien des gens ont une peur irréfléchie des araignées. Ces arthropodes sont pourtant inoffensifs et jouent un rôle essentiel dans l’équilibre de la nature. Strictement carnivores, les araignées mangent chaque jour l’équivalent de 10 à 20% de leur poids. Sans elles, les jardiniers utiliseraient davantage de pesticides et le milieu serait infesté d’insectes et autres animalcules.

Huit pattes, trois ou quatre paires d’yeux, filières produisant une soie élastique et résistante, les araignées impressionnent. Leur mâchoire est dotée d’une paire de crocs à venin, les chélicères, mais leur morsure est improbable et sans danger sauf pour certaines espèces exotiques.

Bien des araignées tissent des toiles collantes dans l’herbe, entre les branches, sur l’écorce des arbres ou sous le porche, à proximité des lampes qui attirent les insectes. Immobiles sur leur toile, elles guettent les vibrations causées par leurs victimes. D’autres chassent à l’affût, attendant patiemment le passage d’une proie qu’elles attrapent après une courte poursuite.

Avec  ses chélicères, l’araignée injecte à sa victime des enzymes digestives et aspire ensuite l’intérieur liquéfié de son corps, ne laissant qu’une enveloppe vide.

Manger ou être mangée

On compte près de 700 espèces d’araignées au Québec. Présentes sur tout le territoire, elles occupent les habitats les plus divers. Certaines habitent nos maisons et se rendent utiles en se nourrissant d’acariens, de mouches et autres petits arthropodes. Elles servent elles-mêmes de nourriture à une foule d’oiseaux, reptiles, amphibiens et petits mammifères.

La plus impressionnante des araignées du Québec, la dolomède, atteint 27 mm de long sans les pattes. Cette araignée pêcheuse fréquente la rive des cours d’eau et se nourrit de petits poissons.

La plus petite appelée Mysmena quebecana est unique au Québec. Elle ne fait que 0,8 mm et ne se trouve que dans le parc national de la Yamaska. La plus commune est sans doute l’épeire diadème qui tisse sa toile près de nos habitations et dans nos jardins.

Compte tenu de leur rôle écologique indispensable, il est essentiel  de protéger les araignées. Laissons-les vivre en évitant de les écraser, de détruire leur nid et leurs toiles et en réduisant l’usage d’insecticides. Prenez le temps de les observer, vous découvrirez un univers fascinant.

La galerie des arthropodes de l’Animalium de Mont-Tremblant présente plusieurs araignées exotiques, dont la mygale et la veuve noire.

 

Du même auteur : Le pissenlit (Cliquez sur l’image)

 

Jacques Prescott131 Posts

Jacques Prescott est biologiste, professeur associé à la Chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi. Spécialiste de la biodiversité et du développement durable, il est l’auteur de nombreux livres et articles sur la faune et la conservation de la nature. Il nous fait l’honneur de rejoindre notre équipe de collaborateurs et signera chaque mois une chronique intitulée Faune et flore. / Jacques Prescott is a biologist, associate professor with the Chair in Eco-Counselling of the Université du Québec à Chicoutimi. A specialist in biodiversity and sustainable development, he is the author of numerous books and articles about wildlife and nature conservation. He has honoured us by joining our team of contributors and will write a monthly column entitled Wildlife and Habitat.

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