Le Parlement, première institution européenne à devenir 100% neutre en carbone 

Communiqué de presse 
 
 

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À partir de 2016, les émissions de carbone irréductibles du Parlement pourront être pleinement compensées, l'institution devenant ainsi la première de l'UE à être 100% neutre en carbone. C'est ce qu'a décidé le Bureau du PE (Président, vice-présidents et questeurs) avant la COP21 à Paris. Le Parlement continue aussi de réduire ses émissions de CO2 et de mieux utiliser l'énergie, l'eau et le papier, selon sa politique environnementale visant avant tout à prévenir ou limiter les émissions.

Réagissant à la décision du Bureau, la vice-présidente Ulrike Lunacek (Verts/ALE, AT), responsable du système européen de management environnemental et d'audit (EMAS), a déclaré:


"Avec cette avancée vers une neutralité en carbone à 100%, le Parlement européen remplit sa part pour limiter les conséquences du changement climatique. À quelques semaines de la COP21 de Paris, il s'agit d'un message fort de la part des institutions, montrant que nous voulons respecter nos objectifs. L'UE devra revoir ses ambitions à la hausse si elle veut jouer un rôle positif pour faire de la COP21 un succès. En ce sens, le Parlement européen montre le bon exemple en encourageant les meilleures pratiques. Mais nous devons faire plus: afin de progresser vers l'achèvement de nos objectifs environnementaux, le Parlement continuera d'améliorer la mise en œuvre de ses pratiques environnementales au sein même de l'institution dans des domaines clés comme la consommation d'eau, de papier, d'électricité, le recyclage des déchets et la sensibilisation au réchauffement climatique".


Le premier système de compensation des émissions de carbone du Parlement européen, en vigueur depuis septembre 2011, comprenait seulement les émissions des voyages officiels du personnel et des voitures officielles ainsi que la consommation énergétique et les installations techniques des bâtiments du Parlement. Le nouveau système inclut toutes les émissions de carbone irréductibles du Parlement, notamment celles des vols des députés entre leur pays d'origine et les villes de Bruxelles et Strasbourg. L'objectif de compensation à 100% est financé jusqu'à 250 000 euros.


La compensation s'applique uniquement aux cas où les émissions de carbone sont inévitables et ne peuvent être davantage réduites. La compensation de CO2 implique l'achat de compensations carbone pour contrebalancer les propres émissions de CO2 de l'acheteur. De telles compensations sont en général réalisées en soutenant financièrement des projets d'énergies renouvelables ou d'efficacité énergétique, dont le but est de réduire les émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial.


Outre l'objectif de compensation à 100%, le Parlement s'est aussi prononcé sur les projets de compensation éligibles. Les projets dans les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique devraient être les premiers à être pris en compte. Si aucun projet n'est disponible dans ces pays, devraient ensuite être pris en considération les projets dans des pays couverts par la politique européenne de voisinage et le partenariat euro-méditerranéen / Union pour la Méditerranée (EuroMed/UfM), ainsi que les projets dans les pays candidats à l'adhésion à l'UE ou les États membres également éligibles. Pour les projets de compensation dans les pays en développement, la norme "Gold Standard" mondialement reconnue et mise au point à l'origine par WWF et d'autres ONG internationales comme norme de meilleure pratique, devrait être utilisée. Tous les projets proposés devraient continuer d'être enregistrés au titre de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) pour garantir leur légitimité.


Le Parlement européen a signé son premier engagement de politique environnementale en 2014 et a rejoint le système volontaire EMAS en 2007. L'un des objectifs principaux d'EMAS est de réduire les émissions de carbone de 30% d'ici 2020, en comparaison avec 2006. À ce jour, le Parlement a déjà atteint une réduction de 27,2%. Parmi les autres engagements clés d'EMAS, le Parlement a réduit sa consommation d'électricité de 9,22% depuis 2012 et sa consommation de gaz et de mazout de 32,25%, tout en augmentant sa capacité de recyclage des déchets de 68,9%.


Dans une résolution adoptée le 14 octobre en vue de la conférence de l'ONU de Paris sur le changement climatique, le Parlement a appelé les États membres à proposer une réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 et à renforcer les engagements pour financer le changement climatique lors des négociations de la COP21 (voir communiqué de presse).


Une délégation du Parlement européen, composée de quinze députés, participera à la conférence du 7 au 12 décembre.