Hydro-Québec a conclu un trio d’ententes avec le Nouveau-Brunswick afin notamment de lui vendre plus d’électricité jusqu’en 2040 en plus d’épauler la province pour la rénovation de sa principale centrale hydroélectrique.

En vertu des accords annoncés vendredi, Québec et Fredericton commenceront également à discuter de la possibilité d’augmenter la capacité des deux interconnexions déjà existantes ou de construire de nouvelles infrastructures afin d’accroître les exportations vers les provinces atlantiques et les États-Unis.

Le Nouveau-Brunswick figurait parmi les clients d’Hydro-Québec depuis 2012. La province achètera 47 térawattheures (TWh) d’ici 2040, ce qui représente une moyenne annuelle de plus de 2 TWh pouvant générer plus de 100 millions $ en revenus.

« Ce contrat vient sécuriser une grosse partie des (surplus) disponibles, a expliqué le président-directeur général de la société d’État, Éric Martel, au cours d’une entrevue téléphonique. Cela va également aider le Nouveau-Brunswick à stabiliser ses prix. »

Les ententes ont été annoncées à la centrale hydroélectrique de Mactaquac, qui doit faire l’objet d’importants travaux de réfection, par M. Martel ainsi que le président-directeur général d’Énergie NB, Gaëtan Thomas.

En 2018, environ 7 % des exportations d’hydroélectricité d’Hydro-Québec ont été dirigées vers le Nouveau-Brunswick. Les principaux marchés de la société d’État sont la Nouvelle-Angleterre, New York et l’Ontario.

Exportations nettes d’électricité d’Hydro-Québec

Hydro-Québec a plus de 40 TWh d’énergie disponible – une quantité pouvant alimenter plus de quatre millions de foyers – pour exporter sur ses marchés voisins, notamment aux États-Unis.

Au sud de la frontière, la société d’État et son partenaire américain Central Maine Power tentent d’obtenir toutes les approbations nécessaires à leur ligne de transport visant à acheminer 9,45 TWh vers le Massachusetts pour deux décennies.

En ce qui a trait aux discussions sur d’éventuels nouveaux projets entre les deux provinces, M. Martel a prévenu que les pourparlers en étaient à leurs « premiers balbutiements ».

« Nous voulons lancer un message de collaboration entre les deux provinces, a-t-il expliqué. Nous passons déjà par le Nouveau-Brunswick pour exporter, mais de façon très limitée. Si nous augmentons la capacité, nous pourrons acheminer davantage d’énergie et tout le monde en profitera. »

Hydro-Québec avait tenté d’acquérir Énergie NB dans le passé, mais la transaction de 3,2 milliards $, qui avait soulevé les passions au Nouveau-Brunswick, avait avorté en 2010, alors que le gouvernement libéral de Jean Charest était au pouvoir.

La centrale de Mactaquac, près de Fredericton, inaugurée en 1968 et responsable de l’approvisionnement énergétique d’environ 12 % des foyers de la province, est confrontée à des problèmes de fissuration du béton.

Hydro-Québec offrira des services-conseils, effectuera des travaux de conception en plus d’assurer la supervision technique d’une partie du projet afin que la vie utile du complexe soit prolongée « au moins jusqu’en 2068 ».

« Le béton vieillit de façon prématurée, a précisé M. Martel. Nous avons été confrontés à ce problème dans le passé et nous avons été en mesure de le régler, à (la centrale de) Beauharnois entre autres. »

Selon un document publié en 2016 par Énergie NB, la facture visant à prolonger la vie utile de la centrale pourrait osciller entre 2,9 milliards $ et 3,5 milliards $. Les problèmes entourant la fissuration du béton sont observés depuis les années 1980.

« C’est (en raison des connaissances d’Hydro-Québec que) nous avons signé une entente », a expliqué M. Thomas, soulignant qu’Énergie NB devrait être en mesure de réaliser « d’importantes économies ».

Le mandat confié à Hydro-Québec pour la centrale de Mactaquac pourrait s’échelonner sur une « douzaine d’années », d’après M. Martel. Ce contrat devrait permettre à la société d’État d’empocher une « centaine de millions », a estimé son dirigeant.

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