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5 choses à savoir sur l’enjeu de l’eau à Haïti

27 mai 2015



Jean Michel vit près de Les Cayes, une ville située dans le sud d’Haïti. Toute sa famille se baignait dans la rivière du coin : « On se lavait dans la même eau que tout le monde. N’importe quoi pouvait passer ». Grâce à un programme financé par la Banque mondiale, il a aujourd’hui accès à de l’eau propre, chez lui. C’est une grande amélioration dans sa qualité de vie, en commençant par la disparition des démangeaisons constantes qui l’affligeaient.

En s’inspirant de ce programme, le Groupe de la Banque mondiale vient de lancer un nouveau projet dont profiteront près de 300 000 Haïtiens vivant dans les régions touchées par le choléra. La moitié d’entre eux auront dorénavant accès à une eau de meilleure qualité, grâce au raccordement de leur foyer à l’eau courante ou grâce à l’aménagement de nouvelles bornes-fontaines ; 50 000 personnes profiteront de meilleures installations sanitaires et 100 000 de la réparation ou du prolongement des canalisations existantes.

Pourquoi est-il urgent d’améliorer les systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement à Haïti ? La réponse en cinq faits.

Moins de la moitié des Haïtiens vivant à la campagne ont accès à l’eau potable

Dans les campagnes haïtiennes, la population est censée être desservie par un réseau de canalisations et de points d’eau équipés de pompes manuelles. Malheureusement, une bonne partie de ces systèmes ne fonctionne pas, faute de fonds suffisants pour les exploiter et les entretenir. Pour remédier à ce problème dans le Sud du pays, un programme financé par la Banque mondiale a consisté à déployer des opérateurs qualifiés, chargés d’entretenir des systèmes d’approvisionnement en eau qui desservent 60 000 personnes.

Ce projet pilote va maintenant être développé à plus grande échelle, dans le cadre d’un tout nouveau programme dont le financement (50 millions de dollars) vient d’être approuvé. Il s’agit de combattre le choléra et les autres maladies d’origine hydrique dans les zones où elles sont le plus répandues et d’améliorer l’accès à l’eau et aux services sanitaires en renforçant la capacité des organismes locaux, surtout dans les régions rurales et les petites villes.

Seulement 24 % des Haïtiens ont accès à des installations sanitaires

Il n’existe pratiquement pas de systèmes viables de collecte et de traitement des eaux usées dans le pays, et seulement 24 % des Haïtiens ont accès à des installations sanitaires. L’État a lancé des campagnes de sensibilisation encourageant les ménages à construire leurs propres latrines et il équipe les écoles, les hôpitaux et les lieux publics d’installations sanitaires. De plus, en février 2013, il a lancé un plan décennal d’élimination du choléra doté d’un budget de 2,2 milliards de dollars. Ce plan donne les grandes lignes des investissements nécéssaires dans les systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement, ainsi que dans la prévention, la surveillance et le traitement.

Les maladies comme le choléra se propagent dans l’eau

Le manque d’accès à l’eau salubre et aux installations sanitaires facilite la propagation de certaines maladies. L’épidémie de choléra qui s’est déclenchée après le tremblement de terre de 2010 a, jusqu’ici, coûté la vie à plus de 8 700 personnes. Le nombre moyen de cas a diminué depuis 2010, mais on a assisté à une flambée de la maladie pendant les premiers mois de 2015, notamment à la suite de pluies torrentielles. Cependant, grâce à la mise en place de meilleures interventions médicales, le taux de mortalité a chuté à moins de 1 %.

L’amélioration de la situation sanitaire dépend aussi des comportements

S’il est crucial d’améliorer l’accès aux installations sanitaires et à l’eau potable, il est tout aussi important de changer les comportements. Pour prévenir les maladies d’origine hydrique, il faut comprendre l’importance d’utiliser de l’eau propre, de purifier l’eau, de se laver les mains et de laver la nourriture correctement. Après le début de l’épidémie de choléra à Haïti, la Banque mondiale a financé une intervention d’urgence qui a porté secours à plus de trois millions de personnes, en fournissant des soins médicaux et en formant les médecins, mais aussi en diffusant des messages simples et vitaux concernant l’hygiène et la santé dans le cadre de campagnes de prévention.

Le secteur de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement dépend encore lourdement de l’aide financière extérieure

Les organismes internationaux financent 61 % des frais d’opérations de la Direction nationale de l'eau potable et de l'assainissement (DINEPA). Si l’on veut assurer la pérennité des services, il importe d’augmenter les revenus qui proviennent des consommateurs d’eau. Pour contribuer à la mise en place d‘une solution et renforcer la capacité institutionnelle, le Groupe de la Banque mondiale aidera le secteur à se doter d’un plan de financement durable et de long terme.




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