L’hygiène et l’eau potable sont déjà deux données rares en Haïti
en temps normal. Aussi, dans les dramatiques circonstances actuelles, les
dommages subis par les égouts et le système de distribution de l’eau
entraîneront inévitablement une contamination fécale de l’eau. De nombreuses
épidémies sont à prévoir, comme la typhoïde, qui peut tuer 20 % des
personnes infectées, le choléra, la dysenterie, qui provoque des diarrhées
souvent fatales en cas de pénurie d’eau potable, ou encore l’hépatite A,
une maladie virale dont les effets se font sentir de manière prolongée. En cas
de catastrophe, priorité absolue doit donc être donnée à l’approvisionnement en
eau propre, de manière à limiter la propagation de ces troubles. Il est
également possible d’assurer la prévention par la vaccination des survivants,
ainsi que le traitement des malades avec des antibiotiques, si ces derniers
arrivent à temps dans les régions sinistrées.

Le taux de mortalité infantile en Haïti est le plus élevé du
continent américain. Environ 15 % des enfants meurent avant d’atteindre
l’âge de 5 ans, la plupart des suites d’une maladie infectieuse. La
pneumonie streptococcique et le tétanos infantile, par exemple, sévissaient
déjà avant le séisme, et la poussière soulevée par les opérations de secours et
les travaux de reconstruction les rendront d’autant plus problématiques. Les
nouveau-nés et les jeunes enfants doivent pouvoir avoir accès aux antibiotiques
pour que soient traitées ces pathologies fatales. En Haïti, la poussière
contient un autre agent meurtrier : la maladie du charbon.

En mars 2009, l’UNICEF et l’Organisation mondiale de la
santé (OMS) ont lancé une campagne de vaccination dans le but de protéger
1 million de mères et d’enfants contre la rougeole, les oreillons, la
rubéole, la poliomyélite, la diphtérie, la coqueluche et le tétanos. Cette
opération pourrait se révéler très bénéfique dans les semaines à venir, alors
que les survivants s’entassent dans les camps. Néanmoins, seule la moitié
environ de la population est immunisée. Voilà pourquoi la vaccination des
enfants restants est cruciale pour prévenir les épidémies. Le paludisme est
endémique en Haïti, et d’autres maladies transmises par les moustiques, comme
la dengue, sont également répandues. Avec les nombreuses destructions, les
habitants qui dorment à la belle étoile sont davantage exposés aux piqûres
d’insectes. La livraison d’abris, de moustiquaires et de traitements
antipaludéens est donc essentielle. Haïti connaît, par ailleurs, le taux le
plus élevé de séropositifs en dehors de l’Afrique. Ceux-ci représentent environ
5 % de la population. Le sida y est la première cause de mortalité adulte.
Il est fréquemment associé à la tuberculose, qui fait des milliers de victimes
chaque année. Maintenant que le système de santé est anéanti et que les camps
de réfugiés ne cessent de se remplir, la tuberculose risque de se propager et
de constituer une bombe à retardement.

***

[asset|aid=148130|format=swfobject|formatter=asset_bonus|title=seisme_1.swf|width=650|height=400|resizable=true|align=center|version=9|bgcolor=#FFFFFF]