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Actu-Environnement

Energies renouvelables : quelle intégration dans le mix énergétique actuel ?

Dans un panorama des filières éolienne, photovoltaïque et hydraulique, le SER et les gestionnaires de réseau font le point sur l'intégration de ces énergies renouvelables dans la production nationale et sur les disparités régionales.

Energie  |    |  S. Fabrégat

Les mesures récentes de simplification administrative pour l'éolien et d'amélioration du cadre économique pour le photovoltaïque commencent à porter leurs fruits. Au premier semestre 2014, ces deux filières ont été relancées, après plusieurs années de flottement, indique le panorama des énergies renouvelables (1) en France métropolitaine publié par le Syndicat des énergies renouvelables (SER), avec les gestionnaires de réseau RTE, ERDF et l'association des distributeurs d'électricité en France (ADEeF). Cet état des lieux permet également de mesurer la place que prennent ces énergies dans la production d'énergie nationale, mais aussi régionale.

Eolien : 3,7% de la consommation nationale

Au 30 juin 2014, 8.575 MW d'éolien sont raccordés aux réseaux (2) , soit 5% de plus que fin 2013. Dans les années à venir, cette capacité installée pourrait doubler puisque 9.805 MW de projets sont en attente de raccordement, dont un tiers d'éolien offshore. Cependant, au rythme actuel, le parc installé en 2020 sera inférieur à l'objectif de 19.000 MW fixé dans la programmation pluriannuelle des investissements (PPI), souligne le panorama.

Entre le 1er juillet 2013 et le 30 juin 2014, la production éolienne a représenté 17,5 TWh, soit 12% de plus que l'année précédente, avec un facteur de charge (3) de 25%. Le taux moyen de couverture de la consommation par la production éolienne est de 3,7% pour la période. Il a atteint 16% le 27 octobre à 5h (4) . En comparaison, les plus gros taux de couverture en Europe atteignent, en 2013, 34,1% au Danemark et 23,9% au Portugal.

Des productions décorrélées qui se complètent

Mais ces chiffres révèlent de grandes disparités régionales. Cinq régions contribuent à plus de la moitié de la production éolienne : la Champagne-Ardenne (5) , la Picardie (6) , le Centre (7) , la Bretagne (8) et la Lorraine (9) .

L'avantage, c'est que la France dispose ainsi de trois régimes de vent décorrélés. Ce foisonnement permet de lisser ces productions intermittentes. Par exemple, les 27 et 28 février dernier, "la production éolienne des régions du sud de la France (Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon) a compensé la baisse de production du nord (Picardie et Champagne-Ardenne)".

Mais l'inconvénient est que cette énergie peut faire l'objet de variations brusques, liées aux conditions météorologiques, notamment au sein de la même journée. En général, les éoliennes commencent à produire avec un vent de 18 km/h et sont arrêtées lorsque les bourrasques atteignent entre 70 et 90 km/h. La prévisibilité joue donc un rôle important. Depuis fin 2009, le système Ipes permet d'anticiper la production éolienne pour les prochaines heures et jusqu'à un horizon de 72 h, avec un affinage infra-journalier. Pour le premier semestre 2014, la marge d'erreur entre la prévision et la production a été de 4,9% en moyenne. Parallèlement, 80% des parcs éoliens sont dotés d'instruments de télémesure en temps réel permettant d'affiner les estimations.

Photovoltaïque : 310.000 installations à télémesurer

Au 30 juin, le parc photovoltaïque raccordé représente 4.763 MW (10) . Depuis fin 2013, ce parc a progressé de 397 MW, soit 9%. Quelque 2.500 MW sont encore en attente de raccordement. A ce rythme, "l'objectif PPI de 5.400 MW à l'horizon 2020 sera atteint avant cette échéance".

Entre le 1er juillet 2013 et le 30 juin 2014, le photovoltaïque a représenté une production de 5,5 TWh, soit 18% de plus que l'année précédente, avec un facteur de charge de 14%. En moyenne, le photovoltaïque a couvert 1,2% de la consommation nationale, mais jusqu'à 5,8% en Corse. En Europe, le taux de couverture moyen le plus élevé a atteint 7% en Italie et 6,8% en Grèce en 2013. Six régions concentrent 62% de la capacité installée (Provence-Alpes-Côte d'Azur, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes et Pays de la Loire).

Contrairement à l'éolien, la production photovoltaïque est plus prévisible, avec un pic de production situé au midi solaire. Cependant, celle-ci dépend du rayonnement et de la nébulosité. Et difficulté majeure : les prévisions concernent 310.000 installations, et seules 17% sont dotées de dispositifs de télémesure. Le système de prévision Ipes a donc dû être adapté à cette production. Le système Phosphore est opérationnel depuis 2012 et permet une estimation à J-1, affinée de manière infra-journalière.

Hydraulique : un potentiel supplémentaire de 10 TWh/an

Le parc hydraulique est beaucoup plus stable, tant du point de vue de son évolution (il est quasiment identique depuis la fin des années 1990) que de sa production, même si celle-ci varie en fonction de la pluviométrie.

Au 30 juin, le parc hydraulique raccordé atteint 25.434 MW (11) et représente de loin la plus grosse production renouvelable avec 65 TWh produits entre le 1er juillet 2013 et le 30 juin 2014, soit 13,8% de la consommation nationale. En prenant en compte "la part non renouvelable produite par les installations turbinant de l'eau remontée par pompage" (Step), cette production atteint 70 TWh. Selon les estimations, 10 TWh/an sont encore mobilisables, essentiellement grâce à de nouvelles installations.

A titre de comparaison, le taux de couverture de la Norvège atteint 100,9% et de la Suisse 61%.

"La production mensuelle varie entre un minimum de 3,8 TWh en septembre 2013 et un maximum atteint en février 2014 avec 6,6 TWh. De manière générale, la production est plus importante les seconds trimestres d'une année calendaire en raison des apports hydrauliques dus à la fonte des neiges", souligne le panorama.

1. Télécharger le panorama
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-22889-panorama-enr-ser-2014.pdf
2. 414 MWsur le réseau de transport RTE, 7 709 MWsur le réseau de distribution d'ERDF et 434 MWsur les réseaux des entreprises locales de distribution - ELD3. Le facteur de charge est le ratio entre l'énergie produite et l'énergie que pourrait produire l'installation en fonctionnant à puissance maximale.4. avec une production éolienne de 5.505 MW et une consommation de 34.129 MW5. 2.833 GWh6. 2.446 GWh7. 1.718 GWh8. 1.470 GWh9. 1.302 GWh10. 311 MWsur le réseau de RTE, 4.133MWsur le réseau d'ERDF et 227 MWsur les réseaux des ELD11. 23.684 MW sur le réseau de RTE, 1.470 MW sur le réseau d'ERDF et 58 MW sur les réseaux des ELD

Réactions9 réactions à cet article

en tous les cas pour l'intégration dans le paysage c'est catastrophique ...!
je parle des éoliennes bien entendu .
pour 3.7 % de la consommation nationale + la production thermique supplémentaire qui marche avec ...le coût environnementale est tout a fait négatif .
ça me semble difficile de nous comparer avec la norvége qui est trés favorisé par l'hydrolique et même le Portugal ou l'Espagne qui ont des vents ascendant venant de l'air chaud de méditérannée ...avec un facteur de charge et régularité bien supérieurs !
je ne sais pas mais il me semble qu'on fait vraiement fausse route avec ces éoliennes qui ne tourne que trés peu ..notre argent est trés mal utilisé ...non !

carl | 07 octobre 2014 à 17h17 Signaler un contenu inapproprié

Concernant l'éolien,il faut aussi signaler le 18 mai 2014 à 10 heures où l'éolien a culminé à 171 MW soit 0,27 % de la production soit un facteur de charge de moins de 2% pour les 8575 MW installés
Manifestement "des productions décorrélées qui se complètent".
Quand le SER arrêtera-t-il de nous instiller des mensonges, avec la complicité des journalistes.

ITC78 | 08 octobre 2014 à 00h30 Signaler un contenu inapproprié

Attention au fait que les avancées vont bien plus vite que prévu dans le stockage à bas coût et haut rendement ce qui va complètement changer le problème de l'intermittence réseau, le stockage décentralisé, voire résidentiel, les véhicules électriques, l'essor des énergies renouvelables etc. Les importants investissements des fonds spécialisés, les multiples accords de firmes dans le monde confirment, encore récemment : Areva/Schneider, Samsung/Younicos, Suntech/ Powin, Alstom/Saft, Areva /Smart E, Atawey/McPhy, Nec/A 123, Tesla/SolarCity, Forsee Power/ Dow Kokam etc et les dévpt d’Aquion (batterie large ressource Na2SO4/MnO2), McPhy, Nawat, Emphase etc La gestion de l’énergie évolue aussi (Energy Pool) Par ailleurs il y a encore des ruptures technos importantes proches dans l’éolien (projet Suprapower), le solaire (rdt pérovskite) etc. La transition est le plus possible à faire à l'échelon européen pour être optimale (voir étude Mercator) et selon les régions les plus productives et denses (appuis ciblés = optimisation et coûts réduits). Objectif : pétrole et gaz non plus pour la combustion (bas rendement, pollution, imports, guerres etc) mais applications à hautes valeurs ajoutées et recyclables quand c'est possible. Beaucoup dorment encore sur ce sujet en France, réveillez-vous c'est l'or !

Energie+ | 08 octobre 2014 à 08h40 Signaler un contenu inapproprié

Tout est envisageable pour le futur (et même ce qu'on n'imagine pas).
C'est aujourd'hui que les promoteurs de l'éolien veulent forcer le passage non pas pour soulager la planète , mais pour continuer leur business en ponctionnant tous les jours un peu plus nos portefeuilles.
Si des solutions de stockage compétitives voyaient le jour, seul le photovoltaïque aurait une acceptabilité sociale (à condition de ne pas manquer des éléments chimiques nécessaires à leur fabrication). L'éolien industriel avec ses machines hors de proportion ne sera pas accepté par les habitants des campagnes et des bords de mer.
Si des solutions de stockage compétitives existaient, l'autoproduction pour l'autoconsommation pourrait se développer, mais dans ce cas plus de taxes... et nul besoin d'éolienne industrielle
Pour estimer le chemin à parcourir, les moyens de stockage possibles aujourd'hui nécessitent de payer 10 euros un électron qui en vaut 1 quand il est produit au fil de l'eau.
A partir d'éolien terrestre 20 pour 1
A partir d'éolien en mer 40 à 50 pour 1
C'est effectivement de l'or

ITC78 | 08 octobre 2014 à 11h31 Signaler un contenu inapproprié

Enfin on évoque des chiffrages du Mix Energétiques ,en se gardant bien de ne pas evoquer le Nucléaire, tant condamné par les Verts, qui ne pense qu'à fermer les réacteurs ,sans aucun bilan énergétique pour le moyen terme,car il faut préparer l'avenir de nos jeunes sans crise énergétique qui nous menace avec toutes ces guerres aux sources de production .
Le schiste n'est pas la solution de rechange , tant qu'on ne sait pas le trouver et surtout protéger l'Environnement des Riverains et des nappes.

arthur | 08 octobre 2014 à 11h43 Signaler un contenu inapproprié

Arthur a raison ...avec ces ENR trop aléatoires comme l'éolien ...on y va tout droit aux gaz de schiste...c'est inévitable ...le piège se met en place !

carl | 08 octobre 2014 à 12h13 Signaler un contenu inapproprié

Bizarre, absolument RIEN sur les économies d'énergie ... et jusqu'à 100 milliards d'euros pour installer des bornes électriques pour les voitures nucléaires qui polluent autant que les voitures à moteur thermique !

Nos "dirigeants" sont aux mains des lobbys, délivrons les du mal en reprenant le pouvoir que nous leur avons laissé avec l'élection.

Solution: autonomie d'énergie pour chaque foyer en cassant les monopoles de l'énergie

Rémifasol57 | 09 octobre 2014 à 10h14 Signaler un contenu inapproprié

@ carl et arthur : pour l'Allemagne, vous pouvez lire les résultats des projections faites par l'institut Fraunhofer dans son projet Kombikraftwerk 2 qui montre qu'un système stable sans énergies conventionnelles est réalisable grâce à un pilotage intelligent de la production, du stockage et des consommations
Dans le journal des énergies renouvelables : Allemagne - Une consommation 100 % ENR à portée de main
100% de renouvelables avec de grosses capacités de stockage.

Pour la France, je vous renvoie au scénario Negawatt qui montre qu'il est possible d'avoir un système énergétique autonome en 2050 et qui fonctionne pour chaque heure de l'année, avec une planification des fermetures de centrales nucléaires, la dernière fermant en 2033. Parmi les clés du scénario, la sobriété et l'efficacité énergétique sont des leviers majeurs à actionner et permettent de réduire la demande d'énergie primaire de 65%. Pas de fossiles non conventionnels et les fossiles classiques sont utilisés pour de besoins spécifiques et avec un système fonctionnant avec 90 %de renouvelables, nos émissions de CO2 sont divisés par 15 (soit bien plus que le facteur 4).

marco13 | 09 octobre 2014 à 10h21 Signaler un contenu inapproprié

Une fois encore le lobby éolien nous abreuve de soi -disant résultats ,même s'ils sont encore du domaine de l'hypothèse .
Mais toujours le même silence sur les dommages moraux ,et paysagers causés par la multiplication de ces machines démesurées .A croire que ces gens n'ont aucune sensibilité sitologique .A moins que pour eux ,et pour nos politiques ,une France hérissée de 20000 machines de 150 m. de haut ne soit le parangon de beauté paysagère et naturelle.

sirius | 10 octobre 2014 à 22h30 Signaler un contenu inapproprié

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