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Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la désertification, la dégradation des sols et la sécheresse dans le contexte du développement durable et de l'éradication de la pauvreté

Programme

Réunion interactive 2

Cette réunion-débat était coprésidée, cet après-midi, par M. Heinz Fischer, Président fédéral de la République d’Autriche et par le Commodore Josaia Voreqe Bainimarama, Premier Ministre de la République des Fidji, qui ont dès l’ouverture donné la parole aux délégations.

« La gestion des sols fait trop souvent figure de parent pauvre dans la promotion du développement durable », a déploré la représentante de la Suisse, qui à l’instar d’autres représentants, a souligné le lien très fort qui existe entre la réduction de la pauvreté et la gestion harmonieuse des sols et de l’environnement naturel.

Le représentant du Niger a ainsi plaidé pour une réconciliation de l’homme et de la Terre afin de pouvoir en tirer des bénéfices plus durables.  Lui faisant écho, le représentant de l’Allemagne a insisté sur le fait que la dégradation des sols est un phénomène véritablement global auquel n’échappe aucun pays ou société humaine.

Le représentant de la société civile, qui prenait part à cette table ronde en tant que Grand Groupe, a tenu à dénoncer l’idée reçue selon laquelle la désertification ne toucherait que les populations pauvres.  « En réalité ce phénomène est une véritable lèpre pour toute la Terre et tous ses habitants», a-t-il estimé.

Prenant la parole, le Ministre des affaires étrangères du Botswana a souhaité que la désertification soit perçue comme un sujet réellement prioritaire en ce qui concerne l’agenda de la promotion du développement durable, notamment dans l’optique de la tenue de la Conférence Rio+20. Avant cette intervention, la représentante de la Suisse avait plaidé en faveur de l’adoption par la communauté internationale d’une vision holistique de la lutte contre la désertification, la sécheresse et leurs conséquences, avec un renforcement des synergies entre les divers instruments internationaux.  Ce souhait a été repris par le représentant du Portugal. 

Le représentant de l’Algérie a, quant a lui, indiqué que la responsabilité de la communauté internationale était engagée dans la lutte contre la désertification, et à cet effet, il a plaidé pour que la communauté internationale procède à l’établissement d’un cadre financier pérenne.

Cet appel lancé pour la mise à disposition de ressources plus prévisibles aux efforts de lutte contre la désertification a été repris par de nombreuses délégations qui ont appelé la communauté internationale à se montrer à la hauteur de ses engagements. 

Ainsi, la Ministre de l’environnement de l’Afrique du Sud, après avoir indiqué que la priorité de son pays -la réduction de la pauvreté- était entravée par la dégradation des sols, a plaidé pour un financement adéquat de la mise en œuvre des programmes relevant de la Convention sur la lutte contre la désertification et pour la mise en place d’indicateurs dans l’application des recommandations contenues dans le texte de cette Convention.

La Ministre de l’environnement du Brésil a, quant à elle, avancé la notion « d’équité environnementale », qui ne pourra être assurée que par davantage de subventions et une coopération internationale accrue.  Elle a aussi souhaité, en même temps que le représentant du Paraguay, que la Convention soit dotée de fondements scientifiques plus solides. Le représentant de Cuba a plaidé pour une plus grande cohérence dans les libellés des trois Conventions de Rio.

Plusieurs délégations ont fait part des défis spécifiques auxquels devaient faire face leurs pays en termes de lutte contre l’appauvrissement des sols et la désertification.

Le représentant du Kirghizstan a ainsi indiqué que les écosystèmes du Kirghizstan étaient fragiles, et que la préservation des sols devait prendre en compte les spécificités montagneuses du pays.

Alors que la représentante du Bangladesh déplorait la salinité des terres irriguées dans son pays, le Ministre de l’environnement du Tchad a indiqué que son pays, déjà fragilisé par la grande sécheresse des années 1970, devait aujourd’hui faire face a une désertification aigüe, avec des conséquences dramatiques pour la population. La préservation du lac Tchad revêt à ce titre une importance cruciale, a-t-il poursuivi.

Dans le droit fil de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, plusieurs pays ont exposé leur stratégie de lutte contre ce phénomène et ses conséquences. Le représentant du Tadjikistan a ainsi indiqué que son pays avait défini une stratégie nationale de préservation des sols, avec l’édiction d’un programme-cadre régissant la gestion durable des terres cultivables.

Pour sa part, le représentant du Sri Lanka a indiqué que la terre était devenue un bien de plus en plus prisé, en raison notamment de l’accroissement démographique.  Il a passé en revue les actions concrètes entreprises par son pays pour lutter contre la dégradation des sols, avec notamment un plan ambitieux de reboisement.

Le représentant d’Israël a indiqué que son pays pratiquait un système d’irrigation et arrosage des cultures économe en eau, basé sur le goutte à goutte, et dont pourraient s’inspirer d’autres pays. Pour sa part, le Ministre des forêts de la République de Corée a rappelé que le système de reboisement mis en place par son pays avait permis d’y briser le lien entre pauvreté et dégradation des sols.

Le représentant du Tchad est de nouveau intervenu et a indiqué que des « ceintures vertes » avaient été mises en place autour des grandes villes du pays afin de faire pièce à la désertification. La représentante de l’Équateur a, quant à elle, indiqué que la nature était dans son pays un véritable sujet de droit, bénéficiant à ce titre de la plus grande protection.

Enfin, un certain nombre de délégations, comme celles de la Gambie et del’Allemagne, ont profité de ce débat interactif pour attirer l’attention sur la dramatique famine en cours dans la corne de l’Afrique. Le représentant du Kenya a indiqué que l’afflux au Kenya de refugiés somaliens fuyant la guerre et la sécheresse était source d’instabilité.

En conclusion, le Premier Ministre de la République des Fidji a indiqué qu’il n’y aurait jamais de développement durable sans lutte contre la désertification et la sécheresse.  Il a ensuite fait une rapide synthèse des travaux de la journée.