L’écriture occupe une place considérable dans la recherche scientifique, y compris sur le plan symbolique. Elle subit dans certaines disciplines des contraintes formelles conventionnelles très fortes (comme le format « IMRAD »). Chercheur.e.s et organismes de recherche sont confronté.e.s à l’incitation croissante de faire évoluer leur communication et leurs publications afin d’éviter stéréotypes sexistes et formes implicites d’inégalité entre femmes et hommes. Comment répondre à cette incitation ? Cette dernière rencontre en outre des résistances : croyance que le masculin remplirait la fonction d’un « neutre » qui n’existe pas en français, réticences à s’imposer des contraintes nouvelles, ou encore l’idée que les évolutions proposées compliquent la lecture et la compréhension.
En dépit de l’objectif d’égalité femmes-hommes qui fait consensus, la question de l’écriture et de la communication soulève des questions et oppositions où le théorique et le pratique sont fortement entrelacés. Les vecteurs de communication (site internet, publications grand public, périodiques et ouvrages scientifiques) sont nombreux, et la plupart d’entre eux sont déclinés à l’Ined dans deux langues, le français et l’anglais, qui n’ont pas les mêmes caractéristiques. Une partie de la production scientifique est d’ailleurs rédigée directement voire uniquement en anglais. À la suite d’une impulsion initiale, la communication et la rédaction non-sexistes et inclusives progressent au sein de l’institut. Pris comme terrain d’expérimentation et d’observation, cet institut de recherche permet de rappeler certains acquis scientifiques et d’interroger sous quelles formes concrètes les chercheur.e.s peuvent s’approprier de nouvelles pratiques et répondre aux objections.
%u2028Mathieu Arbogast, auteur d’un document de travail à l’Ined à ce sujet, %u2028le propose en libre accès.
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