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FAO : investir davantage dans le riz en Afrique


Le 3ème Congrès du riz en Afrique a pris fin il y a quelques semaines à Yaoundé, au Cameroun. Au terme de cette grande rencontre, les experts et spécialistes du secteur rizicole d'Afrique ont sollicité un soutien majeur de la part de la FAO. Après délibérations, 650 délégués de 60 pays ont demandé à la FAO d'aider à stimuler la production afin de permettre aux gouvernements d'atteindre une autosuffisance alimentaire en riz. Malgré des signes de croissance positifs, les niveaux de production de riz sont encore faibles dans de nombreux pays africains qui dépendent ainsi des importations de riz.

L'Afrique devrait produire 27,2 millions de tonnes de riz cette année, une hausse de 2 pour cent par rapport à l'an dernier, en réduisant sa dépendance vis-à-vis du riz importé.

Dans sa déclaration finale, le Congrès a également sollicité une intensification des investissements dans la modernisation et la mécanisation de l'agriculture africaine et dans l'agrégation de la production agricole, tout en sauvegardant les droits fonciers des petits exploitants et en améliorant leurs moyens d'existence.

Il a en outre invité à consolider les organisations d'agriculteurs pour veiller à ce qu'ils obtiennent une part équitable de la valeur ajoutée dans la filière et davantage d'incitations au développement de partenariats public-privé.

Pour appuyer l'accroissement prometteur de la productivité rizicole africaine - en particulier de l'Afrique subsaharienne - la FAO cherche à renforcer son engagement envers la production de riz dans la région en mettant l'accent en particulier sur la durabilité.

Dans son allocution au Congrès, le Sous-directeur général de la FAO chargé du Département de l'agriculture et de la protection des consommateurs, Ren Wang, a indiqué que l'Organisation était bien placée pour contribuer à accélérer la croissance déjà bonne de la productivité rizicole en Afrique.

"Le Centre du riz pour l'Afrique (AfricaRice) et le Partenariat mondial sur la science rizicole (GRISP) sont d'excellents moteurs pour la production de nouvelles technologies. Je pense que la FAO peut renforcer son rôle en tant que partenaire dans ces importantes activités", a-t-il affirmé.

"Ce qu'il faut, ce sont des réseaux et liens propres à garantir la reproduction de nouvelles technologies - testées et éprouvées - afin d'atteindre les millions d'agriculteurs qui en ont besoin. Ce type de travail de développement est un des atouts de la FAO", a-t-il ajouté.

Ren Wang a précisé que la FAO travaille à une nouvelle initiative qui permettrait de réaliser le plein potentiel, productivité et production des principaux écosystèmes rizicoles d'Afrique. L'Organisation encouragera également l'utilisation de semences de qualité et garantira la production de semences de riz certifiées pour une production efficace et durable.

"Nous disposons d'une stratégie consolidée et réussie avec la campagne de la FAO Produire plus avec moins. Nous voulons appliquer ces principes de durabilité au riz en Afrique", a-t-il ajouté.

Le rapport de la FAO sur le Suivi du marché du riz estime que la récolte 2013 en Afrique sera de 27,2 millions de tonnes (ou 17,8 millions de tonnes de riz usiné), soit une hausse de 2 pour cent par rapport à 2012.

Les pays d'Afrique de l'Ouest et l'Egypte seront à l'origine de cette croissance, mais une forte reprise de la production est également attendue en Afrique de l'Est.

Ren Wang s'est félicité de cet accroissement de la production qui contribue à réduire la dépendance de l'Afrique à l'égard d'importations de riz de plus en plus coûteuses.

La FAO prévoit que les importations de l'Afrique tomberont à 12,6 millions de tonnes, soit 7 pour cent de moins que le niveau record de 2012, traduisant en grande partie les prévisions d'importations réduites vers les pays d'Afrique de l'Ouest, notamment la Côte d'Ivoire, la Guinée, la Sierra Leone et le Togo, qui peuvent compter sur un relèvement de la production pour satisfaire leurs besoins.

Le dernier jour du congrès, la FAO a co-organisé un forum ministériel avec les ministres du Cameroun, du Sénégal, du Tchad, de la Gambie et du Mali, au cours duquel les questions de tenure foncière et les politiques gouvernementales liées à l'investissement privé ont été examinées.

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