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Agriculture : des logiciels pour les "circuits courts"


Journal du CNRS par Laure Cailloce
Il ne suffit pas de décréter qu’on va manger local. Encore faut-il que les agriculteurs soient organisés pour cela et y trouvent leur compte financièrement. Des chercheurs en informatique se sont penchés sur l’optimisation des circuits courts, qui mettent directement en contact clients et producteurs.

Manger local grâce aux circuits courts. C’est ce que demandent de plus en plus de consommateurs, qui n’hésitent plus à acheter directement auprès des agriculteurs de leur région. Une tendance suivie de près par la restauration collective : un peu partout en France, des initiatives fleurissent qui mettent en relation les producteurs locaux et les gestionnaires de cantines. Résultat : aujourd’hui, en France, un paysan sur cinq vend une partie de sa production en circuit court. Des chercheurs en  optimisation et en informatique se sont penchés sur ces circuits afin de les rendre plus efficaces.

A Grenoble, Van-Dat Cung et son équipe du laboratoire des Sciences pour la conception, l’optimisation et la production (G-SCOP) (*) ont décidé de faire bénéficier des logiciels d’optimisation et d’aide à la décision un secteur, le monde agricole, qui y a encore peu recours, contrairement à l’industrie notamment. « Nous avons plus spécifiquement travaillé avec deux associations de producteurs de fruits et légumes de l’Isère, rassemblant chacune une cinquantaine de producteurs » raconte Van-Dat Cung. L’objectif : aider ces producteurs à fournir les cantines scolaires et la restauration collective du département en produits locaux frais tout en ayant des prix rémunérateurs. « Il y a une vraie demande de produits de qualité de la part des parents d’élèves, mais sans la mise en place d’une véritable chaîne de distribution en circuit court – sans intermédiaire, ou avec un intermédiaire maximum, donc  -, les producteurs locaux ont le plus grand mal à répondre à cette demande. »

Bien décidés à trouver l’organisation la plus pertinente, les chercheurs ont mis à plat toute la chaîne logistique : qui transporte les produits, par quel moyen, où sont-ils stockés le cas échéant… Ils ont montré que l’organisation choisie par les producteurs n’est pas toujours optimale : « il y a beaucoup de coûts cachés, relève Van-Dat Cung. Certains producteurs s’organisent entre eux pour récupérer les produits les uns chez les autres et choisissent qui livrera le client final en fonction de critères géographiques, notamment… Mais ils comptabilisent rarement ce temps de livraison dans leur structure de coûts. » Après avoir simulé plusieurs types d’organisation, les chercheurs ont conclu qu’il n’était pas toujours rentable pour les producteurs de gérer eux-mêmes la logistique et le transport. « A l’échelle de quelques dizaines de producteurs, il est parfois plus avantageux de sous-traiter à un professionnel du transport », note Van-Dat Cung.

(*) CNRS/Grenoble INP/Université Grenoble Alpes

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Source : Le journal du CNRS

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