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Selon l'OCDE, la Corée a su améliorer l'accès aux services environnementaux et se muer en leader mondial


La Corée a su améliorer l’accès aux services environnementaux et se muer en leader mondial dans le domaine des technologies d’atténuation du changement climatique. Elle devra néanmoins accélérer les réformes tournées vers la croissance verte afin de modérer l’impact d’une décennie d’expansion économique vigoureuse qui a fait grimper la consommation d’énergie et de ressources, les émissions de gaz à effet de serre et la pollution de l’air, constate l’OCDE dans un nouveau rapport.

Ce troisième Examen environnemental de la Corée publié par l’OCDE recommande que le pays revoie ses politiques énergétiques et climatiques pour s’assurer qu’elles sont en phase avec ses engagements internationaux en matière de climat, et qu’il redouble d’efforts pour développer le captage et le stockage du carbone à grande échelle afin de compenser la mise en service de nouvelles centrales au charbon dans les années à venir. La tarification et la fiscalité de l’énergie doivent être ajustées afin qu’elles reflètent mieux les coûts environnementaux de la production et de la consommation énergétiques.

Dotée d’un mix énergétique dominé par les énergies fossiles, la Corée a vu ses émissions de gaz à effet de serre progresser de 39 % entre 2000 et 2013, ce qui représente le deuxième plus fort accroissement parmi les pays de l’OCDE. Elle est aujourd’hui le cinquième émetteur de GES de la zone OCDE, alors qu’elle occupait la neuvième place en 2000, et ses émissions de GES auront triplé entre 1990 et 2030 si les tendances actuelles se poursuivent.

‌« La Corée est très en pointe dans la formulation d’ambitieuses politiques de croissance verte », a indiqué Simon Upton, Directeur de la Direction de l’environnement de l’OCDE, lors de la présentation de l’Examen à Séoul. « À présent, elle doit traduire en actes cette vision qui est la sienne en progressant sur ses objectifs climatiques ».

« En tant que leader technologique, elle est bien placée pour profiter de la transition vers une économie bas carbone. Mais cela passe obligatoirement par des réformes pour récompenser l’innovation dans les technologies propres et pénaliser les pollueurs », a ajouté M. Upton.

La prédominance des industries lourdes fait de la Corée une économie à forte intensité de ressources, mais la productivité matérielle s’est améliorée à la faveur du découplage entre la consommation de matières et la croissance économique. La loi-cadre sur la circulation des ressources de 2016 a lancé la transition vers une « économie circulaire », qui favorise le développement du recyclage et de la réutilisation et contribue à la sécurité des approvisionnements en matières premières et en énergie.

Si le pétrole a quelque peu cédé du terrain au profit du gaz naturel, les plans énergétiques actuels ne prévoient pas une modification notable de la part du charbon dans le mix énergétique, et la part des énergies renouvelables est la plus faible parmi les 35 pays de l’OCDE. En 2015, les combustibles fossiles entraient pour 82 % dans les approvisionnements totaux en énergie primaire (ATEP), ce qui est légèrement supérieur à la moyenne de l’OCDE.

La Corée a lancé au début de 2015 le deuxième système d’échange de permis d’émission le plus important du monde, qui est au centre de sa politique climatique. Sous sa forme actuelle, il ne pourra toutefois pas constituer un outil écologiquement et économiquement efficace de réduction des émissions de GES. Pour qu’il envoie un signal à long terme, ce système doit s’accompagner d’un plafonnement plus contraignant des émissions et d’un recours plus déterminé aux mécanismes d’enchères pour l’attribution des permis.

Avec 505 habitants au kilomètre carré et quelque 70 % de citadins, la Corée est le pays le plus dense de l’OCDE et figure aussi parmi les pays les plus touchés par la pollution atmosphérique. La situation est particulièrement préoccupante à Séoul et dans les environs, où vit près de la moitié de la population. Les concentrations particulaires (PM2.5) sont accentuées par des entrées de particules en provenance de Chine.

Les recommandations clés sont notamment les suivantes :

  • Renforcer l’engagement politique en faveur de la croissance verte
  • Revoir les plans énergétiques pour faire en sorte qu’ils soient compatibles avec les engagements en matière de changement climatique
  • Augmenter progressivement les prix de l’électricité afin qu’ils reflètent les coûts de fourniture du service, et relever les taxes sur les produits énergétiques de façon à prendre en compte les coûts environnementaux et sanitaires. Éliminer progressivement les subventions aux combustibles fossiles
  • Redoubler d’efforts pour soutenir les renouvelables et améliorer la gestion de la demande d’énergie
  • Renforcer les mesures de lutte contre la pollution de l’air ; améliorer la connaissance des sources de pollution atmosphérique et de leur impact sur la santé

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