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Des initiatives de gestion durable des terres récompensées


En marge de la conférence des Nations unies sur le climat (COP 23), quelques projets ont été primés par les trophées  initiatives climat. Certaines initiatives récompensées contribuent à la  gestion durable des terres.

-  Algérie, Jeunesse volontaire : Un Belabbesien, un arbre par an

L’initiative consiste en la plantation de 60.000 arbres dans les 52 communes de la wilaya de Sidi Bel Abbes.

Au total, ce sont 40 associations et clubs verts qui ont été mobilisés, ce qui représente plus de 450 personnes. 63.322 plants précisément ont été distribués et plantés dans les 52 communes participantes. Il s’agit principalement des espèces suivantes : Pin d’Alep, Cyprès commun, Caroubier, Frêne, Mélia, Sophora, Platane, Albizia. Le projet n’a nécessité aucun financement. Les plants d’arbres ont été fournis par la conservation des forêts de Sidi Bel Abbes. Les communes ont pris en charge les frais de transport ainsi que l'outillage nécessaire pour effectuer les plantations.

-  BENIN, Copargo : Aménagement d’un bassin de rétention d’eau

L’initiative a pour objectif de renforcer la capacité de résilience des communautés rurales face aux changements climatiques, en visant plus spécifiquement les objectifs suivants :

  • sécuriser la ressource en eau via la mobilisation et le stockage de l’eau de surface ;
  • développer les cultures de contre saison (maïs, tomate, laitue, choux, légumes et surtout piment) ;
  • améliorer la sécurité alimentaire des populations;
  • améliorer les revenus de la population en réduisant au maximum les pertes dues à la pénurie d’eau pendant la période de production ;
  • améliorer durablement les conditions d’exploitation du site par l’amélioration des possibilités de mobilisation de l’eau.

Le projet a permis entre autres d’améliorer la capacité de stockage de la mare naturelle, d’avoir de meilleurs rendements des maraîchers (80 % à partir de 2015), et d’assurer la disponibilité en permanence des produits de contre saison (maïs, tomate, laitue, choux, légumes et surtout piment).

République Démocratique du Congo, Réseau BIFERD : La résilience communautaire face au changement climatique

Les initiatives incluent le reboisement, le développement des activités agricoles, le captage de sources d'eau potable avec approche GIRE, l'éducation communautaire et le plaidoyer.

Les principaux résultats obtenus :

  • les 60 groupes de micro-finance créés ont permis aux femmes de disposer de moyens financiers pour s’acheter des foyers améliorés afin de diminuer la consommation de charbon de bois et donc la coupe du bois.
  • la production de plus de 100.000 plants pour l’agroforesterie a permis de faire du reboisement une affaire communautaire et familiale : 30% des ménages ont planté au moins un arbre. Ces arbres contribuent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et aussi à l’absorption du CO2 produit par les volcans toujours actifs.
  • les dix sources d'eau potable aménagées sont bien gérées afin d’éviter le gaspillage. Cela s’est accompagné d’actions de sensibilisation sur la protection des ressources en eau.
  • sensibilisation de 75000 personnes sur le réchauffement climatique et ses méfaits.

-  Maroc, Association TAGADIRT : Gestion conservatoire des eaux et des sols et reboisement

Le projet a créé une dynamique locale autour de la conservation de la biodiversité oasienne, de la réduction de la dégradation du couvert végétal, notamment de l’Acacia (espèce spécifique et endémique du Maroc menacée par la coupe du bois et le pâturage anarchique). Le projet a mobilisé la communauté des agriculteurs et des transhumants de Fam El Hisn autour du maintien de l’activité agricole, la restauration des ressources naturelles, notamment l’eau, les parcours et la forêt, à travers une gestion conservatoire, basée sur une approche agro-écologique. 1000 arbustes de palmiers dattiers ont été plantés dans une zone de 10 hectares, à Tamsouqt. Un Agdal (zone de pâturage) participatif, mis en place par les transhumants, a permis de protéger les zones reboisées avec des acacias.

Niger, Tondikiwindi : Autonomisation des femmes dans un contexte de changement climatique

Dans le souci de garantir un environnement plus favorable aux femmes, la mairie de Tondikiwindi a, avec l’appui du projet PANA RESILIENCE, initié plusieurs microprojets dans le domaine de l’adaptation aux effets des changements climatiques. Il s’agit, entre autres, du maraîchage, de la multiplication des semences améliorées, de l’embouche, de la reconstitution du cheptel et de nombreuses autres activités génératrices de revenus.

Dans le domaine du maraîchage, la mairie a d’abord attribué des terrains aux femmes ; cela constitue une grande avancée dans un pays où les femmes n’ont pas accès à la terre. Puis des séances de formation ont permis aux femmes d’acquérir des connaissances sur les techniques de maraîchage. S’agissant de la multiplication des semences améliorées, les femmes de la commune ont été initiées à l’utilisation des variétés de semences résistant à la sécheresse et deux à trois fois plus rentables que les semences traditionnelles. Mieux, ces femmes ont surtout été orientées vers la multiplication des semences du niébé, dont le prix à la vente est de deux à trois plus élevé que celui des semences de mil et de sorgho.

-  Tchad, AL-MAACH (la Survie): L'agroforesterie, rempart contre la désertification

L’objectif principal de l’initiative a été de stopper la dégradation des terres et de s’engager dans une agriculture durable sur les 91 hectares que compte le groupement.

Il s’est agi tout d’abord de planter des arbres : au total 11.000. Des espèces d’arbres qui avaient disparu ont été réintroduites. Ensuite, une nouvelle approche a été adoptée pour l’agriculture. Les cultures ont été diversifiées. Riz, maïs, sorgho, légumes, arachide, oignon, moringa sont les principales. Les techniques de l’agroforesterie ont été introduites progressivement. L’agroforesterie combine à la fois la culture de produits vivriers, la plantation d'arbres et le petit élevage. Les interactions entre ces trois éléments sont très positives.

Pour protéger les parcelles, notamment de l’érosion éolienne et hydrique, des haies vives ont été plantées à leur pourtour, ce qui favorise aussi la préservation de la biodiversité.

Pexine GBAGUIDI pour Unisféra

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