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ONU : les différentes dimensions de la lutte contre la pauvreté sont examinées à la Commission du développement social


Dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, la lutte contre la pauvreté ne saurait être abordée sous le seul angle des revenus. C’est pourquoi la vingtaine de délégations, dont un bon nombre de ministres, qui ont pris la parole aujourd’hui à la Commission du développement social ont mis en avant aussi bien des politiques d’éducation, de santé, en faveur des personnes âgées comme de la petite enfance, que des mesures fiscales ou sociales qui, toutes, peuvent avoir un impact sur l’élimination de la pauvreté.

En présentant leurs « stratégies d’élimination de la pauvreté visant à parvenir à un développement durable pour tous », plusieurs des intervenants ont mis en avant les progrès obtenus dans un contexte de reprise économique mondiale qui, comme l’a rappelé le Vice-Ministre de la réhabilitation sociale de l’Indonésie, fonctionne aujourd’hui pratiquement à plein.  Ce sont aussi ses bonnes performances économiques sur une longue durée qui ont permis à l’Uruguay de réduire la pauvreté des trois quarts entre 2006 et 2016.

Dans un tel contexte, un représentant du Ministère du développement social de l’Uruguay a insisté sur la politique de justice sociale pratiquée par son pays, plaidant pour un avenir « d’égalité et non de privilèges », tandis que la Ministre de la famille et de la jeunesse de la Hongrie exposait divers aspects de sa politique nataliste pour lutter contre le vieillissement et la baisse de sa population, et que le Directeur du développement social de la Namibie mettait en avant diverses mesures destinées à apporter des services sociaux de base aux populations nomades.

Le débat général a mis en évidence l’importance de la coopération internationale et des partenariats pour surmonter, ensemble, les obstacles à l’élimination de la pauvreté.  À cet égard, la Ministre de la coopération nordique du Danemark a mis l’accent sur les efforts à fournir sur la durée.  Son pays, par exemple, consacre depuis 40 ans 0,7% de son PIB à l’aide publique au développement (APD).  Si cette aide ne saurait suffire à éradiquer la pauvreté, elle continue néanmoins de jouer un rôle essentiel au profit des plus délaissés, comme les réfugiés et les personnes marginalisées.

En même temps, s’il est logique que l’aide internationale et le système des Nations Unies accordent une attention prioritaire aux pays les moins avancés dans la réalisation des objectifs de développement durable, il ne faudrait pas pour autant abandonner les pays à revenu intermédiaire, sans les progrès desquels les objectifs de développement durable n’auraient aucune chance d’être réalisés, ont fait valoir le Vice-Ministre des affaires étrangères du Bélarus comme la Directrice du développement social du Ministre des affaires étrangères d’El Salvador.

Dans l’après-midi, c’est sur une des « questions nouvelles » que s’est penchée la Commission du développement social dans le cadre d’un table ronde consacrée à « l’innovation et l’interconnectivité au service du développement social ».  Les différents panelistes ont abordé les changements sociaux induits par ces nouvelles technologies, qui permettent par exemple de mieux connecter vendeurs et acheteurs ou encore de diffuser plus largement idées et connaissances, mais peuvent aussi menacer les emplois ou remettre en cause des droits, sans oublier la question de la qualité de l’information ainsi diffusée.

A également été posée la question des compétences à apporter à chacun pour leur permettre d’évoluer au rythme des changements technologiques, sans oublier le fait que les progrès technologiques exacerbent les structures de pouvoir et qu’il faut donc veiller à ne pas reproduire des structures qui perpétuent les inégalités.

Compte rendu de l'ONU

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