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La langue maternelle: un vecteur indéniable de la culture.


Le 21 février était la journée de la langue maternelle. Cet événement s’est célébré partout au Cameroun et particulièrement dans les établissements scolaires. Il faut rappeler que le Cameroun est un pays bilingue où l’on parle le français et l’anglais et les enseignements se dispensent aussi dans ces deux langues. La journée mondiale de la langue maternelle est souvent le moment de revenir longuement sur les différentes langues maternelles du pays à travers des poèmes, des sketchs et autres danses pour exhiber les avantages du multiculturalisme. Aujourd’hui lundi, le 26 février beaucoup d’établissements scolaires, en fonction de l’aire linguistique maternelle dans laquelle ils se trouvent, ont chanté l’hymne national en langue maternelle lors du rassemblement hebdomadaire. C’est de cette façon que le gouvernement promeut ces langues.

En fait, il est reconnu que la langue est un vecteur culturel indéniable. C’est à travers elle que l’on peut bien s’intégrer dans sa culture et la sauvegarder. Des mesures ont été prises depuis la loi de l’orientation scolaire de 1998 qui introduisait l’enseignement des langues et cultures nationales dans les programmes. Mais l’on est confronté à beaucoup de difficultés. Le Cameroun dispose de près de 250 langues maternelles. Lesquelles doit-on enseigner ? L'apprentissage des langues tarde à s'affirmer véritablement lors de la formation des jeunes citoyens qui ont de plus en plus de mal à parler leur langue maternelle.

Jusque-là, on constate que les langues nationales et la culture ont du mal à s’enraciner quand on ne dirait même pas qu’elles disparaissent.

Or c’est à travers la langue que l’on peut mieux véhiculer la culture. Le Burkina Faso, par exemple, semble en bonne voie pour résoudre le problème. A l’école publique bilingue Nonghin-Pilote que nous avons eu le privilège de visiter, on dispense les enseignements au premier niveau à 90% en Mooré, la langue locale et 10% en français. La tendance va s’inverser progressivement de telle sorte qu’au cinquième niveau ce soit 90% d’enseignement en français et 10% en Mooré. A l’évidence cela permet à l’élève de s’ancrer dans sa culture avant de s’ouvrir sur les horizons du monde.

C’est un exemple à suivre pour sauver tant nos langues que nos cultures.

  

 

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