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Protection de la mégafaune : la diversité invisible des requins révélée à partir de fragments d'ADN dans l'océan


Une étude internationale, conduite en Nouvelle - Calédonie par des chercheurs de l’IRD, de l’Université de Montpellier et de l’EPHE - PSL, en association avec le CNRS, montre que des fragments d'ADN dans l’eau de mer révèlent la présence d'espèces rares et craintives de requins là où on les pensait disparues. Ces résultats, publiés le 2 mai 2018 dans la revue Science Advances, remettent en cause la distribution géographique de ces espèces et interpellent sur la protection de ces populations résiduelles dans les écosystèmes soumis à l’impact de l’Homme.

Les écosystèmes naturels subissent l’impact des activités humaines partout sur la planète. De nombreuses espèces sont maintenant « absentes », ou plus exactement « manquantes », là où elles étaient abondantes autrefois. Ce constat est tout particulièrement alarmant pour la mégafaune marine : les populations de requins ont chuté drastiquement dans tous les océans. Ces espèces auparavant omniprésentes dans les récifs tropicaux sont désormais quasi-invisibles. Ces espèces sont-elles effectivement absentes ? Ces observations sont-elles liées à la difficulté de détecter des espèces toujours présentes mais devenues invisibles, car très rares et au comportement furtif ?

« Les outils de génomique tels que le métabarcoding environnemental vont apporter de nouveaux éléments pour l’étude de la mégafaune, en comblant les lacunes des connaissances actuelles sur les espèces dont on ne connaît presque rien », ajoute Germain Boussarie. « Avec quelques prélèvements supplémentaires d’ADN environnemental, nous devrions bientôt pouvoir déterminer quelles espèces de requins sont réellement manquantes, et donc révéler la diversité invisible des requins dans les zones soumises à la pression ant hropique en Nouvelle - Calédonie » ajoute David Mouillot, professeur en écologie à l’Université de Montpellier et co-coordinateur du programme APEX. « L’ADN environnemental va jouer un rôle de plus en plus important dans le futur, en fournissant des informations cruciales sur la mégafaune craintive et menacée, et va aider à mettre en place des mesures de protection plus adaptées » précise Laurent Vigliola.

Communiqué du CNRS
Lire l'article de Science Advances (an)

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