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COP 24 : ce qu'il faut savoir sur la 24e conférence de l'ONU sur le climat


Dimanche, les Nations Unies ont entamé des des négociations critiques sur la manière de traiter le problème collectivement et de manière urgente, lors d’une conférence sur le changement climatique qui s’échelonnera sur deux semaines à Katowice, en Pologne. 

Des milliers de dirigeants mondiaux, d’experts, de militants, d’intellectuels, ainsi que des représentants du secteur privé et de communautés locales sont réunis pour cette conférence, appelée COP 24, afin d’élaborer un plan d’action collectif visant à concrétiser les engagements cruciaux pris par tous les pays du monde à Paris, il y a trois ans.

Ce guide de la COP 24 répondra à certaines des questions que vous vous posez, afin de s’assurer que tout le monde sait de quoi l’on parle.

1. L’essentiel : la CCNUCC, le PNUE, l’OMM, le GIEC, la COP 24, le Protocole de Kyoto, l’Accord de Paris … Quelqu’un peut-il, s’il vous plaît, donner un sens à tout cela ?

Ces acronymes et noms de lieux représentent tous des outils et termes internationaux qui, sous le leadership de l’ONU, ont été créés pour aider à faire progresser l’action pour le climat au niveau mondial. Ils jouent tous un rôle spécifique et différent en se concentrant tous sur la réalisation de la durabilité environnementale. Voici comment cela fonctionne :

En 1992, l’ONU a organisé à Rio de Janeiro un événement majeur appelé le Sommet de la Terre, au cours duquel la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a été adoptée.

Dans ce traité, les pays ont convenu de « stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère » afin de prévenir toute interférence dangereuse des activités humaines dans le système climatique. Le traité compte aujourd’hui 197 signataires. Chaque année depuis l’entrée en vigueur du traité en 1994, une conférence des parties – une COP – est organisée pour discuter de la marche à suivre et, puisqu’il y a eu 23 COP jusqu’à présent, ce sera la 24ème année, ou COP 24.

Comme la CCNUCC avait des limites non contraignantes sur les émissions de gaz à effet de serre pour les pays individuels et aucun mécanisme d’application, plusieurs «extensions» de ce traité ont été négociées au cours de ces COP, notamment : le fameux protocole de Kyoto en 1997, qui définissait des limites d’émissions à atteindre d’ici 2012; et l’Accord de Paris, adopté en 2015, dans lequel tous les pays du monde ont convenu d’intensifier leurs efforts pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C au-dessus des températures préindustrielles et renforcer le financement de l’action pour le climat.

Deux agences soutiennent les travaux scientifiques de l’ONU sur le changement climatique : le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Ensemble, elles ont créé le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) en 1988, composé de centaines d’experts, qui se consacrent à l’évaluation des données et à la fourniture de preuves scientifiques fiables pour les négociations sur l’action climatique, y compris celles à venir à Katowice.

2. L’ONU semble organiser de nombreuses conférences et réunions au sommet sur ce sujet… Est-ce que tout cela est… fructueux ?

Ces réunions sont vitales pour trouver un consensus mondial sur une question qui appelle une solution globale. Bien que les progrès aient été beaucoup plus lents que nécessaire, le processus – aussi difficile qu’ambitieux – a permis de réunir tous les pays ayant des situations très différentes. Des progrès ont été réalisés à chaque étape. Certaines des actions concrètes entreprises jusqu’à présent prouvent une chose : l’action pour le climat a un impact réellement positif et peut réellement nous aider à prévenir le pire.

Voici quelques réalisations notables jusqu’à présent :

– Au moins 57 pays ont réussi à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre aux niveaux requis pour freiner le réchauffement planétaire.

– Au moins 51 initiatives de ‘tarification du carbone’ sont en cours d’élaboration ; facturer ceux qui émettent du dioxyde de carbone par tonne émise.

– En 2015, 18 pays à revenu élevé se sont engagés à faire un don de 100 milliards de dollars par an pour des actions climatiques dans les pays en développement. Jusqu’à présent, plus de 70 milliards de dollars ont été mobilisés.

3. Pourquoi tout le monde parle de l’Accord de Paris ?

Le document de Paris – qui fournit au monde la seule option viable pour lutter contre le changement climatique – a été ratifié par 184 parties et est entré en vigueur en novembre 2016.

Les engagements qu’il contient sont importants :

– Limiter l’élévation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2 °C et poursuivre les efforts pour limiter l’élévation de température à 1,5 °C.

– Accélérer le financement de l’action climatique, y compris l’objectif annuel de 100 milliards de dollars par les pays donateurs pour les pays à faible revenu.

– Élaborer des plans nationaux sur le climat d’ici 2020, y compris leurs objectifs et cibles autodéterminés.

– Protéger les écosystèmes bénéfiques qui absorbent les gaz à effet de serre, y compris les forêts.

– Renforcer la résilience et réduire la vulnérabilité au changement climatique.

– Finaliser un programme de travail pour la mise en œuvre de l’accord en 2018.

Les États-Unis, qui ont adhéré à l’accord en 2016, ont annoncé leur intention en juillet 2017 de s’en retirer. Cependant, ce pays reste partie à l’accord au moins jusqu’en novembre 2020, date à laquelle il peut demander légalement de se retirer de l’accord.

Le Président de la COP 22 et Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Maroc, Salaheddine Mezouar, ( à gauche) en compagnie de Ségolène Royal, Présidente de la COP 21 et Ministre de l’environnement de la France en charge des relations internationales sur le climat lors de l’ouverture de la COP22 à Marrakech, au Maroc. Photo/CCNUCC

4. Pourquoi une hausse de 1,5 °C est-elle une limite critique ?

Selon des recherches scientifiques évaluées par le GIEC, maintenir le réchauffement climatique à une moyenne mondiale ne dépassant pas 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels contribuera à éviter des dommages permanents et dévastateurs à la planète et à ses habitants, notamment : la perte irréversible d’habitat pour les animaux dans l’Arctique et l’Antarctique; des cas beaucoup plus fréquents de chaleur extrême mortelle; une pénurie d’eau pouvant toucher plus de 300 millions de personnes; la disparition de récifs coralliens essentiels à des communautés entières et à la vie marine; l’élévation du niveau de la mer qui menace l’avenir et l’économie de petites nations insulaires entières, etc.

Au total, l’ONU estime que le changement climatique pourrait affecter 420 millions de personnes en moins si nous parvenons à maintenir une augmentation de 1,5 °C au lieu de 2 °C.

Nous sommes encore loin d’un tournant vers un avenir neutre en carbone, et la nécessité d’aller de l’avant est plus grande que jamais. Les données nous disent qu’il est encore possible de limiter le changement climatique à 1,5 °C, mais la fenêtre d’opportunité se ferme et elle nécessitera des changements sans précédent dans tous les aspects de la société.

5. Pourquoi la COP 24 est-elle importante ?

La COP de cette année à Katowice, en Pologne, est particulièrement cruciale, car 2018 est la date butoir convenue par les signataires de l’Accord de Paris pour adopter un programme de travail pour la mise en œuvre des engagements de Paris. Cela nécessite l’ingrédient le plus important : la confiance entre tous les pays.

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(Source : ONU-Info)

[CdP24-climat]

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