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90% de la population mondiale a des préjugés envers les femmes


Il s’agit du titre de la dernière analyse de « l’indice des normes sociales relatifs à l’égalité des sexe » publiée par le PNUD le 5 mars.

« Ainsi, environ la moitié des hommes et des femmes dans le monde estiment que les hommes font de meilleurs dirigeants politiques. Plus de 40 % pensent que les hommes sont de meilleurs dirigeants d’entreprises et que les hommes devraient être prioritaires lorsque les emplois sont rares. Enfin, 28 % pensent qu'il est normal qu'un homme batte sa femme. »

Les normes sociales et la persistance des préjugés

L’analyse du PNUD est basée sur une enquête réalisée dans 75 pays représentant 80% de la population mondiale. L’indice étudié prend en compte des indicateurs tels que tels que l’importance de l’éducation supérieure des femmes par rapport à celle des hommes, l’accès à l’emploi, l’accès à des postes décisionnels (politiques ou économiques), la normalisation de de la violence, …

Le rapport montre que les progrès se poursuivent mais à une vitesse plus réduite qu’autour des années 2010. Ces dernières années, certains aspects tels que la scolarisation des filles ou la participation politique, se sont améliorés, mais inversement d’autres critères se sont dégradés comme l’accès aux postes à responsabilités. A l’échelle mondiale, les préjugés continuent à diminuer dans certains pays (Chili, Australie, Hollande) alors qu’ils se développent ailleurs, comme par exemple en Suède ou en Inde.

Les différentes cultures analysées se rejoignent sur le sujet du poids des normes sociales, affectant généralement la femme à la vie du foyer et l’homme à la recherche des moyens de subsistance. Concrètement, cela se traduit par un élargissement des inégalités entre hommes et femmes au moment de la transition entre l’adolescence (vie scolaire) et l’âge adulte (vie active).

Quels impacts sur la vie quotidienne ?

Les chiffres de cette analyse confirment l’hypothèse logique que les pays où les préjugés sont les plus prégnants sont aussi ceux où l’inégalité entre hommes et femmes est la plus marquée. Ils rappellent quelques statistiques : 12 millions de filles sont mariées de force, moins de 33% des diplômés universitaires en sciences sont des femmes, les femmes passent 2.5 fois plus de temps dans des tâches non rémunérées (travaux ménagers), … et les femmes qui « réussissent » (en termes de responsabilités professionnelles) se marient moins car perdent de leur attractivité.

Quelles évolutions possibles ?

Une partie de l’analyse porte sur l’impact des lois, en particulier les lois relatives à la vie familiale (congés paternité, droits parentaux, accès aux structures petite enfance…), ou les lois relatives à la mise en place de quotas dans l’éducation, l’économie et/ou la politique. Leur objectif étant de faire évoluer en parallèle les pratiques mais aussi les mentalités.

Malgré quelques retours d’expérience positifs, l’étude conclut que l‘objectif de la parité ne sera pas atteint en 2030.

 

Sources :« TACKLING SOCIAL NORMS: a game changer for gender inequalities. »

Illustration : Tumisu, sur Pixabay.

 

[MOGED]

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