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Energies renouvelables en Côte d'Ivoire: le paroxysme d'un paradoxe!



  • Est -il possible de comprendre l'état des lieux de la filière énergies renouvelables en Côte d'Ivoire ?

    L'importance des ressources

    Le soleil, permanent. Pourtant...

    Avec un flux solaire moyen estimé sur tout le territoire à environ 5 kwh /m2 /jour, le pays ne possède aucun projet d'envergure nationale dans le solaire photovoltaïque ou thermique ...

    Avec un CNS (Conseil National Solaire) mis en place seulement en Septembre 2000 après le Sommet solaire mondial de Hararé (Septembre 1996) et qui n'a jamais vraiment fonctionné et un Institut de Recherche pour les Energies Nouvelles (IREN), fonctionnant comme un petit laboratoire car dépendant de l'Université d'Abobo Adjamé, le pays s'est réjoui récemment d'être le troisième pays d'Afrique de l'Ouest le mieux électrifié, derrière le Nigeria et le Ghana !

    Le pays continue de jouer les Etats énergétiquement indépendants avec ses six barrages hydro-électriques, son pétrole et son gaz naturel en vendant de l'électricité alors que près de la moitié de sa population vit plus d'un tiers d'une journée dans l'obscurité...

    Les biocarburants et le biogaz : désintérêt simplement...

    Alors que ses voisins maliens et Sénégalais, il est vrai, moins nantis, ont mis en place respectivement une Agence Nationale de Développement et un ministère en charge des biocarburants, la Côte d'Ivoire ne s'est pas encore inquiétée des colossaux projets de vulgarisation anarchique de la culture de Jatropha curcas, initiés par des entreprises privées, dans la moitié nord du pays.

    Il faut dire que le pays a d'autres priorités...

    D'autre part, malgré la possibilité de production de biogaz (par la technologie bien connue de méthanisation), à partir des tonnes de déchets organiques produits seulement dans l'agglomération de sa capitale Abidjan, les opérations sporadiques " coup de balai " continuent de couter extrêmement cher à la Banque Mondiale.

    Que d'enjeux !

    Au plan socio-économique, la diffusion des énergies renouvelables réduit l'écart entre ruraux et citadins et contribue ainsi à la lutte contre l'exode rural, outre la réduction de la dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles.

    Par ailleurs, les énergies renouvelables sont de véritables vecteurs de développement économique dans la mesure où elles (énergies renouvelables) peuvent offrir de réelles opportunités d'amélioration de l'économie locale, à travers les nombreux emplois générés.

    On le sait : l'électricité est un facteur permettant des transformations socioéconomiques importantes dans les zones rurales comme urbaines car elle accélère le développement en facilitant le travail agricole comme industriel, facilite l'éducation surtout grâce à l'utilisation de systèmes informatiques, et également contribue à l'amélioration du système de santé qui repose éminemment sur les systèmes réfrigérants et sur le matériel médical.

    Au plan environnemental, la préservation des forêts (s'il en reste encore) et la réduction de la pollution par les gaz à effet de serre, due à l'exploitation des énergies fossiles, sont les principaux enjeux de la démocratisation d'énergies renouvelables.

    Au plan énergétique, la diversification des sources d'énergies renforce inéluctablement l'indépendance en énergie ...

    Face donc à des enjeux trop importants, (au moment où la biosphère entière parle de changement climatique et de réduction drastique des stocks d'énergies fossiles dans les décennies suivantes), ya t-il une recette miracle pour inciter un Etat gâté par la nature d'initier la réflexion sur la diffusion des énergies renouvelables ?

    Christophe GBOSSOU ( cgbossou@yahoo.fr)

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