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La révolution verte en Inde.



  • Qu’est-ce que la révolution verte ?

    La révolution verte est née au lendemain de la seconde guerre mondiale grâce à la coopération de plusieurs entités à travers le monde. Elle désigne une politique de transformation visant à accroître et à promouvoir l’agriculture dans les pays en développement. Elle repose sur trois facteurs principaux : l’utilisation de semences variées à haut rendement, comme le blé, le riz et le maïs ; l’utilisation de produits phytosanitaire et d’engrais minéraux pour redynamiser la productivité agricole ; le perfectionnement des systèmes d’irrigation. 

    Le concept peut être élargi à toute forme d’agriculture, non seulement irriguée mais aussi pluviale ou d’élevage, qui utilise des techniques intensives en intrants chimiques au sens large comme des régulateurs de croissance, et qui bénéficie de mesures de politiques agricoles visant à réduire l’incertitude et améliorant les marges de bénéficiaires.

    La révolution verte en Inde :

    Le début de la révolution verte en Inde :

    L’Inde est le deuxième pays au monde à faire l’expérience de la révolution verte. Elle a commencé à prendre de l’ampleur à la fin des années 1970, en partie grâce à l'état indien et la fondation Ford. L’Inde s’est basée uniquement sur l’utilisation des semences de blé, l’encouragement des recherches agronomiques locales mais aussi le développement des systèmes d’irrigation. Afin de préserver la sécurité alimentaire en Inde, il est possible de dire que la révolution verte est une totale réussite pour l’agriculture et l’économie indienne. Toutefois, la révolution verte en Inde possède plusieurs limites, que nous allons voir par la suite.

    En 1947, l’Inde était fortement affaibli. En effet, du point de vue alimentaire, la colonisation britannique avait infligé l’Inde, en parti à cause de la politique fiscale oppressive explique en partie les nombreuses famines. Celle de 1943, la famine du Bengale, qui a fait quatre millions de morts, a profondément marqué les esprits, ce qui explique pour beaucoup la volonté du pays à vouloir développer sa politique agricole.

    En 1956, l’Inde signe un traité économique avec les Etats-Unis lui permettant d’importer des produits agricoles à bon marché. C’est aussi à partir de cette année que la priorité est donnée à l’industrialisation lourde, étant d’ailleurs considérée comme l’un des principaux facteurs de développement de l’économie nationale.

    Dès 1959, la fondation Ford appuie financièrement l’Inde grâce à une politique d’aide à la productivité dans certaines régions en envoyant de l’engrais, des crédits et des infrastructures commerciales. De plus la fondation Rockefeller et Norman Borlaug ont entamé des recherches visant à augmenter les rendements de la culture indienne. Ils ont pour cela croiser différentes variétés de blés qui provenaient des Etats-Unis et des variétés locales.

    En 1963, les expérimentations ont donné un haut pourcentage de réussite. L'état crée aussi cette année là la corporation nationale des semences, qui a pour but la promotion et la distribution locale des variétés hybrides de maïs, de sorgho et de mil. Elle devient la première industrie nationale de semence de l’Inde.

    Ensuite, l'état distribue de nombreuses subventions afin de favoriser l’industrie productrice d’engrais et de maintenir le prix des engrais au plus bas puis dans l’irrigation et l’eau.

    En 1970, le prix de prélèvement est créé, ce qui permet à l'état de constituer des stocks destinés à être redistribués à bas prix soit aux populations soit aux zones déficitaires, soit pour faire face aux année de mauvaises moussons.

    De 1969 à 1991, l'état tente d’améliorer l’accès au crédit institutionnel afin de financer la Révolution verte, en nationalisant les principales banques de dépôt ce qui permet de faciliter le crédit.

    Les réussites de la Révolution verte en Inde :

    La révolution verte en Inde est une réussite : elle a produit de bons résultats économiques et a permis l’autosuffisance alimentaire.

    Tout d’abord, la révolution verte a permis des résultats économiques positifs : elle a notamment contribué à l’élargissement du marché du travail indien, l’électrification des campagnes et le développement des industries chimiques locales afin de répondre à la forte demande en intrants (les pesticides, les engrais…)

    De plus, elle a permis l’autosuffisance alimentaire. Le premier objectif de la révolution verte est l’autosuffisance alimentaire. Celle-ci a été réalisé dès les années 2000 et a permis l’arrêt des importations de nourriture mais aussi la croissance des stocks régulateurs. Pourtant, 220 millions d’Indiens sont toujours sous-alimentés malgré la contenance des stocks pouvant atteindre 25 millions de tonnes de riz. La précarité perdure, en effet 800 millions d’indiens vivent avec moins de deux dollars par jour.

    Les limites de la Révolution verte en Inde :

    Tout d’abord, malgré la révolution verte, il reste encore beaucoup de populations qui sont pauvres et qui ne disposent pas de terre. La révolution verte pose deux grands problèmes : des problèmes concernant l’environnement et des problèmes économiques.

    Tout d’abord, en ce qui concerne les problèmes de l’environnement la révolution verte peut être la cause de plusieurs facteurs comme le risque de perte de diversité biologique lié à la destruction irréversible de milieux et d’espèces qui pourraient receler des ressources utiles ; le risque de pollution grave due aux pesticides et les agricultures périurbaines qui utilisent massivement les engrais chimiques ; le risque de salinisation des sols à cause de l’irrigation, cela risque d’entraîner une baisse de rendements voire la stérilité des sols ; et enfin le risque de changement climatique, avec des épisodes extrêmes comme de la sécheresse, des intempéries plus fréquentes et plus intenses.

    Ensuite, en ce qui concerne les problèmes économiques. Tout d’abord, l’investissement massif de l'état indien dans la révolution verte a été remis en cause depuis la libéralisation de l’économie amorcée en 1991. La baisse des prix agricoles ainsi que celle des subventions étatiques ont également ruiné un très grand nombre de paysans. En effet, près de 300 millions d’Indiens n’ont toujours pas les moyens suffisants pour acheter leur nourriture au quotidien. Ensuite, on a retrouvé des produits fabriqués en Inde dans des magasins étrangers qui étaient pourtant censés approvisionner les plus démunis en Inde. Enfin, l’usage des OGM par les paysans a fortement été médiatisé. Les opposant aux OGM ont fréquemment lié les suicides aux OGM. Certaines études ont en effet démontré que plus de 130 000 suicides se sont produits depuis 1993, année d’introduction des OGM, mais aussi à cause du surendettement des paysans ainsi qu’à leur insolvabilité. 

    #MOGED

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