Par Catherine Paquette pour GaïaPresse
La protection des habitats physiques du Canada comporte de nombreuses lacunes et ne permet pas de protéger plusieurs espèces en péril, de nombreux puits de carbone et de futurs refuges climatiques, indique un nouveau rapport publié par l’organisme de conservation de la biodiversité du Fonds mondial pour la nature (WWF) – Canada. L’étude visait à identifier les zones prioritaires pour la création de futures aires protégées.
Alors que le Canada a pour objectif de protéger 17 % des aires terrestres d’ici 2020 dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique, l’organisme fait remarquer que la plupart des espèces à risque se trouvent toujours dans des zones non-protégées, ou non adéquatement protégées. En date de fin 2016, 10,5 % du territoire terrestre (terres et eaux douces) du Canada et 0,96 % de son territoire marin ont été reconnus comme étant protégés.
Mais en fait, « 84 % des habitats à fortes concentrations d’espèces en péril sont protégés de façon inadéquate ou ne le sont pas du tout », peut-on lire dans le document.
De manière générale, les aires protégées ne sont pas assez grandes et pas assez connectées, ce qui amène une sous-représentation de plusieurs habitats importants pour la conservation de la biodiversité et des écosystèmes. Le WWF déplore en effet que plusieurs habitats où se trouvent des espèces en péril soient protégés de façon fragmentée, c’est à dire que différentes zones en sont protégées, mais pas de façon continue.
« La présente analyse révèle que, même si les aires protégées du Canada préservent des territoires qui favorisent le bien-être des espèces, elles n’assurent malheureusement pas, dans une vaste mesure, la protection de la grande majorité des habitats essentiels à de nombreuses espèces en péril ».
La cible de 17 % de protection du territoire du Canada ne doit pas être que quantitative, écrit le WWF-Canada, ce qui signifie que les zones doivent être déterminées en ayant en tête la représentativité des habitats.
« Maintenant, grâce à cette nouvelle recherche, les gouvernements de tous les niveaux seront aussi en mesure de donner la priorité aux territoires ayant cette double fonction pour les espèces et le climat », a déclaré la présidente et chef de la direction du WWF-Canada, Megan Leslie.
Zones prioritaires : le sud du Québec et de l’Ontario ciblés par le WWF
En plus de ses nombreuses zones abritant des espèces en péril, le Québec compte également plusieurs habitats contribuant au ralentissement des changements climatiques et qui devraient se retrouver en priorité lors des prochaines propositions d’aires à protéger. En effet, ses forêts, tourbières et ses sols stockent des quantités importantes de carbone, et plusieurs zones sont considérées comme des refuges climatiques, ces zones où les espèces peuvent se réfugier face aux changements climatiques.
Or, bien que le Québec compte de nombreuses aires protégées de petite taille, il reste de nombreuses lacunes quant à leur connectivité.
Les autres zones ciblées sont la région de l’Okanagan, les Prairies, le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest, et le bassin versant du Fleuve Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick.
Pour consulter le rapport publié par le WWF-Canada, cliquez ici.
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