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Développement durable : Pistes d'action caribéenne pour une acion concertée en énergie et environnement



  • De notre envoyé special, Ronald Colbert

    Roseau (La Dominique), 10 Nov.05[AlterPresse] --- Dans le cadre d’une coopération au service du Développement durable et de la solidarité régionale, La Dominique, Haïti et Sainte-Lucie ont défini en commun un ensemble d’actions caribéennes en énergie et environnement pour les 4 années à venir, au terme de deux journées d’échanges tenus les 8 et 9 novembre 2005 à Roseau.

    Pour initier le départ de la programmation au bénéfice des 3 pays, considérés comme des Petits Etats Insulaires en Développement (PEID), un comité de suivi de 3 membres est chargé de compléter, d’ici fin décembre 2005, les modalités de mise en œuvre des activités envisagées.

    L’objectif poursuivi, avec l’identification des priorités dégagées par les délégués des 3 PEID des Caraïbes, consiste à aboutir à un progrès économique tangible, un développement social équitable, une gestion maîtrisée des ressources naturelles ainsi qu’une prise en compte des questions culturelles, selon les conclusions de la rencontre à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

    La langue Créole a été l’outil linguistique de débats, utilisé à cette rencontre technique de deux jours à Roseau.

    L’information a été privilégiée comme priorité transversale des projets à accomplir en énergie et environnement par les 3 pays qui devront situer les coûts et financements.

    Il existe aujourd’hui beaucoup de guichets de financement, notamment sur ce qu’il est convenu d’appeler les Mécanismes de Développement Propres (MDP), mais, en s’inscrivant dans des actions précises, faut-il bien mettre ensemble les compétences de la francophonie pour y avoir accès, a souligné l’algérien Boufedja Benabdallah, Responsable de programme Prospective à l’Institut de l’Energie et de l’Environnement de la Francophonie (IEPF), sous les auspices duquel les assises ont eu lieu.

    Dans ce sens, il importe de développer les capacités pour l’accès aux fonds et mécanismes dédiés à l’environnement mondial, renforcer les capacités des institutions de microfinance ainsi que les capacités nationales en évaluation, améliorer la capacité de négociation des pays francophones aux concertations pour le développement durable, l’environnement, la société de l’information ; accroître la maîtrise des outils de gestion et d’évaluation de l’environnement pour le développement (MOGED) ; accroître les capacités pour l’utilisation durable de l’énergie ; développer les capacités pour l’élaboration de politiques énergétiques (tarification, planification).

    En plus de l’application des dispositions internationales, notamment sur la biodiversité, l’IEPF est intéressée à voir augmenter le nombre de pays qui seraient dotés de Stratégie nationale de développement durable (SNDD) dans ses perspectives économiques, sociales, environnementales et culturelles, et au travers de partenariats entre les Comités Nationaux de Développement Durable (CNDD), organes de normalisation impliqués dans l’adoption de normes mondiales de développement durable et l’appropriation par le public.

    Aux yeux des participantes et participants à la rencontre de Roseau, l’importance des questions d’énergie et d’environnement pour les PIED des Caraïbes s’explique par différents facteurs : vulnérabilité, dépendance énergétique, faiblesse des capacités (humaines et) institutionnelles et de gestion, problèmes de gouvernance, bureaucraties et procédures, délais de préparation et de mise en œuvre des projets, attitudes et comportements, manque de prise de conscience du public.

    D’où la nécessité d’intégrer environnement, énergie, développement et lutte contre la pauvreté ; de définir et de mettre en œuvre des politiques de développement durable ; de renforcer la gouvernance et les institutions ; d’effectuer de la recherche, de procéder à des transferts de technologies ; de promouvoir l’accès aux financements (les projets dépendent trop souvent de financements externes) ; d’encourager la sensibilisation des populations.

    « Haïti est en cours d’élaboration d’une stratégie intérimaire de réduction de la pauvreté. Beaucoup de renforcements des capacités ont été faits dans le passé, mais ces interventions ont été ponctuelles, elles ne sont pas allées au plus profond des réalités », a tenu à signaler Yves Robert Jean, directeur général du Ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE), présent à la rencontre de Roseau.

    Pourquoi ne pas influencer les travaux de mémoire de sortie des étudiants dans les universités sur les questions d’énergie et d’environnement, de réunir les universitaires des Caraïbes, de donner des bourses de stages dans des unités de production (étudier les rendements de production en environnement et en énergie, moyen de construire un noyau d’acteurs), d’avoir des missions d’enseignement qui insistent sur le transfert des compétences en environnement et en énergie, a suggéré, pour sa part, le camerounais Emile Tanawa, directeur (à Port-au-Prince) du Bureau régional de l’Agence Universitaire de la Francophonie.

    Dans ce contexte, l’Institut de la Francophonie pour la Gestion dans les Caraïbes, devrait être finalisé et opérationnel en Haïti pendant l’année 2006, au cas où il n’y aurait pas de difficultés majeures (questions de stabilité, entre autres), a annoncé Tanawa.

    Les participantes et participants à la rencontre de Roseau ont formé le vœu que les conclusions des assises soient diffusées dans plusieurs langues, en plus du Créole et du Français, pour assurer la promotion des actions concertées envisagées.

    La Dominique, Haïti et Sainte-Lucie sont les 3 premiers pays à avoir réalisé, à date, un exercice technique d’insertion dans le cadre de la programmation escomptée par l’IEPF pour les 4 années à venir, en relation avec le plan décennal issu du X e Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement des pays ayant le Français en partage, tenu à Ouagadougou, Burkina Faso, en novembre 2004.

    A l’ouverture officielle de la rencontre de Roseau, étaient présents : Colmore Christian, Secrétaire Permanent au Ministère du Logement, des Terres, des Télécommunications, de l’Energie et des Ports de La Dominique ; Lloyd Pascal, Directeur de l’Unité de Coordination de l’Environnement Ministère de l’Agriculture, des Pêches et de l’Environnement de la Dominique ; Mme Sonia Magloire-Akpa, Directrice des Affaires Politiques au Ministère des Affaires Etrangères et Correspondante Nationale auprès de l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie (AIF), aux côtés de Boufeldja Benabdallah (IEPF) et du burkinabé Amado Pitroipa, coordonnateur des Programmes de l’AIF auprès des Etats des Caraïbes - APC Antenne de l’AIF pour les Pays des Caraïbes. [rc apr 10/11/2005 0 :00]
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