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Haïti dans le nouveau rapport d’avancement annuel des Nations Unies



  • mardi 20 juin 2006



    P-au-P, 20 juin 06 [AlterPresse] --- Les difficultés des pays les moins avancés (PMA) du monde, dont Haïti, apparaissent dans le nouveau rapport d’avancement annuel de l’Organisation des Nations Unies (ONU), publié à New York ce 19 juin 2006, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

    Selon ce rapport, la croissance de l’aide au développement depuis 2002 a permis une augmentation du niveau de santé et d’éducation, et a accéléré l’égalité des sexes parmi ces PMA.

    Haïti est le seul pays moins avancé de l’hémisphère ouest aux côtés de 34 en Afrique subsaharienne, 14 en Asie du Sud et dans le Pacifique. Plus de la moitié de ces pays (26 au total) ont enregistré, entre 2000 et 2004, un taux de croissance annuelle de 4 pour cent ou plus. Les investissements directs étrangers sont à la source de l’amélioration de ces pays, indique un communiqué de l’ONU.

    Cependant, poursuit le communiqué, ces chiffres sont à contrebalancer par une baisse des revenus par habitant en dollars américains, depuis une longue période. Ainsi, le produit intérieur brut (PIB) par habitant, ajusté par l’inflation, a-t-il baissé dans 18 des pays les moins avancés entre 1999 et 2004.

    Sept de ces nations ont connu une baisse de l’espérance de vie, due souvent à des maladies comme le SIDA. Les habitants du Lesotho ont vu l’espérance de vie décroître de 22 ans, entre 1990 à 2005, soit de 58.3 à 36.7 ans.

    En Haïti, l’espérance de vie de la population tend également à baisser à cause de la détérioration des conditions socioéconomiques et politiques, qui engendrent souvent le développement de maladies, telles l’hypertension artérielle, suivant des observations nationales faites depuis la période du coup d’Etat militaire (septembre 1991 - septembre 1994).

    En contrepartie, les tendances pour l’éducation dans les écoles primaires, l’égalité des sexes dans l’éducation, l’alphabétisation des adultes, l’accès à l’hygiène et à l’eau propre sont largement positives, indique le rapport annuel onusien.

    En Haïti, au cours de l’année académique 2001-2002, 45.9 % de la population âgée de 6 à 24 ans ont fréquenté un établissement scolaire ou universitaire, selon le dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 2003), dont les résultats définitifs officiels ont été rendus publics le 10 mai 2006 [NDLR : suivant les données fournies à l’occasion par l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI), la population nationale est estimée à 8.4 millions d’habitants en 2006].

    En outre, le degré d’alphabétisme de la population de dix (10) ans et plus est de 61.0 %. Il est plus élevé chez les hommes que chez les femmes (63.8 % contre 58.3 %) et de loin meilleur en milieu urbain qu’en milieu rural (80.5 % contre 47.1 %).

    Par ailleurs, le rapport d’avancement annuel de l’ONU ajoute que les réformes internes et l’augmentation du prix du pétrole et des produits courants ont aidé à la forte croissance économique dans de nombreux pays, parmi les pays les moins avancés.

    Cependant, malgré des signes de progrès, l’extrême pauvreté a augmenté et les agents sociaux restent la cause du problème.

    La pauvreté persistante est, selon le rapport du Secrétaire général au Conseil économique et social, aggravée par des maladies comme le VIH/Sida et par la dégradation de l’environnement.

    Les côtés positifs de cet accroissement sont souvent nuancés par un fort taux de mortalité infantile et un partage inégal des ressources. Le changement climatique affecte de nombreux pays, parmi les moins avancés, notamment ceux en dessous du niveau de la mer et l’Islande.

    Cela va sûrement poser problème pour le développement dans les années à venir, craignent les Nations Unies.

    « Le message que nous devons retenir des pays les moins avancés est qu’ils travaillent dur pour saisir les opportunités économiques et pour déployer les relations avec leurs partenaires internationaux », révèle Anwarul Chowdhury, Haut Représentant des Nations Unies pour les pays les moins avancés.

    Chowdhury considère nécessaire pour la communauté internationale de "tenir sa promesse sur l’aide proposée, le soulagement de la dette, l’annulation des taxes à l’export pour les pays les moins avancés et l’accès à la technologie, pour que les populations de ces pays continuent la lutte contre l’extrême pauvreté ».

    Pendant que le nouveau gouvernement haïtien Préval / Alexis II (deuxième version de l’administration du président René Garcia Préval et du Premier Ministre Jacques Edouard Alexis, après la période 1999 - 2001) a promis de mettre en branle ce qu’il appelle un Programme d’Apaisement Social (PAS), personne ne sait si les observations des Nations Unies vont être prise en compte dans la réunion avec les bailleurs de fonds internationaux, prévue pour fin juillet 2006 à Port-au-Prince.

    Rien ne filtre non plus sur la position et la vision des nouveaux dirigeants en Haïti dans les négociations en cours, ces jours-ci, avec le Fonds Monétaire International (FMI), dont les recettes ou programmes d’ajustement structurel, marquées de politique néolibérale, ont toutes échoué dans le pays et dans les pays latinoaméricains. [do rc apr 20/06/2006 10:20]
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