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Retour à la CdP23: témoignage d'une jeune participante



  • Par Idéalisoa ANDRINIELA, membre de JFDD , dans le cadre de l’Initiative Jeunesse de lutte contre les changements climatiques.

    Katia MAHERY RAKOTONIRINA fait partie de ces jeunes qui ont participé à la 23eme Conférence des parties à Bonn-Allemagne du 06 au 17 novembre 2017. Ayant intégré la délégation de Madagascar, elle a représenté le YLF_CC (Young Leaders Fighting Climate Change) à cette concertation internationale. Lors de la conférence-débat organisée par la Fondation Friedrich Ebert Stiftung (FES) le 08 décembre dernier, elle a partagé ses expériences aux autres jeunes ayant été présents. C’était également l’occasion pour le JFDD de l’interviewer.

    JFDD : De quelle manière avez-vous pu participer à la CdP23 ?

    KMR : Le parcours a été long et plein de surprise. Déjà depuis l’année dernière, j’ai commencé à intégrer le groupe de travail étudiant les positions de Madagascar à la CoP22 avec le BNCCC ou Bureau National de Coordination des Changements Climatiques. Etant donné que, la préparation des COPs se départage entre le BNCCC pour les positions de Madagascar et le GT-CC ou Groupe thématique sur le changement Climatique pour les événements parallèles (side-events). A la constitution des nouveaux membres de bureau de la plateforme cette année, je me suis portée volontaire au secrétariat afin d’y représenter mon organisme mais surtout afin de suivre de près cette préparation de Madagascar à la Conférence. Ce qui m’a permis d’échanger davantage avec d’autres acteurs mais surtout de renforcer mes capacités et expériences en matière d’organisation des événements parallèles à la Conférence Climat. En même temps, j’ai participé au programme de formation de Young Leaders Fighting Climate Change de la Fondation Friedrich Ebert en collaboration avec le Réseau Climat Océan Indien, visant à renforcer les capacités des jeunes luttant contre le changement climatique pour devenir des multiplicateurs.

    Entre temps, j’étais volontaire dans l’association YALI Madagascar, m’ayant permis l’acquisition de compétences dans la tenue de rôle de Maitre de Cérémonie, de modérateur, de panéliste mais aussi de formateurs. La plupart de ces activités a façonné ce que je suis, me permettant d’être choisie par la FES et le RCOI parmi les 20 jeunes du YLF-CC pour être jeune déléguée à la COP23 et de représenter la société civile parmi la délégation de la FES.

    JFDD : Un petit résumé des résultats de la CdP23 ?

    KMR : La COP23 m’a ouvert la porte à l’internationale, sans parlé des réseaux, des nouvelles rencontres ainsi que des renforcements de capacité en terme de public speaking. En effet, cette participation à la COP m’a énormément appris tant sur les préparations que sur les niveaux de participations des jeunes à des conférences mondiale. Combien, il y a encore de chemin à faire pour Madagascar. Toutefois, nous (les jeunes) sommes déjà dans la bonne voie.

    JFDD : Selon vous, quelle est la place des jeunes au sein des négociations ?

    KMR : Les jeunes devraient être intégrés automatiquement aux négociations en tant que force de propositions sans passer à des formes de manifestations ou autres. Sachant que les jeunes sont les acteurs et propriétaires du monde d’aujourd’hui et surtout de demain, nous devrons être ceux qui jugent et qui prennent les seules décisions concernant le climat étant donné qu’il est question de notre futur. La mise en œuvre de l’Accord de Paris ne devrait plus être par rapport aux biens êtres des grandes firmes des pays développés ou de l’industrialisation des pays en voie de développement mais plutôt de la sagesse et de la volonté de réduire l’émission des gaz à effets de serre au niveau national qu’international.

    JFDD : Etant un pays insulaire en développement, à quel point la participation de Madagascar à une telle conférence est indispensable ?

    KMR : Au point où, tout l’avenir de la Grande Ile dépend des échanges que ce soient des technologies, soient des partenariats tissés lors de ces conférences. Etant parmi les 5 pays les plus vulnérables aux changements climatiques (information du GIEC), Madagascar, afin de renforcer la résilience de sa population et pour son développement ne peut se passer des évolutions et des technologies partagées au sein de ces conférences. A la fois, afin d’afficher l’engagement et la participation effective du pays à la lutte mais aussi d’apprendre des autres.

    JFDD : Qu’avez-vous retenu de la CdP23 ?

    KMR : Beaucoup de choses !

    La COP23 m’a permis de voir que nombreux pays s’activent déjà réellement dans la lutte et fait du phénomène une opportunité pour la formation de nouveaux emplois et de nouvelles technologies surtout les jeunes des pays du continent Africain. Madagascar a encore beaucoup de chemin à faire, surtout les jeunes. Mais il n’est pas tard ! En tout cas, la COP est une opportunité de réseautage, de partage, de visualisation pour les jeunes mais elle n’est pas évidente pour ceux de Madagascar.

    JFDD : Que prévoit la COP24 ?

    KMR : Parmi les 32 décisions concrètes de la COP23, la COP24 entrevoit surtout les points suivants :

    - La finalisation du programme de travail de l’Accord de Paris ;

    - La mise en place du dialogue de Facilitation dit dialogue de Talanoa ;

    - Le rapport spécial de GIEC sur le 1,5°C

    - Le renforcement du mécanisme de Contribution Nationale Déterminée ;

    - Le renforcement du mécanisme de l’adoption du Fond Vert Climat.

    JFDD : Un petit message pour les autres jeunes ?

    KMR : Le Changement Climatique est une ouverture et la solution des problèmes de chômage ou de non emploi chez les jeunes. Il n’apporte que de nouvelles horizons et nouvelles fenêtres. Aussi à nous de rester en veille des flux d’informations sur le phénomène. Si nous ne saisissons pas cette opportunité pour se faire entendre et d’agir, nous resterons des tableaux de contemplation.

    À propos de l'initiative jeunesse

    L'initiative jeunesse de lutte contre les changements climatiques a pour objectif de sensibiliser les jeunes francophones aux changements climatiques. Elle permet également de faire connaître les actions et l’engagement de la jeunesse francophone pour lutter contre les changements climatiques sous la forme d’une série d’articles.

    [IJLCC]

    Pour plus d’informations, consultez le dossier Médiaterre de l'Initiative Jeunesse de lutte contre les changements climatiques [IJLCC] et [CdP23-climat]

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