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Révolution numérique du bâtiment et de la ville : des enjeux très forts d'évolution des compétences



  • La révolution numérique (maquette numérique, internet des objets/ smart buildings/ smart grids/ smart cities, big data et cloud) est en route dans l’ensemble des métiers liés aux bâtiments, aux services urbains et aux territoires, en conception, en réalisation et en gestion.

    Confronter des projets d’aménagement à horizon de 10 ans à la loi de Moore permet de visualiser que le numérique et la donnée vont permettre d’apporter l’agilité, la réactivité, l’engagement de performance aux ouvrages construits. Ils doivent être infrastructurés pour ouvrir les possibles et permettre l’émergence d’une économie de la donnée tant en matière de collecte, d’accès, d’usage, de création et partage de valeur. Bien entendu, ces questions concernent également le parc existant.

    Certes, les questions juridiques sur la propriété et l’usage sont donc encore nombreuses mais les premières applications de l’internet de objets sur les collecteurs de déchet, le suivi du bien être des occupants ouvrent la voie à de nouvelles opportunités de redéfinition des chaînes de valeur. Le développement du BIM (Building Information Modeling) permet de collecter de la data, exploitable dans un processus global tout au long de la phase d’exploitation de l’immeuble et ouvre la voie à ces transformations.

    De manière générale, la révolution numérique ouvre la porte à la quantification de ces environnements. La capacité à transformer en données revient à pouvoir tout connecter.

    Ainsi, la ville et les bâtiments connectés permettent la collecte permanente de données et transforme déjà usages et modèles économiques. Au-delà de l’analyse et de l’exploitation de ces données apparaissent les premières applications de l’intelligence artificielle appliquées au bâtiment et à la ville.

    Si le numérique reste un moyen, cette révolution sous-tend des évolutions majeures dans les process et l’émergence d’une économie de la donnée à l’échelle des bâtiments et des territoires au service des citoyens et de l’efficience des services rendus, en particulier de la transition énergétique. Toutes ces évolutions sont le support du développement de nouvelles offres de services basées sur la performance et permettent d’engager la transition écologique et énergétique tout en renforçant la qualité d’usage.

    On voit alors l’émergence croissante de métiers dans le domaine des Smart city, smart building, de l’énergie et du développement durable :

    • L’Energy Manager: L’energy manager en charge du pilotage énergétique dans un contexte de libéralisation des marchés de l’énergie appelant une gestion dynamique des contrats de fourniture d’énergie en fonction de la fluctuation des capacités de production et évoluant du bâtiment au quartier et au territoire. Dans un contexte de transition énergétique et de réduction de nos consommations, l’energy manager devra optimiser les consommations d’énergie pour une entreprise, un quartier ou une ville.
    • Le/la BIM Manager: le développement du BIM (Building Information Modeling) ou maquette numérique du bâtiment impose une vision systémique dans une démarche de conception intégrée et cycle de vie du bâtiment, des infrastructures et du quartier. Elle sous-tend de nouvelles façons de travailler ensemble grâce à un système d’information interopérable, permettant de répondre à l’ensemble des exigences techniques, réglementaires et environnementales, avec des coûts maitrisés.

    On note des évolutions dans les métiers classiques du facility management avec de nouveaux métiers de gestionnaires Gestionnaire dynamique d’espaces et de ressources associés à de nouveaux modes de travail facilités par les nouvelles technologies

    • Gestionnaire environnemental des bâtiments lié à l’importance des certifications environnementales d’exploitation (HQE, BREEAM, LEED) intégrant une démarche en cycle de vie et permettant de valoriser l’actif incorporel
    • Gestionnaire de la santé, du confort et du bien-être s’inscrivant dans un contexte plus large de sécurité au travail, de services à la personne, mais aussi de qualité de l’environnement de travail
    • Gestion durable des actifs techniques en prenant appui sur une meilleure connaissance et suivi des actifs grâce notamment au BIM.

    Une déclinaison directe d’une approche plus pro active permise par le numérique est l’orientation donnée aux techniciens de maintenance des équipements du bâtiment à la maintenance préventive et à la recherche de la performance au détriment de la maintenance curative (qui peut d’ailleurs se faire à distance pour certains équipements). Par ailleurs, les engagements de services donnés nécessitent l’intégration de compétences de médiation avec les utilisateurs et occupants d’un bâtiment.

    On note également un besoin croissant dans les métiers et marchés du conseil, de l’assistance à maîtrise d’ouvrage, des études et de l’aménagement des territoires, avec une croissance tirée par les usages et les services créateurs de valeur économique, sociale et environnementale en utilisant les potentiels du numérique.

    Ce sont toutes ces transformations de métiers que j’adresse en qualité de Responsable pédagogique un pôle « Smart Use » de l’ILV – Institut Léonard de Vinci dédié à la conception, la construction et la gestion de la ville smart et durable en partenariat avec nombre de partenaires publics et privés.

    L’ILV (Institut Léonard de Vinci) est un organisme de formation continue qui délivre depuis près de 15 ans des MBA spécialisés dans les secteurs du Management, de la Santé et du Digital.

    Marie-Françoise Guyonnaud
    Présidente de Smart Use
    Responsable pédagogique des MBA « Smart City et management des écoquartiers », « Smart energy et management de l’énergie dans les bâtiments, process et territoires » Institut Léonard de Vinci

    Site smartuse.org
    Fiche du MBA SPÉCIALISÉ DIGITAL
    Fiche du MBA SPÉCIALISÉ MANAGEMENT

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