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Une masse critique d'experts fonciers en gestation au Cameroun



  • Du 5 au 10 octobre 2020, 25 étudiants des universités camerounaises inscrits dans les cycles de Master 2 et Doctorat/Ph.D (dont huit femmes) ont subi une formation à Yaoundé dans le cadre des journées d’études sur le foncier. Il s’agit de la deuxième session dont l’objectif est de les aider à développer une expertise sur les questions foncières qui sera utile au Cameroun et à l’Afrique. Il est question de mettre en commun des étudiants travaillant sur des sujets proches ou complémentaires avec l’assistance de chercheurs chevronnés et de professionnels du secteur. Les étudiants en provenance des universités d’Etat (Ngaoundéré, Maroua, Buea, Dschang, Yaoundé I et II) ont été sélectionnés par appel à candidatures ouvert. Ils devront travailler à construire des solutions endogènes sur le foncier.

    « Sur le continent africain en général et au Cameroun en particulier, nos sorts sont étroitement liés à la manière dont la terre est gérée. Le fait qu’on ait en même temps un héritage colonial en matière de législation foncière et une très grande survivance de nos coutumes locales engendre des conflits entre le droit étatique et le droit coutumier. On a pu entendre des gens dire que l’Etat ne peut pas être propriétaire d’une terre sur laquelle ils sont installés avant la naissance de l’Etat », explique Samuel Nguiffo, facilitateur et secrétaire général du Centre pour l’Environnement et le Développement (CED). A son avis, ces conflits sur la terre sont nombreux, violents et se traduisent par beaucoup d’incertitudes dans la sécurisation des droits fonciers. « Quand on doit faire face à des problèmes ou quand on a une réforme comme celle en cours en ce moment au Cameroun dans le domaine du foncier, la tendance est de faire recours à des experts étrangers plutôt qu’à des experts qui connaissent nos réalités et qui peuvent construire des solutions/propositions adaptées à ces réalités », poursuit Samuel Nguiffo.

    Dsiposant de plusieurs profils (géographes, historiens, juristes, sociologues, diplomates, politologues, économistes), les étudiants formés devront, à terme, comprendre l’importance de la terre comme un système de production et un instrument qui participe à la construction de la paix. La formation des experts fonciers de demain se fait en association avec les universités sur la base du profil des candidats retenus. Au cours de la première session qui s’est tenue en 2019, 25 autres étudiants ont été formés. La troisième et dernière session est prévue pour 2021. La formation s’inscrit dans le cadre du projet Landcam financé par l’Union européenne. Le but du projet Landcam est de contribuer à l’amélioration de la gouvernance foncière au Cameroun.

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