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L'industrie minière au Maroc et en Afrique en quête d'énergie solaire



  • « Technologies vertes: à vos projets! », tel était le mot d’ordre lancé en février dernier juste après que l’Institut marocain de Recherche en Énergie Solaire et Énergies Nouvelles (IRESEN) avait annoncé avec l’appui du ministère de l’Énergie, des Mines et du Développement durable un financement de près de 4,5 millions d’euro pour l’année 2018 dans le secteur des technologies vertes à fort potentiel de commercialisation. Parmi les thématiques de l’appel à projet Green Inno-BOOST figurant au programme de l’IRESEN se détachaient notamment les industries et les mines vertes. Or, de tels sujets ne sont pas sans susciter l’intérêt général sur un continent dont le riche sous-sol renfermerait à lui seul environ 30% des réserves mondiales de minerais. En effet, comment ne pas penser aux mines d’or de l’Afrique du Sud et du Ghana, ou de diamants de la République Démocratique du Congo et du Botswana, ou encore de cuivre de la Zambie ou de bauxite de la Guinée, mais aussi de phosphates du Maroc et de la Tunisie?

    Cependant, les questions écologiques demeurent l’un des principaux enjeux de la filière minière, dont les activités peuvent entraîner un impact néfaste sur l’environnement. C’est pourquoi depuis quelques années, les sociétés minières ne cessent de recourir à de nouveaux projets mettant en œuvre les énergies renouvelables, non seulement moins onéreuses que les autres, mais également porteuses d’une empreinte carbone atténuée.
    Loin de ne représenter qu’une source d’énergie propre à des utilisations domestiques – électricité, chauffage, cuisson des aliments –, le solaire présente notamment de nombreux avantages à l’échelle industrielle.

    Aussi les entreprises d’énergie solaire ont-elles développé des solutions adaptées aux exigences des activités minières, intéressées à pouvoir rester en fonction sept jours sur sept grâce à un approvisionnement ininterrompu en électricité, sans coupure de courant ni baisse de voltage. De par la variabilité qui les caractérise, les panneaux photovoltaïques et l’énergie éolienne ne peuvent fournir qu’une part minimum des besoins en énergie d’une mine, contrairement à des solutions utilisant la technologie CSP (Concentrating Solar Power) qui, à travers l’utilisation de sels fondus pour stocker l’énergie, peuvent s’avérer aussi fiables que d’autres technologies conventionnelles, sans toutefois recourir à d’autres sources que celle du soleil.

    Même raccordée au réseau, malheureusement caractérisé en Afrique par de fréquentes coupures, une mine peut se prévaloir d’une fourniture électrique continue grâce au soutien d’une centrale combinant le stockage de l’énergie solaire et la production de vapeur, tout en réduisant au minimum son recours aux combustibles fossiles, comme le diesel ou le gaz naturel. Outre les économies réalisées et l’assurance d’un approvisionnement énergétique garantissant la continuité des activités minières, le recours au solaire permet à l’entreprise de mettre en œuvre une gestion EPC (ingénierie, approvisionnement, construction) et d’opérer en toute autonomie.

    Un autre avantage non négligeable du solaire réside dans l’abattement des coûts d’approvisionnement électrique, qui, le plus souvent rattachés aux fournitures de carburant, représentent généralement près de 25% des frais de fonctionnement d’une mine, sans compter les risques d’oscillations des cours, la taxe carbone et les nuisances environnementales. Même en raccordant l’installation solaire à l’opérateur en charge du réseau, la mine pourra compter sur un prix de l’énergie fixe pendant toute la durée de ses activités.

    À titre d’exemple, le Groupe marocain OCP, un des principaux exportateurs de phosphate et de produits dérivés dans le monde, a entrepris une ambitieuse politique d’efficacité énergétique basée sur l’utilisation des énergies renouvelables, en procédant plus particulièrement à une évaluation de ses besoins solaires. D’après les recherches menées par cette société sur la technologie la plus opportune pour son site de Benguérir, une installation photovoltaïque de 5 MW étendue sur une surface de 15 hectares donnerait lieu à une production potentielle de 9916 MWh/an, contre 214.000 MWh/an pour une centrale solaire CSP occupant 350 hectares de terrain.

    Citons par ailleurs la récente inauguration au Burkina Faso tenue en mars dernier en présence du président de la République Roch Kaboré de la plus grande centrale hybride fioul-solaire du monde avec une production de 15 MW. Mis en place pour les besoins énergétiques requis par la mine d’or d’Essakane, ces 130.000 panneaux solaires permettront chaque année aux propriétaires du site d’économiser jusqu’à six millions de litres de fioul et d’éviter la production de 18.500 tonnes de Co2.

    Enfin, n’oublions pas que c’est précisément en remportant l’appel d’offre émis par IRESEN en 2014 que l’entreprise photovoltaïque italienne Enerray avait mis au point au Green Energy Park une nouvelle génération de centrale thermo-solaire modulaire à capteurs cylindro-paraboliques d’une capacité de 1 MW. Loin de passer inaperçue aux yeux des experts mondiaux du secteur, cette centrale est justement à l’étude pour son éventuelle application aux mines de phosphate du Maroc.

    Cet article a été publié pour la première fois sur le blog de l'entreprise Enerray

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