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Qu'en est-il de l'économie agricole Camerounaise? Etat des lieux et perspectives au prisme des ODD



    • Un Potentiel économique et naturel largement handicapé par une pauvreté rémanente

    En dépit de son potentiel économique et naturel indéniable, le Cameroun possède un PIB relativement bas, plafonnant en effet à 1143 dollars par tête pour un taux de croissance avoisinant les 3%. De telles circonstances semblent peu propices à l'établissement d'un cercle vertueux durable qui lui permette sur le long terme d'atteindre les Objectifs de Développement Durable. Son indice de développement humain est quand à lui aussi catégorisé comme faible. Le taux de pauvreté se trouve être extrêmement élevé au Nord ainsi que dans l'Extrême Nord où les femmes et les jeunes, sont tous deux durement affectés par la situation. Tous ces indicateurs sont malheureusement le reflet d'un accès insuffisant des populations à des services sociaux d'une dignité entendue, d'un accès équitable aux facteurs de productions, d'une valorisation insuffisante du secteur privé ou encore d'une exploitation sous optimale des potentialités locales.

    • Le rôle majeur de l'agriculture pour la croissance du pays.

    L'agriculture joue un rôle prépondérant car secteur clé de l'économie camerounaise. Elle lui assure alors son autosuffisante alimentaire ainsi que des devises dans le même temps. En ce sens, elle contribue pour 22.9% au PIB et engage plus de 62% de la population active. Le fait est que les nuances climatiques ( climat équatorial - tropical humide - tropical sec) ainsi que pédologiques, engendrent un potentiel agricole riche de diversité. Par ailleurs, la gamme de produits cultivés s'étend des culturelles vivrières (telles que le mil, le sorgho ou encore le manioc) aux cultures d'exportation (banane, cacao, ananas, coton...). Dans le même temps, quelques cultures non traditionnelles ont su faire leur apparition ces dernières décennies comme c'est le cas de la pomme de terre ou de l'oignon. Certains secteurs sont effectivement en pleine expansion, participant pleinement à la croissance du pays.  C'est le cas de la banane plantain et dessert exportée sur le marché international et contribuant à 1.5% du PIB. En juin 2013, la production de bananes douces étant exportée à 98% vers le marché européen, une convention de financement d'un montant de 41M€ fut signée entre le gouvernement camerounais et l'Union Européenne. Cette convention tend ainsi à mettre en oeuvre des actions portant sur la compétitivité de la filière bananière afin d'en augmenter la valeur ajoutée dans un respect des normes sociales et environnementales.

    •  Des ombres au tableaux à la défaveur des ambitions gouvernementales

    Malgré de fortes potentialités, le Cameroun se heurte perpétuellement à certaines limites. A titre d'exemple, le faible rendement des parcelles de production,  l'enclavement même de ces zone, le manque d'organisation du secteur...tous ces éléments couplés à une vieillesse des producteurs aboutissent indéfectiblement à une réduction du potentiel agricole du pays. Afin d'y faire face, le Cameroun élabora récemment son DSCE : Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi, stratégie dûment basée sur les objectifs du millénaire aux développement

    Les priorité du gouvernement portent ainsi sur toute une multitude de problématiques dont l'une d'elles consiste en la modernisation de l'appareil de production à travers des filières porteuses de croissance ainsi que le développement de chaînes de valeurs. Il est à espérer que le stratégies pensées par le gouvernement sauront porter leurs fruits, développer le potentiel agraire et d'élevage du pays, afin de sortir ses membres de la pauvreté en leur donnant les clés d'une responsabilisation effective dans le respect des nouvelle normes environnementales établies. Néamoins, force est de constater que dans le contexte socio économique actuel, de nombreux obstacles  s'opposent à l'atteinte des objectifs annoncés. Le secteur agricole se voit être miné par des aléas climatiques de plus en plus violents dus notamment au réchauffement climatique (on observe en effet une recrudescence des grand fléaux dans le Nord du pays). De même, si l'on s'attarde sur quelques points plus techniques cette fois, la faiblesse des canaux de diffusion ou encore la quasi absence de partenariats entre producteurs et circuits de commercialisation, semble rendre l'objectif durable de  réduction de la pauvreté en milieu rural quelque peu complexe.

    [MOGED] [ODD2030]

    Image : Filo gèn' [CC BY-SA 4.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0)]

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