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Ce que veulent les féministes en 2015 : Nos espoirs, nos rêves et nos aspirations



  • DOSSIER DU VENDREDI - Dans le contexte de la lutte permanente pour les droits des femmes et la justice sociale à l'échelle mondiale, il est important de préserver nos espoirs collectifs d'un monde meilleur. C'est dans cet esprit que l’AWID a rencontré plusieurs féministes et militantes des droits des femmes du monde entier et leur a demandé quels sont leurs espoirs, leurs rêves et leurs aspirations pour cette année.

     

    Par Nana Darkoa Sekyiamah avec Mégane Ghorbani

     

    Cristina Palabay, 35 ans | Philippines | Secrétaire générale de Karapatan: Alliance pour la promotion des droits des peuples. | @TinayPalabay

     

    « En 2015, j'espère que toutes les prisonnières politiques soient libérées. Avec une espérance renouvelée, j'aspire à un mouvement de femmes renforcé qui remette en question les structures et les philosophies qui sont au cœur de l'oppression des femmes, à savoir le patriarcat, la mondialisation, la militarisation et le fondamentalisme. »

     

    Yewande Omotoso, 34 ans | Barbade/Nigéria/Afrique du Sud | Écrivaine/Architecte | @yomotoso

    « Bien que je reconnaisse mes privilèges en tant que femme cis, instruite, de classe moyenne et en pleine capacité physique, il serait merveilleux que je me sente à l’aise lorsque je marche dans la rue sans avoir peur d'être violée, ou sans devoir lire tous les jours dans les journaux des cas de viol et de brutalités. De voir l’intolérance, notamment en ce qui concerne l'orientation sexuelle, condamnée publiquement par un nombre croissant de dirigeant-e-s,  et que la législation pertinente soit adoptée. Il serait  merveilleux de se réveiller dans un monde où le corps des femmes ne serait pas considéré comme des marchandises ; où je ne sois pas bombardée d'images dans les médias me disant ce à quoi je dois ressembler si je suis réellement une femme ou pour être vraiment belle ; où les jeunes filles et garçons ne soient pas dominés par ces images qui normalisent un aspect profondément problématique. Une année pour que disparaisse l’argument selon lequel « Ce n’est pas africain » en parlant du féminisme ou de l’homosexualité.  Une année pendant laquelle de plus en plus d'hommes adhèrent au féminisme ; des femmes aussi bien sûr, mais surtout des hommes, de façon à ce que disparaisse progressivement la notion dangereuse selon laquelle ces problèmes sont des « affaires de femmes ».

     

    Dr. Xiaopei, 58 ans | Chine | Directrice exécutive du Pink Space Sexuality Research Centre. (Elle n'a pas de compte Twitter car Google, YouTube, Gmail, Twitter et d'autres outils numériques similaires ne sont pas autorisés en Chine)

     « Je souhaite que les voix et les représentations des femmes soient plus présentes, mais pour parler de plaisir plutôt que de violence. Je souhaite qu'un nombre croissant de femmes utilise la caméra pour nous représenter, s’exprimer pour nous et montrer comment nous vivons »

     

    Morena Herrera, 54 ans | El Salvador | Directrice, Colectiva Feminista para el Desarrollo Local

    « Je rêve d’une société qui adopte des mesures concrètes qui permettront aux femmes de conquérir la liberté et l’autonomie de leurs corps et de leurs vies. Je rêve de pouvoir vivre en ayant moins peur de la violence et d’une société où les femmes et les hommes aient le courage de défier les sinuosités de l’insécurité pour établir des manières de vivre ensemble fondées sur le respect et la reconnaissance. Je rêve de mouvements féministes plus unis et interagissant de façon plus créative avec d’autres mouvements sociaux qui questionnent les modèles de sociétés patriarcales, homophobes et capitalistes. Je rêve d’un peu plus de temps pour moi, pour lire, pour être avec ceux que j’aime, pour penser et faire des choses avec mes mains et pour dormir plus longtemps chaque jour. »

     

    Minna Salami, 36 ans | Nigéria/Finlande | Bloggeuse/écrivaine, fondatrice de  MsAfropolitan | @msafropolitan

     « J'espère voir plus de femmes occuper les espaces et à façonner le programme de cette année, que ce soit dans le domaine géopolitique, socioéconomique ou dans nos vies privées. Comme bloggeuse et écrivaine, je voudrais plus particulièrement voir plus de femmes dans le domaine des communications, analyser, diffuser et interpréter le monde qui les entoure d’un point de vue féminin. Je souhaite également qu'un nombre plus important de femmes intervienne pour façonner le récit pour les générations futures. Il est important que les jeunes filles voient des femmes qui n’ont pas peur d’exprimer leur opinion, afin de les inspirer à faire de même. »

     

    Claudia Samayoa, 48 ans | Guatemala | Coordonnatrice générale, Unidad de Protección a Defensoras y Defensores de Derechos Humanos, UDEFEGUA |@tucurclaux

    « Pour 2015, je rêve de demeurer à la frontière de l’impossible mais du désirable. J’aimerais que le Guatemala obtienne une masse critique de femmes qui affirment leur identité et leur valeur et qui ne permettent pas qu’on les manipule durant le processus électoral. Je veux voir celles qui appartiennent au mouvement de gauche donner un exemple de participation équitable, sans être sous le contrôle d’un « macho progressiste »  qui les remet à leur place. Je veux voir des femmes dans les mouvements de résistance et dans la défense des droits humains, en défendant avec courage, contre le clientélisme de tous bords, la force collective, en sachant que nous parions pour le futur. Et même si mon rêve est lointain, mon désir le plus simple est que toutes les femmes survivent à cette période sombre dans mon pays et dans ma région et que nous trouvions la lumière qui nous permettra non seulement de ne pas reculer, mais d’avancer fermement. »

     

    Karima Bennoune| Algérie/USA | Professeur de droit international, UC Davis School of Law, U.S.

    « Mon rêve est qu'en 2015, nous puissions mettre fin à la violence djihadiste qui a coûté la vie à des centaines de milliers de personnes dans le monde, en particulier d'hommes, de femmes et d'enfants dans les pays à majorité musulmane, et que nous puissions disqualifier l'idéologie fondamentaliste qui sous-tend la violence. Mon rêve est également que ceci se fasse dans le respect du droit international et des droits humains et que cesse la discrimination à l'égard des personnes d'origine musulmane en Occident. Je suis tout à fait consciente qu'il s'agit de rêves, mais, étant donné les incidents tragiques qui ont marqué la fin de l'année 2014 dans des endroits comme Peshawar et Sydney, et le début de l'année 2015 au Nigéria et en France, face aux nouvelles vagues de haine qu'on observe dans tous les sens, je suis résolue à défendre ces rêves durant cette année. »

     

    Juliette Maughan, 33 ans | Barbade | Consultante en genre, fondatrice de Ev-O!-lution et Co-éditrice de Senseisha: An Anthology | @JulietteMaughan

    « Les thèmes de la sexualité et de la santé sexuelle et reproductive me passionnent. J'envisage une année durant laquelle les femmes disposeront de l’espace suffisant pour définir et déterminer leur propre sexualité, une société libre de toutes les formes de violence qui permette l’accès aux produits et services répondant aux besoins des femmes en matière de santé reproductive et sexuelle. »

     

    Tsitsi Dangarembga, 55 ans | Zimbabwe | Écrivaine et cinéaste, fondatrice de l’Institute of Creative Arts for Progress in Africa, et fondatrice de l’International Images Film Festival for Women | @efie41209591

    « J'espère cette année lancer un fonds cinématographique pour les femmes d’origine africaine.  Nos récits sont importants et nous sommes indéniablement défavorisées dans ce domaine qui est le moyen narratif le plus puissant.  Ceci était également le cas pour les femmes africaines écrivains.  J'ai fait partie des pionnières qui ont contribué à changer cela.  Aujourd'hui je veux faire la même chose pour les films. »

     

    Shewaga Gebre-Michael, 25 ans |Éthiopie | Coordinatrice pour la collecte de fonds et les communications de la Research and Counseling a Foundation for African Migrants (RECFAM) |@recfam2004

    « Mon espoir, mes rêves et mon aspiration pour les droits des femmes en 2015 est que chacun réalise pleinement que la question des droits des femmes concerne tout le monde. Nous devons tou-te-s comprendre qu'il n’y a pas de progrès possible comme peuples, comme citoyen-ne-s du monde tant que l'humanité des femmes leur est refusée et que leur droit à l'existence est menacé. L'année dernière et l'année d'avant, en voyant les grandes lignes des journaux sur l'assassinat de femmes victimes de viols collectifs et battues à mort de l'Inde à l'Éthiopie, les politicien-ne-s qui tentent de contrôler le corps des femmes et leur droit fondamental à la contraception, et d'autres formes de discrimination flagrante à l'égard des femmes, je me suis rendue compte que nous avons encore beaucoup à faire sur la voie de l'égalité. Il semblerait que plus nous combattons le patriarcat et les normes archaïques de la société, plus nous attirons la haine. C'est pourquoi j'espère que cette année nous pourrons aborder les thèmes qui dérangent  et affronter les nombreuses formes d'oppression qui existent à l'égard des femmes de manière plus forte et plus unie. »

     

    Yesica Trinidad, 37 ans |Honduras| Coordonnatrice, Red Nacional de Defensoras de Derechos Humanos |@Yetri04

    « Je rêve d’un Honduras différent où les femmes pourraient marcher dans la rue sans craindre d’y perdre la vie. Je rêve qu’un jour les féministes et les défenseuses des droits humains ne soient pas seulement un nombre, mais plutôt une force qui affronte le patriarcat. Je rêve que les femmes désapprennent la manière dont la société nous a appris à nous rapporter aux autres et que nous mettions de côté les différences et la compétition qui nous usent. Je rêve de pouvoir prendre de plus en plus de temps pour fermer les yeux, allongée sur l’herbe, d’écouter le son du silence, de profiter de la solitude et je rêve de ne pas me sentir coupable de le faire. »

     

    Aida Khemiri, 25 ans | Tunisie | Vice-Présidente de Chouf | @Aidakhemiri

    “Je souhaite tout d’abord que les femmes favorisées par leurs situations financières ou géographiques prennent conscience des problèmes des autres femmes et fassent quelque chose pour elles, et que les femmes qui ont un poste de parlementaire ou de députée crient haut et fort que les droits de femmes sont loin d’être gagnés ou acquis et ne se contentent pas de servir de façade ou d’alibi. Je compte aussi sur les femmes pour investir de plus en plus le milieu informatique et technologique encore monopolisé par la gente masculine, parce qu’Internet jouera un rôle essentiel désormais dans nos luttes.”

     

    Axela Romero, 47 ans |Mexique | Secrétaire de la IM-Defensoras et coordinatrice du Grupo de Trabajo de Inclusión Social.

    « J’espère que nous aurons toutes la force chaque jour de résister au désespoir, aux manifestations de barbarie et à l’irrationalité la plus abjecte de celles et ceux qui exercent le pouvoir sous sa forme la plus immorale : celle qui ne remet même pas en discussion le fait d’exclure la grande majorité des personnes de la justice la plus fondamentale et qui les remet aux mains de la violence et de l’indigence. Je désire pour toutes les femmes, la chaleur de la solidarité, celle qui se manifeste lors d’une rencontre personnelle et celle que nous offre le refuge de la volonté collective. Je désire pour toutes les femmes la réconciliation avec nos corps, une réponse rapide lorsqu’il nous appelle à la retenue, au repos et à la jouissance. Et j’espère que nous puissions vivre des moments où nous prendrons soin de nous-mêmes sans culpabilité et sans avoir besoin de nous trouver des justifications d’aucune sorte. Et je désire qu’aucune femme ne perde la capacité de s’émerveiller et d’imaginer, car même dans les pires conditions, ce monde est plein de beauté, de possibilités et de ressources pour nous rendre tou-te-s heureux et dignes.

     

    Meghana Bahar|34| Sri Lanka| Spécialiste en communication, Musawah| @playwithcloud

    « En 2015, je voudrais que les organisations des droits des femmes incorporent pleinement les principes qu'elles représentent et les défendent au sein de leurs structures et de leurs systèmes organisationnels. En d'autres termes, les dirigeant-e-s des organisations des droits des femmes doivent s'engager fermement et agir pour faire évoluer le type de structures et de systèmes qui favorisent le patriarcat. Ces dirigeant-e-s doivent aller au-delà du discours de l'inclusion, de l'équité et de la justice et adopter une attitude volontariste pour modifier profondément certaines couches masquées de leur éthique professionnelle et organisationnelle, pour désapprendre le conditionnement patriarcal qui maintient les femmes à la traîne et sans voix. »

     

    Marusia López, 38 ans| Mexique | Directrice régionale pour l’Amérique centrale, Just Associates, JASS|@MarusiaLC

    “Cette année, j’ai l’espoir que la barbarie et la destruction provoquées par la violence chaque fois plus cruelle que l’on exerce contre les femmes renforceront la conscience des populations en ce qui concerne l’urgence de réaliser l’égalité. Je suis sûre que pour cela, il y aura chaque fois plus de personnes qui feront de l’attention mutuelle et de la construction d’une communauté le pivot de toutes nos luttes et que des mots tels que ‘liberté’ et ‘droits’ pourront être vécus par beaucoup plus de femmes et de filles dans le monde. Cela ne semble pas facile, mais c’est grâce aux rêves, aux désirs et aux convictions pour la liberté que les femmes ont changé le monde.”

     

    Spectra, début de la trentaine| Nigéria| Ecrivaine, Défenseuse des médias, évangéliste @ Spectra Speaks|@spectraspeaks

    « En 2015, j'aimerais que plus de féministes et d'activistes des droits des femmes fassent une profonde introspection, et se remettent en question pour confronter et se libérer de leurs entraves pour combattre l'homophobie et le cis-sexisme qui continuent de prévaloir au sein du mouvement.  J'aimerais qu'il existe plus de collaboration et de camaraderie entre les féministes qui travaillent dans la sphère numérique de façon ce que nous puissions continuer à renforcer et à développer nos réseaux. J'aimerais aussi voir plus de projets artistiques, créatifs et médiatiques dans la philanthropie des femmes africaines ; que plus de féministes se divertissent se traduit, dans mon œuvre, par un monde meilleur. »  

     

    Khira Arab, 55 ans | Maroc | Journaliste/Bloggeuse, Famille Actuelle Magazine 

    “ L'année 2015 est bien là, petit à petit, elle fait son chemin. Ce n'est certainement pas d'une baguette magique dont les associations de défense des droits des femmes au Maroc auraient besoin pour faire valoir leurs droits et revendications, mais il va leur falloir plus de mobilisation, plus d'engagement et plus de solidarité pour préserver leurs acquis constitutionnels. Comme tant d'autres marocaines, j'ai des rêves, des ambitions, des espoirs pour l'avenir. En cette année 2015, j'en appelle à la mise en place de l'autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination prévue par la Constitution ; j'en appelle à la participation pleine et égale des femmes à la vie politique et économique; j'en appelle à plus d'égalité en matière de droits et de justice; j'en appelle à mettre fin au viol, au harcèlement dont souffrent les femmes; j'en appelle à la mise en place effective de la loi protégeant les femmes de toutes les violences et que la lutte contre les violences faites aux femmes soit déclarée, comme Grande Cause Nationale en 2015.  ”

     

    Esther Akasi Armah, entre 35 et 55 ans| née à Londres de parents ghanéens, de nationalité britannique selon son passeport, ghanéenne-britannique selon ma description | Journaliste primée à l'échelle internationale, Radio Host, chargée de cours en journalisme mondial |@estherarmah

    « L’utilisation créative du pouvoir des médias pour connecter, remettre en question, s'engager, transformer. Mon domaine d'expertise est le multimédia mondial,  faire en sorte que les médias s'engagent de façon plus active dans la production d'histoires, de politiques, de programmes et  de pratiques qui servent la cause des droits des femmes est un rêve additionnel. La mondialisation et la démocratisation des médias permettent de donner une projection mondiale à toute histoire locale. Il est indispensable de présenter cette histoire dans un langage qui favorise le contact, la connexion, l'autonomisation, l'engagement, la transformation. Ma tâche primordiale est de connecter les efforts pour créer un changement majeur dans les vies de tous les jours. La participation de six Présidents africains à un événement de soutien d'un idéal en France nous rappelle que le même niveau de priorité doit être accordé aux droits des femmes. De grandes choses ont été accomplies. Et cela continue. Il est fondamental de connecter toutes ces activités pour assurer des transformations à long terme. Je suis une femme de la diaspora, c'est pourquoi je considère la connectivité comme un élément-clé. Nous séparons trop souvent les thèmes à aborder d'une façon qui ne correspond pas au vécu des femmes ; c'est pourquoi il est indispensable de les connecter dans l'esprit de décideur-e-s, du public, des médias. J'attends avec impatience de travailler en partenariat avec Efam Dovi pour produire ‘state of OUR nation’, un sommet de deux jours et un rapport sur la santé et la richesse des femmes ghanéennes en mai 2016 qui s'adresse à la connectivité spécifique à laquelle je fais référence en matière de droit des femmes. »

     

    Imen Ghedhioui, 31 ans |Tunisie| Chercheure indépendante à l’Université de York (Centre des Droits de l’Homme appliqué) | @imenElgh

    « Ma vision pour les droits des femmes dans l’après-2015 est d’avoir une application effective et pratique des droits des femmes. Les femmes tunisiennes disposent déjà de certains acquis en termes de liberté individuelle: le Code de statut personnel (CSP) est un des exemples de concrétisations d’une vision qui se veut égalitaire de la société tunisienne. Cependant, il reste un long chemin à défricher qui est la création de mécanismes de lois pour mettre en action ce qui est stipulé par ces textes. Les lois ont parfois tendance à figer le rôle de la femme vis-à-vis de son statut de mère de famille et de femme mariée. Il y a une carence de textes pour les femmes d’autres catégories (les femmes sans abris, les femmes célibataires, les femmes dans les postes de décision, les femmes migrantes, les femmes exilées, les femmes entrepreneures, les femmes jeunes, etc.). Je rêve aussi d’une vision moins réductionniste du genre qui serait intégrée à tous les projets de planification des institutions de l’Etat. Il est important pour moi si on veut établir une bonne gouvernance qu’elle soit participative et inclusive de tou-te-s les acteurs-rices et ce sur le plan local et national, mais cela ne peut réussir que si on intègre les minorités et les femmes. “

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