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A Durban (ZAF), une organisation met le surf au service de la réintégration sociale des enfants sans-abri



  • Et si le surf permettait de réconcilier l'Homme avec sa société et la Nature? Le surf n’est pas seulement un passe-temps ou un sport individuel. C’est aussi un moyen très puissant d’éducation à l’environnement, de connexion avec les autres, et c'est un levier d’action pour rendre plus autonome les jeunes. Aux antipodes du stéréotype du surf comme discipline individualiste, certains ont estimé que le surf est un vecteur de lien social et environnemental.

    C’est dans cette perspective qu’a été fondée à Durban, en Afrique du Sud, l’organisation à but non lucratif « Surfers not street children ». En Afrique du Sud, le phénomène des enfants et des jeunes sans-abris est un problème malheureusement répandue. La ville côtière de Durban a une longue histoire en matière de délinquance urbaine et de population de jeunes marginaux sans-abris. Ces jeunes isolés sont pour beaucoup des enfants qui se trouvent dans une situation d'exclusion de la société et sont vulnérables face à de nombreux dangers (consommation de drogue, criminalité, abus…).

    L’initiative « Surfers not street children » vise, comme son nom l’indique, a identifier à Durban des jeunes vivant dans les rues et de leur permettre d'en sortir par l'apprentissage du surf et leur perfectionnement. Ils se trouvent intégrés dans une communauté et sont incités à renouer des liens avec leur famille, tout en développant une vocation. L’organisation anticipe en repérant des enfants susceptibles de se diriger vers une vie d'itinérance urbaine. Elle cherche alors à les réorienter et à leur proposer un nouvel espoir.

    Pour y parvenir, l’organisation propose un système de parrainage et un suivi régulier des jeunes concernés. A travers cet accompagnement et le soutien de l'organisation, les jeunes changent leur conception de leur propre identité et retrouvent bien souvent confiance en eux. L’objectif de long-terme pour l’organisation est de rendre indépendant et autonome, en quittant pour de bon leur vie de sans-abri, et à recréer du lien social. L’association insiste aussi sur la sensibilisation aux enjeux de la protection environnementale, notamment au niveau de l’océan et des littoraux. Elle mène des actions de nettoyage et propose des ateliers d'apprentissage.

    Et c'est un programme éducatif originale et efficace!

    Beaucoup de jeunes qui sont passés par le programme sont devenus aujourd’hui des surfeurs professionnels ou bien s'engagent à oeuvrer activement dans l'organisation. Les plus jeunes se consacrent pleinement à réaliser leur rêve le plus cher. Ils deviennent des modèles pour d'autres jeunes et diffusent les leçons qu'ils ont pu tirer de leur expérience. La force de cette organisation, enfin, est de permettre de changer le regard de la société sud-africaine sur ces enfants sans-abris. L'idée est de faire ensorte que ces jeunes ne soient plus perçus comme un groupe de marginaux dénués de perspective.

    Depuis sa création "Surfers not street children" s'est étendue. Elle offre des services au Mozambique et au Royaume-Uni. Cette expérience enrichissante inspire aussi désormais au niveau français et international les fédérations, qui misent de plus en plus sur le surf comme un vecteur d'insertion sociale et de développement durable.

    [MOGED]

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