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Débit du fleuve Saint-Laurent - Nature Québec demande à la population de réagir



  • Nature Québec demande à la population québécoise, et particulièrement aux usagers du fleuve Saint-Laurent, de réagir à une importante décision, laquelle sera rendue publique vendredi prochain par la Commission mixte internationale et qui risque d’avoir de graves conséquences sur les niveaux d’eau du fleuve Saint-Laurent. Baptisée Avis sur la décision préliminaire concernant le projet d’ordonnance et de plan de régularisation des niveaux et des débits du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent, elle sera rendue publique vendredi à Ottawa et fera l’objet d’une période de consultation de 60 jours.

    Peu de gens prennent conscience que le niveau d’eau du fleuve Saint-Laurent est directement influencé par le barrage Moses-Saunders situé à la hauteur de Cornwall (Ontario) et de Massena (New York), et que tout changement dans les méthodes de gestion des débits peuvent entraîner des conséquences graves en amont (inondation, sécheresse, pertes d’usages…).

    Pour Marc Hudon, directeur du programme Saint-Laurent/Grands-Lacs de Nature Québec, «le fleuve Saint-Laurent est l’un des écosystèmes aquatiques les plus importants de l’Amérique du Nord et la source d’eau potable de plus de la moitié des Québécois, c’est pourquoi la population du Québec doit être attentive face aux décisions d’Ottawa et de Washington concernant l’avenir des apports d’eau douce au fleuve en provenance des Grands-lacs». Le secteur d’influence des eaux des Grands Lacs se termine théoriquement à Trois-Rivières, mais Nature Québec espère qu’en plus de Montréal et des municipalités en aval, la Ville de Québec et sa Communauté métropolitaine commenteront le plan préliminaire et inscriront leurs questionnements sur les apports d’eau anticipés.

    Nature Québec désire voir une équité dans le fardeau d’adaptation entre les usagers qui se trouvent en amont (Grands-Lacs) et ceux du Québec. Nous souhaitons aussi que la CMI ait fait usage des derniers types de modélisation en 2D afin de prédire les débits futurs ainsi que leurs impacts sur les écosystèmes du Saint-Laurent. Des interventions faites au niveau des Grands-Lacs ont des répercussions importantes sur l’état de santé du fleuve, tels la détérioration des habitats, l’introduction d’espèces exotiques envahissantes, les espèces menacées, etc.
    Plus spécifiquement, le nouveau plan de régularisation devra absolument être accompagné de mesures d’atténuation des impacts et de mesures de gestion flexibles permettant de réagir à temps à des fluctuations historiques de débits, mais aussi face aux changements climatiques à venir. Pour Nature Québec, ce nouveau plan devra assurer une protection accrue de l’environnement, tout autant que les usages (eau potable, navigation, hydro-électricité et plaisance).

    La Commission, qui a examiné les options de régularisation contenues dans l'Étude internationale sur le lac Ontario et le fleuve Saint-Laurent, présentera un «nouveau plan de régularisation» vendredi le 28 mars prochain à Ottawa et désire connaître les commentaires du public et des deux gouvernements fédéraux avant de prendre une décision finale. À la suite de l’annonce de la décision préliminaire de la CMI, les personnes intéressées par cette question auront 60 jours pour émettre leurs commentaires.
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